FCA condamné pour avoir falsifié ses rapports de ventes
par Elisabeth Studer

FCA condamné pour avoir falsifié ses rapports de ventes

Fiat Chrysler Automobiles va devoir verser 40 millions de dollars pour avoir induit en erreur les investisseurs sur ses chiffres de vente mensuels, à l'issue d'une longue enquête de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la bourse US.

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Fiat Chrysler Automobiles va devoir verser 40 millions de dollars pour avoir induit en erreur les investisseurs sur ses chiffres de vente mensuels, à l'issue d'une longue enquête de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la bourse US.

L’unité américaine de Fiat Chrysler Automobiles (FCA)  était en effet soupçonnée d’avoir poussé des concessionnaires à déclarer des chiffres de vente falsifiés afin de soutenir le cours de son action.

Falsification des données de 2012 à 2016

Dans un communiqué publié vendredi , la SEC a déclaré qu'entre 2012 et 2016, l'unité américaine de FCA avait publié des communiqués mensuels faisant état de manière erronée de ventes de véhicules neufs et vantant faussement une "série" de croissance ininterrompue des ventes mensuelles, alors que la croissance avait a pris fin en septembre 2013.

Une situation beaucoup moins attrayante après le recalcul

En juillet 2016, Fiat Chrysler a de nouveau établi ses résultats des ventes  sur cinq ans et demi, tout en affirmant alors que sa méthode de comptage était en place depuis des décennies et qu’elle prévoyait des mesures de protection pour éviter que les ventes ne soient comptées deux fois.

Ce recalcul a raccourci de trois ans la vague de croissance du chiffre d’affaires précédemment déclarée par le constructeur, impactant négativement son supposé retour en force après sa faillite en 2009.

Plaintes à l'encontre de FCA

En janvier 2016, deux concessionnaires FCA ont engagé une action en justice au niveau fédéral  liée à ce « dopage » du chiffre d'affaires. Le dossier a été réglé il y a quelques mois, sans que les conditions n'aient été dévoilées. Deux autres plaintes ont été déposées par des investisseurs. Un versement d'un montant de 14,75 millions de dollars a permis d'y mettre terme.

Les allégations des concessionnaires avaient entraîné une enquête fédérale visant à déterminer si les chiffres communiqués à la US Securities and Exchange Commission induisaient en erreur les actionnaires au sujet de la situation financière du constructeur automobile.

Pas d'impacts sur les finances de FCA

Dans un communiqué publié vendredi à la suite de l’annonce de la SEC, FCA a déclaré que son entité US avait pleinement coopéré à la résolution du problème. Affirmant que le constructeur avait revu et affiné sa politique et ses procédures et s’engage à maintenir un contrôle strict de ses rapports de vente.

Le groupe automobile a par ailleurs tenu à préciser que si le règlement du dossier nécessitait un paiement de 40 millions de dollars, cela n'aurait pas d'incidence importante sur les finances de FCA.

A l'heure actuelle, il n'apparaît pas clairement si le versement de la somme permettra de mettre fin à l'enquête du gouvernement sur le dossier. Le ministère de la Justice a refusé de s'exprimer sur le sujet.

Pressions sur les concessionnaires

Selon la SEC, Fiat Chrysler avait fait pression sur ses concessionnaires pour "augmenter le chiffre d'affaires, maintenir la tendance des ventes d'une année à l'autre et atteindre les objectifs de vente internes, en particulier le dernier jour de vente du mois", obligeant par conséquent ces différentes structures à se porter garants de faux rapports de ventes.

Des concessionnaires étaient payés pour signaler de fausses ventes dans une base de données utilisant des "fonds de marketing coopératifs" pour dissimuler les paiements, a déclaré la SEC, ajoutant que la base de données "contenait de fausses opérations de vente de véhicules, y compris de faux noms de clients et de fausses dates de vente".

Sous la direction de son responsable des ventes US, la société a utilisé une base regroupant des données de parcs et de ventes au détail pour chaque mois fausser les résultats des ventes de véhicules et les pourcentages de croissance en valeur glissante annuelle, poursuit le gendarme de la Bourse.

Afficher des niveaux de ventes alléchant pour les actionnaires

Les concessionnaires ont affirmé que FCA avait agi contre eux en sollicitant des rapports de vente frauduleux auprès de certains d’entre eux et en utilisant les chiffres générés par ces fausses ventes pour en quelque sorte subventionner davantage les concessionnaires concurrents des plaignants en leur allouant les véhicules remportant plus de succès  … et donc plus faciles à vendre.

L’objectif étant d’afficher un niveau de ventes de nature à satisfaire les investisseurs, le constructeur semblait alors avoir choisi d’y parvenir par deux moyens : en obtenant – via la pression – que les concessionnaires « bidonnent » leurs ventes … tout en réservant les véhicules plus faciles à écouler à ceux qui n’acceptaient pas … pénalisant en quelque sorte deux fois les concessions qui avaient pourtant cédé à ses requêtes pour le moins illégales.

Bien que les accusations de racket aient été rejetées, les concessionnaires ont continué à faire valoir des allégations de discrimination par les prix,  estimant que FCA avait enfreint les accords de franchise et violé les lois sur la protection des concessionnaires dans quatre États, dont l’Illinois et la Floride.

Le responsable des ventes privé de salaire pour avoir coopéré avec la SEC

En mai dernier, Reid Bigland, responsable des ventes aux États-Unis de Fiat Chrysler Automobiles, a poursuivi la société en justice, affirmant qu'elle retenait 90% de sa rémunération de 2018 pour avoir coopéré à l'enquête de la SEC. Une audience à ce sujet aura lieu le 3 octobre prochain.

Dans sa défense, Bigland a déclaré que la méthodologie de reporting des ventes de la société était en place depuis la fin des années 1980 et qu'elle était largement connue dans toute la société, y compris de Sergio Marchionne, PDG jusqu'à sa mort en juillet 2018, ainsi que d'autres dirigeants.

L'avis de Leblogauto.com

Si les uns falsifient la valeur des émissions polluantes de leurs voitures, les autres falsifient la valeur de leurs chiffres de ventes. Espérons que les données concernant la sécurité des véhicules ne soient pas également « adaptées » afin d'être commercialement correctes …

Sources : Automotive News, Bloomberg

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Pour résumer

Fiat Chrysler Automobiles va devoir verser 40 millions de dollars pour avoir induit en erreur les investisseurs sur ses chiffres de vente mensuels, à l'issue d'une longue enquête de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la bourse US.

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