Charles Leclerc parti pour Ferrari, et Räikkönen faisant le chemin inverse, l'avenir de Marcus Erisson s'écrivait en pointillé malgré ses relations avec le propriétaire de l'écurie et la mallette d'argent qu'il amène, en plus de résultats, dirons-nous constants (18e avec 6 points à date).
Ferrari a donc réussi à placer son pilote de réserve et membre de la "junior team" de Maranello, Antonio Giovinazzi. Pilote d'essais de l'écurie suisse, on a déjà vu l'Italien par deux fois en F1, déjà chez Sauber, en 2017 quand Wehrlein était blessé. C'était devenu le 86e Italien à faire au moins un GP en F1. Mais, ce sera le grand saut en 2019. A noter que ce sera le premier pilote italien titulaire en F1 depuis 2011 et le départ de Jarno Trulli et Vitantonio Liuzzi.
Là où cela peut surprendre, c'est de voir qu'Ericsson reste donc en tant que troisième pilote et ambassadeur. Sans doute attendra-t-il patiemment que Räikkönen fasse ces deux dernières saisons avant de reprendre le baquet.
Confirmation du rapprochement fort Ferrari-Sauber
La titularisation de Giovinazzi n'est finalement que la confirmation du très fort rapprochement entre Ferrari et Sauber. Cette initiative, lancée par Sergio Marchionne et le patron de l'écurie, le Français Frédéric Vasseur permet à Ferrari de faire "mûrir" un ou deux pilotes. Mais, aussi, d'avoir une écurie "partenaire" en cas de limitation des budgets.
On verra "Gio" dans la Sauber pour la troisième fois cette saison à l'occasion des essais libres #1 du GP de Russie ce weekend. Contrairement à d'autres jeunes pilotes, le palmarès de Giovinazzi n'est pas "éloquent". Il a terminé 2nd du championnat 2013 de F3 britannique derrière Jordan King, 2nd du championnat 2015 de F3 européenne derrière Rosenqvist mais devant Charles Leclerc, et 2nd de GP2 2016 derrière Pierre Gasly mais devant Sirotkin.
Les places en F1 pour 2019 se réduisent comme peau de chagrin. Les deux pilotes Haas ne sont pas encore officiellement confirmés (mais devraient l'être à Austin), ni officiellement ceux de Racing Point Force India (mais cela devrait être Perez et Stroll). Reste Toro Rosso et Williams.
Le spectre des budgets limités
En ce moment dans les paddocks de la F1, il y a d'âpres discussion sur l'avenir de la discipline. Les budgets ont explosé ces dernières années (au-delà des 400 millions d'euros officiels) et les petites structures souffrent, même avec 180 à 200 millions d'euros de budget annuel. On l'a vu avec la vente de Force India à bout d'argent.
Certains militent pour des budgets limités. Evidemment, les grosses structures riches, ne l'entendent pas forcément ainsi. Et certains d'imaginer déjà des stratagèmes pour contourner un règlement qui limiterait les budgets. Une grosse écurie utilise une écurie "fille" pour qu'elle développe des pièces qu'elle lui revendra par la suite. Toutes les pièces ne sont pas éligibles à la vente, mais suffisamment. Ainsi, on répartit certaines dépenses de R&D sur deux budgets et les limites sont respectées. Et de voir déjà Sauber dans ce rôle pour Ferrari.
Illustration : Sauber