Dans les discussions autour de la fusion programmée entre Fiat Chrysler Automobile (FCA) et PSA Peugeot Citroën, il est prévu pour la famille Peugeot la possibilité d'acquérir 2,5% du capital du nouvel ensemble, et ce pendant 3 années. Cette montée au capital se ferait en rachetant des actions à BPI France (Banque Publique d'Investissement, alias l'Etat France) ou de Dongfeng, le partenaire chinois de PSA.
Selon le Journal du dimanche (JDD), la famille Peugeot veut lever très rapidement l'option de rachat des 2,5% du capital de la nouvelle entité née de la fusion. Ils souhaiteraient même aller au-delà. Cela montre leur confiance dans ce projet, et sans doute leur conscience d'être en position de force face à FCA.
Cela permettrait même, si la montée au capital dépasse les 2,5% de se retrouver à égalité avec Exor, le holding des Agnelli/Elkann. Actuellement, Exor NV (droit néerlandais) détient 29% de FCA. Si la fusion se fait à 50:50, ils détiendront 14,5% du nouvel ensemble.
De leur côté, les Peugeot détiennent 12,23% de PSA, tout comme BPI et Dongfeng. Après fusion, ils seraient donc actionnaires à 6,115% et souhaiterait acquérir rapidement les 2,5% possibles soit 8,615%. Un peu moins de 5,9% en-deçà de ce que détiendrait Exor dans "FCA-PSA". Les Peugeot souhaitent-ils aller jusqu'à avoir les 14,5% de la famille Agnelli ? Et surtout, dans les discussions, les Agnelli laisseront-ils les Peugeot monter à égalité avec eux ? Si oui, cela pourrait se faire en rachetant là-encore les actions de BPI ou de Dongfeng.
France - Italie : match nul ?
Ainsi, cela permettrait de maintenir le total détenu par les 3 actionnaires à 18,345% du nouvel ensemble. Ce serait au-dessus des Agnelli, sans trop aller au-delà. Un rachat "sur le marché" ou à des actionnaires très minoritaires ferait grimper de fait le total du trio, pouvant faire craindre un déséquilibre. Beaucoup pensent que le rachat d'actions se ferait en reprenant des parts à Dongfeng que l'on dit prêt à réduire sa participation.
Ce qui est donc plus probable serait donc d'avoir Peugeot+BPI à 14,7% (8,615 pour Famille Peugeot et 6,115 pour BPI) avec un Dongfeng s'engageant à rester neutre dans les débats entre Agnelli/Elkann et Peugeot/France. Et les Peugeot grimpant un peu plus en rachetant des actions à BPI France. Et ce, pour maintenir un statu quo à 14,5 ou 14,7%. A terme, les parts de Dongfeng pourraient être rachetées à part égale par Exor et Famille Peugeot. Quand à BPI, il semble peut probable que l'état se désengage et perde son pouvoir d'influence (certains disent "de nuisance").
En tous les cas, cela montre que les Peugeot soutiennent la fusion. Une bonne nouvelle pour Carlos Tavares le patron de PSA qui souhaite lui-aussi cette fusion. Selon les plans, il deviendrait le Directeur Opérationnel du nouvel ensemble, l'un des 4 premiers groupes automobile au monde. Mais, le chantier derrière cette fusion est énorme. Il y a des marques à l'agonie, des usines à restructurer, certains véhicules "hors d'âge" ou des technologies à partager (transmission 4x4, électrique, plateformes, etc.).
A moins que les dernières "affaires" concernant FCA ne plombent la fusion ? L'avenir dira. La signature de la fusion est toujours annoncée pour décembre...