Essai Fiat 500 TwinAir : L'essence du passé
par Pierrick Rakotoniaina

Essai Fiat 500 TwinAir : L'essence du passé

Les époques changent, des codes vont et reviennent. Il en va de même en automobile, où nombre de constructeurs font bégayer leurs Histoires, en misant à fond sur la carte du néo rétro. Fiat fait évidemment partie des plus distinctifs en la matière en faisant renaitre une 500 à la robe singeant le modèle original. Pour coller à l’image de son aïeule mue par un « deux pattes », et mieux s’intégrer dans le contexte environnemental qui fait loi, Fiat ajoute au catalogue un inédit bloc bicylindre « Twinair ». Sur le papier, le bénéfice semble évident pour la consommation et les émissions qui font tant de mal à notre chère planète bleue, mais cette Fiat 500 tient-elle vraiment ses promesses ?

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Les époques changent, des codes vont et reviennent. Il en va de même en automobile, où nombre de constructeurs font bégayer leurs Histoires, en misant à fond sur la carte du néo rétro. Fiat fait évidemment partie des plus distinctifs en la matière en faisant renaitre une 500 à la robe singeant le modèle original. Pour coller à l’image de son aïeule mue par un « deux pattes », et mieux s’intégrer dans le contexte environnemental qui fait loi, Fiat ajoute au catalogue un inédit bloc bicylindre « Twinair ». Sur le papier, le bénéfice semble évident pour la consommation et les émissions qui font tant de mal à notre chère planète bleue, mais cette Fiat 500 tient-elle vraiment ses promesses ?

A l'ancienne!

A y regarder de plus près, Fiat aurait peut-être du commencer par là. Micro-citadine, micro moteur ! Seulement voilà, en remettant au gout du jour sa mythique 500, Fiat l’a laissée prendre un certain embonpoint, un mal de notre époque. Normal donc de trouver des 4 cylindres sous le capot… avant. Mais qu’importe, après tout aussi bien en termes de mensurations, comme de motorisations, la nouvelle Fiat 500 a tapé juste en s’adaptant au marché, avec à la clé un succès qui ne se dément pas. Néanmoins après Euro 5, la norme Euro 6 pointe le bout de son nez d’où un nouveau coup de collier chez les motoristes. Pour Fiat, cela se traduit par un downsizing d’envergure, en passant au bicylindre de 875 m3.

Twinair, voici le nom du nouveau cœur de la fashion car par excellence. Histoire d’assurer un appétit d’oiseau à ce petit moteur, les têtes pensantes du département Fiat Powertrain Technologies à Turin, ont appliqué une nouvelle recette au Twinair, déjà en vogue dans les cuisines de la maison. Cela consiste à optimiser la gestion du fonctionnement notamment des soupapes, par un système électro-hydraulique. En plus d’une injection de carburant gérée de manière plus précise, la technologie basée sur le principe du multiair conjuguée à une circulation des fluides améliorée, assurent donc une combustion sur le papier bien meilleure. Ajoutez à cela une suralimentation sophistiquée, une baisse logique de poids du bloc, saupoudrez le tout par un start/stop mettant en veille le moteur à chaque arrêt, et l’on obtient en sortie un exemple de citadine raisonnablement énergivore. En effet la fiche technique revendique en cycle mixte à peine 4 litres de consommation de Super Sans Plomb aux 100 kilomètres pour ce moteur de 85 ch, et des émissions de CO2 qui ont de quoi réconcilier bon nombre de Diésélistes avec l’essence : 95 grammes en boite manuelle, et 92 avec la transmission Dualogic. Dans nos contrées, cela signifie 1000€ de Bonus.

Les avantages d'un bicylindre, sans les inconvénients

Qu’en est-il en réalité ? Cela commence par le démarrage du bloc. Autant le bruit du bicylindre de la 500 d’antan chantonne des airs nostalgiques, autant sur une voiture aussi moderne la musique et les sensations doivent être réduites au minimum. Heureusement, Fiat a assez bien travaillé sur ce plan là, même s’il faut bien reconnaitre qu’à l’oreille au ralenti, on devine l’architecture de ce moteur. En fait, pour ceux qui connaissent les trois cylindres des Smart, la musique de l’Italienne s’en rapproche. Rien donc de rédhibitoire à la conduite, la 500 Twinair ne pétarade pas, sans compter que l’on reste bien loin de la machine à laver en mode essorage. A vrai dire, mettez un quidam au volant de cette Fiat, il ne remarquera a priori guère de différences avec les autres versions du catalogue. Le mode « eco », que l’on peut désembrayer à la demande, allège la direction (comme la fonction « city ») et limite le couple à 100Nm. Malgré la « forte » puissance (85 ch) pour une citadine j’en conviens, on limite ainsi les effets « rodéo »  entre les passages de rapports. Le moteur assure lui une bonne disponibilité dans les bas régimes, toutefois l’indicateur de changement de vitesses apparait un peu trop optimiste à notre goût en invitant à passer au rapport supérieur un trop tôt en certaines circonstances.

Nous quittons Lille, le lieu de la prise en main de notre Fiat 500, pour les routes de Belgique en direction des plages d’Oostende. Soit un parcours mêlé d’autoroutes et d’axes secondaires nous permettant de juger les qualités de notre citadine pas forcément taillée pour cet exercice au premier abord. Comme souvent au volant de si petites urbaines, au moment de s’insérer sur les voies rapides, on se dit qu’une poignée de canassons sous le capot ne serait pas un luxe. Cependant ce petit Twinair ne manque pas de vigueur, et suffit très bien pour atteindre la vitesse maximale autorisée de 130 km/h en France. Au chapitre des désagréments, on note une prise au vent, et des bruits d’air rapidement envahissants au-delà des 100 km/h. Sur les petites routes, la petite 500 se défend très bien avec un bon amortissement du moment que l’on ne la cravache pas. Toutefois pour les sportifs, avec un caractère clairement typé pour la ville, il ne faut pas s’attendre à des prouesses d’agilité ça tombe sous le sens. Le moteur distille lui certes du couple dès les bas régimes, mais les rapides montées dans les tours nous amènent vite vers la zone rouge, donnant une désagréable impression de disposer d’une plage d’utilisation aux accents… de Diesel. A allure soutenue, la direction manque de précision, les suspensions trop molles dans ce contexte contiennent difficilement le roulis, on n'en attendait pas moins. Les athlètes n’ont qu’à se laisser piquer par le scorpion noir, s’ils veulent plus de sensations.

Essai en vidéo

Concernant la consommation, comme de coutume serait-on tentés de dire, difficile de se rapprocher des meilleures chiffres annoncés. Quand bien même nous adoptions une conduite coulée et économique, nous naviguions plutôt au-delà des 5 litres, ce qui reste une valeur certes acceptable mais assez loin de la fiche technique. Au final, le bilan apparait assez satisfaisant, sans plus, même si l’on s’attendait à un gain en consommation plus net dans la pratique. Le Twinair sera également disponible plus tard en 65 et 105 ch pour prendre la place à terme au catalogue des 1.2 69 ch et 1.4 100 ch.  Côté tarifs, comptez minimum 13 400 € pour la version 85 ch au lancement, un prix qui sera revu à la baisse avec l’arrivée d’une version moins puissante.

Quelques chiffres de notre modèle d'essai:

Moteur: Bicylindre 85 ch de 875 cm2 à technologie multiair, suralimenté par un turbo

Couple maxi: 145 Nm à 1 900 tr/min

Transmission: Aux roues avant

Boite de vitesses: Mécanique à 5 rapports

0 à 100 km/h: 11 secondes

Conso. mixte litres/100 km – Rejets de CO2 g/km: 4,1 - 95 (Bonus 1 000€)

Réservoir: 35 litres de Super Sans Plomb

Poids: 865 kg

http://www.dailymotion.com/swf/video/xfh4th

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