F1 2016 : Button et Massa, la fin de la génération 80 ?
Avant le Grand Prix d'Italie, Jenson Button prend du recul. Depuis 2013 et Mark Webber, aucun ancien vainqueur de Grand Prix n'avait quitté la F1. Faut-il s'attendre à un départ massif ?
Avant le Grand Prix d'Italie, Jenson Button prend du recul. Depuis 2013 et Mark Webber, aucun ancien vainqueur de Grand Prix n'avait quitté la F1. Faut-il s'attendre à un départ massif ?
Avant le Grand Prix d'Italie, Felipe Massa a annoncé sa retraite. Deux jours plus tard, McLaren a dévoilé un plan où Jenson Button prend du recul. Depuis 2013 et Mark Webber, aucun ancien vainqueur de Grand Prix n'avait quitté la F1. Faut-il s'attendre à un départ massif ?
Déjà ou enfin ?
Cela faisait plusieurs saisons que la pointe de vitesse de Felipe Massa et Jenson Button semblaient émoussées. Massa, le "champion 2008 durant 30 secondes" ne s'est jamais complètement remis de son accident, l'année suivante. Et honnêtement, même à son zénith, il était en retrait face à Michael Schumacher, puis Kimi Raikkonen. Son départ chez Williams avait déjà sonné comme une pré-retraite. Il s'y fait dominer par Valtteri Bottas. En 2015, il a donné l'impression de toucher un plafond de verre avec sa sixième place finale.
Jenson Button peut se vanter d'avoir triomphé plus longtemps et plus tardivement. Le champion 2009 fut vice-champion 2011 et il termina l'exercice 2012 par un succès. Puis ce fut le néant. L'Anglais peut largement blâmer les errances de McLaren. En 2014, il a fini troisième en Australie. Son premier podium depuis 2012 et le dernier à ce jour. Depuis le passage au Honda, il n'arrive même plus à terminer dans le top 5 !
On peut noter qu'actuellement, les deux pilotes ont moitié moins de points que leurs équipiers respectifs.
Button et Massa auraient du partir vers 2013-2014; c'est le moment où pour les observateurs, c'était fini, on ne les reverrait plus en haut. Alors pourquoi se sont-ils acharnés ? La première raison, c'est qu'ils ne sont pas si vieux. Certes, en 2013, ils avaient tous les deux une douzaine de saisons au compteur, mais ils ont débuté à 20 ans. Sachant que traditionnellement, la retraite est vers 37, 38 ans, ils étaient donc persuadés qu'ils avaient encore quelques bonnes saisons devant eux. L'an prochain, ça ira mieux, la patience payera et ils pourront annoncer leur retraite du haut d'un podium. Allez, encore une saison pour la route... Personne n'a envie de partir sur un échec.
De plus, ils ont eu une carrière météorique, arrivant en F1 après deux années en formule de promotion. Ils ne connaissent que la F1 ; ils n'arrivaient pas à se projeter hors d'elle. Alors que Mark Webber, déjà venu au Mans, envoya son CV à Porsche lorsqu'il apprit que le constructeurs revenait en WEC. Button a évolué sur ce plan, et annoncé à Singapour qu'il se verrait bien courir dans une autre discipline en 2017.
Les moins pires
Button et Massa étaient déclinants, mais on les a conservé, pourquoi ? La F1 fait face à un problème de renouvellement de génération. Certes, il y a de nouveaux vainqueurs (Daniel Riccardo, Max Verstappen...), mais les trentenaires restent les têtes d'affiches. La génération suivante est synonyme de déception. McLaren s'est cassé les dents sur les paris Sergio Perez et Jan Magnussen. Daniil Kvyat s'est évaporé à son passage chez Red Bull. L'arrivée des "power units" n'a même pas redistribué les cartes en faveur des novices (comme, en leur temps, les moteurs 3 litres, puis les V8). Mieux vaut donc jouer la sécurité et garder un "vieux", même déclinant. A minima, cela fera plaisir aux sponsors. McLaren a d'ailleurs peut-être trouvé la martingale après qu'une campagne autour de Stoffel Vandoorne ait fait le buzz : faire piloter le jeune loup, mais garder le vieux briscard pour les obligations corporate, le meilleurs des deux mondes.
Et maintenant ? Une prédiction : la montée en puissance de nouveaux venus surdoués comme Esteban Ocon, Pascal Wehrlein et Lance Stroll (probable remplaçant de Massa) pour pousser les autres vétérans vers la sortie.
Nouvelle vague ?
Un dernier phénomène qui explique le maintien de Button et Massa, c'est également le côté "bande". Les pilotes de F1 aiment voir des têtes connues dans les paddocks. Même si ce sont des pilotes qu'ils n'aiment pas, sur le plan personnel. Avec le départ des deux pilotes, Fernando Alonso et Kimi Raikkonen seront les nouveaux vétérans. Alonso se répète à voix haute qu'il intéresse les top teams et qu'il accrochera un troisième titre. Chez McLaren ou ailleurs. Lors de sa première retraite, Raikkonen a découvert que seule la F1 lui procurait du plaisir. Il n'a pas le niveau pour le WRC ou la Nascar. Néanmoins, ils ont tous les deux clairement fait leur temps. Ils pourraient prendre leur retraite fin 2017. Et d'après le principe du dernier wagon, Sebastian Vettel, Nico Rosberg (qui fêtera ses 200 courses à Singapour) et peut-être Lewis Hamilton se sentiront alors en porte-à-faux. Et en deux saisons, tous les piliers de la F1 auront raccroché le casque...
Crédits photos : McLaren (photos 1, 2 et 5), Williams (photo 3) et Red Bull (photo 4.)
Avant le Grand Prix d'Italie, Jenson Button prend du recul. Depuis 2013 et Mark Webber, aucun ancien vainqueur de Grand Prix n'avait quitté la F1. Faut-il s'attendre à un départ massif ?
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