Les temps vont mal aussi pour Fiat. Alors qu'en décembre 2008, le patron du groupe avait expliqué que la seule solution pour le secteur automobile était une forte consolidation, le dossier accélère.
Au cours d'une conférence de presse vendredi à Turin, Sergio Marchionne n'a pas exclu de possibles fermetures d'usines en Italie. Quelques heures auparavant, il affirmait pourtant encore : “tout va bien, je vais bien” ....
Alors qu'un journaliste lui demandait de s'engager sur le sujet, le PDG de la firme italienne a déclaré qu'il ne pouvait donner de réponse, "ni positive ni négative.
"La solution pour les usines italiennes fait partie du cadre plus global d'une solution pour l'industrie automobile au moins au niveau européen", a-t-il ajouté.
"Si nous ne trouvons pas de solution à ce niveau-là, les conditions économiques pour maintenir une structure industrielle d'une Fiat indépendante en Italie n'existent pas. Avec ces conditions actuelles de marché, ces volumes, cette utilisation des usines, la division automobile (du groupe) perdra de l'argent", a-t-il poursuivi.
Rappelons que le constructeur italien vient d'obtenir l'ouverture d'une nouvelle ligne de crédit de 1 milliard d'euros. Cette dernière aura une durée triennale et devrait servir à répondre aux exigences financières du groupe. Lourdement endetté, Fiat devra notamment régler cette année 4,8 milliards d'euros d'emprunts qui arrivent à échéance.
Nombre d'analystes estiment que seule une ligne de crédit d'un montant “conséquent” est susceptible d'éviter à Fiat d'être contraint de lever des capitaux par d'autres moyens. Si “l'initiative” est satisfaisante, reste tout de même que 1 milliard ne représente que le quart des sommes qui devront être déboursées pour régler l'échéance.
Certains spécialistes du dossier considèrent même que le groupe pourrait se voir contraint de procéder à une augmentation de capital ou d'émettre une obligation convertible. Et ce, d'autant plus que le groupe automobile italien a annoncé fin janvier qu'il s'attendait à une très sombre année 2009, "la plus difficile de tous les temps", selon les termes mêmes de son patron.
Laissant entendre que le problème impactait tous les constructeurs, et pas spécifiquement Fiat - histoire très certainement de justifier sa position - Sergio Marchionne a évoqué "le risque que plus d'une usine ferme en Europe", en raison d'une "surcapacité totale". Pour lui, il devient urgent d'ouvrir des discussions ... sur un rapprochement entre les constructeurs.
Rappelons notamment qu'à la mi-mars, le quotidien Il Sole 24 Ore affirmait “qu'un plan de fusion avec PSA Peugeot Citroën aurait déjà été ébauché avec l'assistance de Mediobanca, d'un consultant en stratégie et Sergio Marchionne". Laissant entendre que ce dernier "serait en train d'évaluer si et quand il pourrait le présenter au conseil d'administration".
A la mi-décembre, le patron de Fiat avait expliqué dans un entretien avec le magazine spécialisé Automotive News, que la seule solution pour le secteur automobile était une forte consolidation. "Cela ne peut pas continuer comme dans le passé. L'indépendance n'est pas soutenable", avait-t-il même déclaré.
"Dans les 24 prochains mois, en ce qui concerne les grands constructeurs, nous allons finir avec un américain, un allemand de taille, un européen-japonais, avec probablement une extension aux Etats-Unis, un au Japon, un en Chine et un autre européen", avait-t-il ajouté. Fiat a déjà noué de nombreuses alliances avec des constructeurs dans la production de certains types de véhicules, mais cette stratégie ne suffit plus, si l'on en croit le patron du groupe, S.Marchionne.
Sources : AFP, Reuters, www.repubblica.it, DownJones
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