Châssis, confort et comportement

Avec 1,5 tonnes à vide, la Mondeo SW n'a rien d'un poids plume. Et sa transmission aux roues avant ne plaide pas non plus en faveur de l'agrément de conduite. Mais est-ce vraiment ce que recherche la clientèle de cette catégorie ? Les huiles de la marque semblent penser que non et, effectivement, la conduite de ce break n'engendre pas vraiment de plaisir. Reconnaissons toutefois aux ingénieurs châssis d'avoir effectué un travail de qualité. Quelques soient les circonstances, la nouvelle Mondeo fait preuve d'une sérénité absolue. Durant notre essai, réalisé en partie dans des conditions dantesques (route grasse de montagne, chaussée déformée et pluie battante), nous avons pu constater qu'il fallait sciemment dépasser les bornes pour déclencher l'intervention de l'ESP. Un comportement parfaitement rassurant donc, et ce, sans sacrifier le confort.

Même en l'absence de la suspension adaptative, la Mondeo préserve les vertèbres en toutes circonstances. Nous émettrons simplement un petit bémol sur la souplesse des suspensions de cette version (la prise en main d'une berline diesel n'a pas révélé la même imperfection) qui engendre parfois des mouvements peu agréables sur une route en mauvais état. Moteur trop léger sur le train avant ? Tarage arrière assoupli pour compenser la capacité de charge supérieure ? A priori, un peu des deux...

Moteur et transmission

Ce nouveau moteur 1.5, issu du précédent 1.6 EcoBoost, est tout à fait en accord avec le caractère du châssis. Il privilégie largement la souplesse et le silence de fonctionnement à la rapidité de prendre ses tours. Ce qui ne signifie pas qu'il rechigne à tutoyer la zone rouge. Mais on perçoit rapidement les limites d'un tel traitement : le moteur ne devient jamais rageur. Pour les conducteurs en quête de dynamisme, il faudra se tourner vers le 2.0 de 240 ch. Et pour la sportivité ? Ford nie avoir dans ses cartons une variante ST. Dans le cas qui nous intéresse ici, il ne faudra pas hésiter à pousser quelque peu les rapports lors des relances, sous peine de se retrouver avec un creux le rapport suivant engagé. Mais les petits rouleurs pourront se tourner vers lui sans crainte de nuire à leur budget : sa consommation moyenne en conditions réelles s'établit entre 7 l et 7,5 l/100 km. Reste à savoir si, une fois chargée, la Mondeo ne devient pas amorphe...

Parlons argent

Bien qu'elle dépasse allègrement la barre des 30 000 €, la Mondeo SW 1.5 EcoBoost 160 ch Titanium reste compétitive (31 500 €). Ford l'a même astucieusement placée entre ses concurrentes. On trouve, d'un côté, des modèles moins chers mais moins bien équipés, de l'autre des autos plus sophistiquées mais bien plus coûteuses. Mais si l'on ramène les dotations au même niveau, Ford l'emporte systématiquement (Opel Insignia Sports Tourer 1.6 Turbo 170 ch Cosmo avec options : 31 780 € - Peugeot 508 SW 1.6 THP 165 ch Active avec options : 31 600 € mais sans l'ouverture/démarrage mains libres notamment - VW Passat 1.4 TSI ACT 150 ch Confortline avec options : 33 510 €)... sauf face à la redoutable Skoda Octavia Combi 1.8 TSI 180 ch Elégance (31 480 € avec options).

Conclusion

La Mondeo arrive, certes tardivement, sur le marché avec de vrais arguments. Si les deux années qui ont séparé la présentation de la commercialisation en Europe ont gommé tout effet de surprise esthétique, les ingénieurs les ont mis à profit pour faire évoluer l'auto et si elle n'atteint pas le niveau de prestations globales de la référence Passat, ses exigences financières sont bien moindres. Avec le 1.5 EcoBoost, elle favorise le confort et de faibles coûts d'usage. Des atouts certes peu glamour, mais très largement dans l'air du temps.

Crédit photos : Cédric Morançais / le blog auto