L'usine FIAT-Mirafiori est quasiment à l'arrêt, à cause essentiellement de la forte chute des ventes et des commandes de la 500e, dans un marché électrique qui s'est rapidement contracté, et qui n'a jamais vraiment décollé en Italie. Stellantis étudie plusieurs options pour relancer l'usine.
C'est désormais un fait, la Fiat 500 électrique se vend mal depuis plusieurs mois. Un peu plus de 240 unités seulement ont été livrées en février en Italie ! C'est un nombre égal à un jour et demi de production à l'usine de Mirafiori, qui est en crise. Et, pour couronner le tout, l’autre production du site, Maserati, est également au ralenti, avec la fin imminente de la production du SUV Levante et des ventes anecdotiques pour les autres modèles, y compris le récent Grecale.
Les choses peuvent aller très vite décidément. En 2021, Fiat avait écoulé 45.000 exemplaires de sa citadine électrique, et Carlos Tavares souhaitait doubler, voire tripler la production, qui était alors perturbée par la pénurie de semi-conducteurs. Fin, 2022, les capacités de production de Mirafiori semblaient insuffisantes pour répondre à la forte demande. Mais ça, c'était avant.
Fiat se voulait encore optimiste quelques mois plus tôt, à coup de méthode coué et d’un succès relatif dans certains pays, comme la France et l’Allemagne, mais le retournement en cours du marché VE, avec par exemple la fin brutale du bonus écologique outre-Rhin, met maintenant Fiat au pied du mur avec un écroulement des commandes, un ralentissement inquiétant de la production et donc la nécessité urgente de trouver une solution pour sauver son monument, l’usine de Mirafiori, ouverte en 1939.
Alors que le gouvernement italien de Giorgia Meloni songe à soutenir l’électrique, en faisant notamment les yeux doux à BYD, et que Stellantis lui-même songe à produire en Italie des modèles chinois de Leapmotor avec qui un accord a été récemment passé, une autre piste émerge : produire une version thermique de l’actuelle Fiat 500. Une réunion très récente a visiblement validé la faisabilité du projet, avec une 500 qui serait adaptée pour être équipée du moteur Firefly trois cylindres de 900cc. Le projet aurait besoin évidemment de l’approbation finale de Carlos Tavares.
Cette solution serait transitoire, histoire de tenir jusqu’en 2027 avec l’arrivée de la nouvelle génération de 500 basée sur la plateforme STLA Small, tout en prenant en considération évidemment les coûts de développement et d’adaptation que cela induit. Toutefois, les moteurs devraient continuer à arriver de Pologne. Sauf que Stellantis…a prévu de fermer l’usine de moteurs polonaise, ce qui nécessiterait de faire venir les moteurs de l’usine brésilienne. Vive l’économie circulaire… Fiat a récemment ouvert une usine à Oran et a lancé les travaux d’extension de l'usine. Dès lors, certains des moteurs produits pour Oran pourraient être dirigés vers Mirafiori.
Les difficultés de Mirafiori avec la Fiat 500 illustrent encore une fois que la pression mise par l’UE sur l’électrification à marche forcée, avec le couperet de 2035 pour la thermique, est une hérésie économique et industrielle. Elles illustrent aussi le fait que, sans appui financier étatique, le marché ne peut décoller à ce jour. On a mis la charrue avant les bœufs, sans oublier que la boite de Pandore peut s’ouvrir avec l’offensive chinoise.
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