Bercy convoque la filière carburant
Le ministère de l'économie a précisé dans un communique que seront reçus des représentants des organisations professionnelles, des opérateurs pétroliers, des grandes et moyennes surfaces, des stockistes et des entreprises de transport d'hydrocarbures.
L'attaque des installations saoudiennes provoque une flambée
Les cours du pétrole ont connu une flambée depuis les attaques samedi contre des installations pétrolières en Arabie saoudite. Le pays a vu depuis sa production réduite de moitié.
Si le prix du baril s'était envolé de plus de 14% dans les 24 heures qui ont suivi, il a fortement baissé mardi, chutant de 6%, effaçant en partie la forte hausse de la veille.
Des informations ont en effet circulé, laissant entendre que la production saoudienne pourrait reprendre plus vite que prévu, et que les sites attaqués pourraient être remis en service rapidement.
L’Arabie saoudite a fait ainsi savoir qu’elle devrait retrouver sa capacité de production d’ici la fin du mois. L'information a permis de rassurer les investisseurs, lesquels redoutaient que l'offre ne puisse satisfaire la demande.
Total relativise la hausse du prix de l'essence
Mardi, Patrick Pouyanné le patron de Total a déclaré aux députés qui l’auditionnaient à l’Assemblée nationale qu'une hausse de 10% du prix du baril pourrait entraîner au maximum une hausse de cinq centimes. Selon lui, le prix du litre d'essence devrait augmenter d'environ 1,5 centime.
Novembre 2018 : quand le prix du baril chutait de 20 %
En novembre 2018, alors que les cours du baril avaient perdu 20% en un mois, les prix à la pompe n'avaient baissé que modérément, poussant le gouvernement à demander un geste aux pétroliers et distributeurs.
Les distributeurs se défendaient de gonfler leurs marges au détriment des automobilistes. Assurant suivre au mieux l'évolution du prix du baril. Francis Duseux, président de l'Ufip (Union française des industries pétrolières), avait indiqué que la marge nette finale des stations-service était d'un centime par litre.
Les ministres de l'Économie, Bruno Le Maire, et de l'Écologie, François de Rugy, leur avaient alors demandé d'amplifier le mouvement en répercutant la baisse des cours du pétrole au jour le jour sur les prix à la pompe. Sous peine de sanctions.
«Quand les prix augmentent, on augmente à la pompe. Il faut que ça soit dans les deux sens » avait tenu à souligner le ministre. «Quand les prix augmentent de 3 centimes, les gens disent ‘c'est insupportable' et quand ça baisse, on dit ‘3 centimes, ce n'est rien'», avait-t-il déploré.
Marge des distributeurs vs recettes fiscales de l'Etat
Reste que les prix des carburants dépendent pour beaucoup de variables indépendantes des fluctuations du brut sur les marchés mondiaux. Et parmi elles figurent en tout premier lieu les taxes prélevées par l'État.
La TVA et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) représentent environ 60% du prix des carburants.
L'avis de Leblogauto.com
Nul doute que Bruno Le Maire va tenter de négocier âprement avec les acteurs de la filière carburants pour tenter de limiter la hausse des prix. Il pourra leur rappeler à cette occasion leurs discussions de novembre 2018 … période durant laquelle ils ont pu être tentés de gonfler leur marge … leur assurant un trésor de guerre leur permettant de faire un effort à présent ?
Sources : AFP, Franceinfo