FR, Cupra R... Les variantes sportives ne manquent pas dans la gamme Leon. Toutefois, malgré une esthétique plus suggestive que celles de ses cousines Audi A3 et VW Golf, la compacte de la firme catalane est, avant tout, une auto à vocation familiale. Mais, alors que ses grandes soeurs gavées de chevaux se montrent tout à fait à la hauteur de leurs (rares) concurrentes, la plus tranquille version 2.0 TDI 140 ch peut-elle séduire les papas sportifs, mais raisonnables ?
Depuis plus d'une dizaine d'années, le Groupe Volkswagen tente de faire de Seat sa marque généraliste sportive, un peu à la manière d'Alfa Romeo au sein du Groupe Fiat. Une démarche qui passe par des modèles aux lignes évocatrices de performances. Poignées de portes arrière masquées, ligne de pavillon fuyante, bouclier avant largement ouvert... La Leon ne ménage pas ses effets, même si certains lui reprocheront sa face avant, extrêmement proche de celle du monospace Altea.
Dans l'habitacle, une fois les baquets remplacés par de "banals" sièges sport, l'ambiance sportive se perd un peu. Mais rassurez-vous, on est quand même très loin de la morne planche de bord d'une Citroën C4 ou d'une Renault Megane. Manque juste à la Leon des plastiques plus avenants que ceux, durs et peu valorisants visuellement, qui composent la console et la zone située au pied du pare-brise. Les parties plus directement situées sous les yeux des occupants sont nettement plus agréables à l'oeil et au toucher : la matière dont elles sont faites est une sorte de plastique moussé, au dessin quadrillé.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Le poste de conduite est tout à fait à la hauteur de nos exigences, ne serait-ce que grâce aux siège conducteur et volant réglables en tout sens. Ainsi, même les plus grands trouveront une position de conduite adéquate.
Lorsque les TDI du groupe Volkswagen ont abandonné les injecteurs-pompes au profit d'une rampe commune, tout le monde a applaudi, espérant que les râles affreux qui caractérisaient ces blocs appartiendraient définitivement au passé. Dès les premiers mètres, nous nous sommes demandés si la Leon que nous avions entre les mains n'était pas équipés de l'ancien bloc. Quel contraste avec ses cousines ! Seat aurait-il fait quelques économies sur l'insonorisation ?
L'usage de la pédale de droite compensera bien vite ce désagrément. A chacune des injonctions de votre pied, la Leon reprendra avec volontarisme, même à bas régimes. Pourtant, sur le papier, elle ne semble pas spécialement au dessus du panier. Ainsi, la Leon abat le 0 à 100 km/h en 9.5 s, pas mieux qu'une Renault Megane 1.9 dCi 130ch. Moins bien que la VW Golf 2.0 TDI 140ch (9.3 s) et beaucoup moins bien que la Peugeot 308 2.0 HDI 150ch (8.8 s).
Les amateurs de conduite enjouée passeront les rapports à la volée, aidés par le court levier de vitesses, aux verrouillages fermes. Mais les suspensions, en tout cas sur notre modèle non pourvu du châssis sport, sont légérement trop souples pour faire de la Leon une auto franchement dynamique. N'oublions pas que l'actuelle génération de Leon reprend la base de la Golf V. Même si les différences se font dans le détail par rapport à l'actuelle génération de Golf, elles datent un peu le comportement de la compacte catalane.
Mais la Leon conserve un atout de poids pour séduire définitivement ceux qui tomberaient amoureux de ses lignes dynamiques.
Avec le 2.0 TDI 140ch, la Leon est disponible en trois versions : Style, Style Copa et FR. L'équipement est donc forcément de bon niveau. Ainsi, les phares et essuie-glaces à déclenchement automatique, les rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, les projecteurs anti-brouillard, la climatisation automatique, les jantes alu 16" et l'ESP sont de série. Pas mal pour 22 495 €. Surtout comparé aux 24 250 € réclamés par la Renault Megane 1.9 dCi 130ch Expression, ou encore aux 25 350 € de la Ford Focus 2.0 TDCi 140ch Titanium 5p. ou aux 26 960 € de la VW Golf 2.0 TDI 140ch BlueMotion Confortline 5p. .
Encore plus intéressant, Seat propose actuellement une série spéciale Style Copa (22 240 €) qui complète sa dotation avec le GPS Europe, le Bluetooth et le radar de recul. Enfin, les fans d'esthétique sportive pourront se rabattre sur la FR (23 970 €) et ses boucliers sport, sa double sortie d'échappement chromée, ses vitres arrière surteintées, son châssis sport, son volant et ses sièges spécifiques, sans oublier son différentiel électronique XDS et ses jantes 17".
Ainsi, la Leon est une auto que l'on choisit aussi bien pour ses qualités financières que pour les défauts dûs aux choix faits par ses concepteurs quant au caractère sportif de la belle. Mais, au final, la filiale ibérique du groupe Volkswagen tient ici une digne descendante, dans l'esprit, des Alfa Romeo de la grande époque. Bien plus, en tout cas, que l'actuelle Giulietta. Conserver une part de plaisir de conduite au volant d'une compacte équipée d'un moteur diesel "standard", c'est là tout l'intérêt de cette Leon.
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