Le trip en Allemagne ne sest pas contenté de lAutobahn. Et, avec le coupé, on a aussi joué à lutilisation quotidienne, histoire de mieux percevoir les aptitudes de la 350Z. La Nissan sportive, tant en coupé quen cabriolet, est un distributeur à sensations. Mais, tout nest pas rose bonbon pour autant. Il convient de rester critique et de constater que malgré les améliorations apportées, quelques points méritent encore lattention du constructeur.
Ainsi donc, on a quitté lautoroute allemande pour virevolter sur les petites routes de lEifel avant de faire étape au Luxembourg (et ses stations-service). Le temps était pluvieux, voire carrément mouillé par moment. Mais, heureusement, on a pu profiter de quelques accalmies et même de routes presque sèches. Sous la pluie, on joue avec prudence et on loue lexistence de lESP. Sur terrain plus sec, lélectronique joue au gendarme, plutôt laxiste. Ceci dit, il est toujours vigilant et prêt à rappeler le pilote à lordre. Cela nempêche nullement de prendre son pied (droit) au volant de la 350Z. Grâce à son accélération, on peut soffrir de belles ruades en virage. Et en courbe rapide, les vitesses de passage nous poussent à lapnée. Dautant que la rigidité du roadster est étonnante. Une conduite la rage au ventre que les freins nont aucun mal à absorber. Brembo est passé par là. La panoplie propose quatre grands disques agrémentés détriers dorés à quatre pistons à lavant et deux pistons à larrière. Dommage toutefois que pour ma morphologie, la boîte de vitesse soit placée un peu trop en arrière. On a parfois lépaule qui coince un peu. Surtout que les passages sont musclés.
Le châssis de la 350Z vendu sur le Vieux Continent a été adapté au style de conduite européen. Lancée dabord aux États-Unis, il a effectivement fallu modifier certains éléments de la voiture, notamment pour stabiliser la Fair Lady aux vitesses moyennes plus élevées chez nous. Ainsi, Nissan a apporté quelques adaptations de laérodynamique, du refroidissement et de lamortissement. Ce dernier point peut dailleurs porter à débat. La grande majorité des puristes seront satisfaits de cette fermeté qui nous fait ressentir la moindre irrégularité. Toutefois, on peut comprendre que certains se plaignent dêtre secoués régulièrement si bien que le trémolo est courant dans la conversation. En même temps, on na rien sans rien. Personnellement, je trouve cela très bien comme cela. Pourquoi ne pas aussi se plaindre quil ne soit pas facile de sortir de cette voiture basse et près du sol. Dans ce cas, alors, il faut sacheter un pick-up ;-)
Puisquon a testé le roadster, il ne faut pas oublier la capote. Cette toile mériterait dêtre doublée. Car je nai guère pu converser facilement avec la jeune blonde à mes côtés qui ma accompagné pour une virée en karting (avec laccord de madame*). Il y a déjà la symphonie du moteur et lautoradio, mais sur lautoroute, même en faisant gaffe au compteur, la soufflerie distille son bourdonnement. Pour passer en mode cabriolet, ce que nous navons pu faire que brièvement compte tenu de la météo, il faut faire une manipulation manuelle. Puis lélectrique prend le relais. Une opération qui dure 15 s et qui nécessite de tirer le frein à main. Un petit pare-vent entre les deux sièges limitant les remous et les sièges chauffants autorisent une conduite cheveux au vent en hiver.
Quant au coupé, on apprécie les améliorations de finition (idem pour le roadster). De petites courses ont permis dapprécier le cache-bagages du coffre de 235 litres. Une grande boîte à gants derrière passager et lespace disponible au dos des sièges permet dencore ranger veste et petites affaires. Les vide-poches dans les portières sont, par contre, nettement plus anecdotiques. Notez que le roadster réussit lexploit de garder le même volume de chargement que le coupé. Mais dans ce dernier on peut toujours tricher un peu en mettant des trucs sous la lunette arrière.
En ville, on peut se balader tranquillement en 350Z grâce au couple linéaire et à létagement des rapports. Le régulateur de vitesse est bien sûr indispensable pour le bien commun. Toutefois, à tout moment, il suffit appuyer un peu sur la pédale des gaz pour senvoler. Il faut encore faire gaffe aux ralentisseurs et dos dâne, mais la Japonaise les accepte relativement sereinement. Il y a toujours le manque de visibilité périphérique qui pose problème. Et la consommation. Pourtant, la 350Z a le bon goût de se vendre à un tarif intéressant. Compte tenu de sa vivacité, de son style et de ladrénaline quelle procure, la proposer à moins de 40.000 euros est un vrai défi. Avec un équipement de série cohérent. Par contre, sur le plan du prix de revient, le coût à lusage savère moins sympa. On est vraiment dans un coupé ou un roadster sportif avec une puissance qui donne des cheveux blancs aux courtiers, amuse les assurances, ravit létat grippe-sou et enrichit les sociétés pétrolières. Car si la consommation mixte officielle est de 11,7 litres pour le coupé, il faut bien admettre que si on aime la ville ou les autoroutes allemandes, on tombe dans la quinzaine, voire dans la vingtaine. Aïe.
Pour conclure cette série, je prendrai une phrase lancée spontanément par ma moitié après une petite virée : « ah, cela fait du bien de se sentir revivre ». De là à dire que, généralement, on sem en voiture, cest un pas que je ne franchirai pas.
* Quelle vie magnifique : un métier formidable et une femme tolérante. La patate je vous dis.
1re partie
2e partie
Photos : Olivier Duquesne
Sites constructeur : Belgique France