Essai Citroën C6 : En croisière (3/3)
par Nicolas Morlet

Essai Citroën C6 : En croisière (3/3)

Entre les berlines Citroën et la route, c’est une grande histoire amour. Reconnues pour leur niveau de confort si particulier assuré par les suspensions hydropneumatiques, les DS, CX et XM ont marqué les esprits de ceux qui ont (eu) la chance d’en posséder une. Avec une telle généalogie, cette sculpturale C6 n’a pas le droit au moindre écart en matière de comportement !

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C’est au moment de prendre la route que l’on se rend compte que l’auto ne dispose pas de système de démarrage «mains-libres» comme nombre de ses concurrentes. Il faut ici tourner la clé pour démarrer. Un détail me direz-vous, certes, mais sur une voiture de ce prix, on peut bien chipoter sur les détails, non ?

On déverrouille le frein de parking électrique (qui, contrairement à Audi, ne se débranche pas automatiquement par pression sur l’accélérateur) et nous voilà partis. Dans les premiers kilomètres, l’amortissement surprendra les habitués des berlines allemandes, ou, plus largement, tout ceux qui ne sont jamais montés dans une grande Citroën.  Le tarage très souple et les capteurs répartis sur les quatre roues (400 calculs par seconde) offrent un confort qui déconnecte les occupants de la route. Une sensation de confort absolue donc, d’autant que l’insonorisation a également été très bien travaillée.

Mais bizarrement, une fois sur route dégradée, les choses se corsent. Les suspensions remontent beaucoup de micro-vibrations dans l’habitacle, ce qui devient vite inconfortable pour les occupants. L’étrange solution : passer les suspensions en mode sport, légèrement plus fermes, ce qui supprime totalement ce phénomène. C’est d’ailleurs dans cette configuration que j’ai trouvé la C6 la plus agréable à l’usage car, une fois ces suspensions sport sélectionnées, l’amortissement perd son côté caractéristique à l’hydraulique pour se rapprocher des sensations d’une grande berline à suspension classique. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela ne pénalise en rien le confort de l’auto, tout en la rendant plus répondante dans les courbes.

Mais c’est vrai que sur autoroute ou nationale lisse comme un billard, on préfère se laisser bercer doucement par la douceur des suspensions hydrauliques.

Le moteur V6 HDI 240 chevaux est identique à celui qui anime les dernières Jaguar puisque crée conjointement avec Ford. Par rapport à l’ancien V6 2.7l, le nouveau bloc voit sa cylindrée passer à 3.0 litres et gagne 33 chevaux au passage. Extrêmement souple dès les plus bas régimes et très bien secondé par une boîte automatique à six rapports, es reprises sont toujours franches et l’auto ne donne jamais l’impression de se traîner au moment d’effectuer un dépassement ou de s’insérer dans la circulation.

Cette boîte est, elle aussi, dotée de plusieurs modes de fonctionnement puisqu’à côté de la gestion «normale», il est possible d’opter pour un mode «sport», favorisant la conduite dynamique, ou «snow», réduisant le couple transmis sur route glissante. Et mine de rien, en mode sport, ça pousse ! Bon bien sûr, on est pas collé au siège comme dans une Audi A6, mais on sent que la cavalerie est bien là.

Comme sur une Porsche, un petit aileron rétractable disposé sur la partie supérieure de la malle se déploie selon deux stades pour offrir une stabilité exemplaire à l’auto. Au premier stade, dès 65km/h, l’aileron se déploie à moitié, avant de sortir complètement dès les 120km/h atteints. Utilité réelle ou gadget de style ? Mystère. Toujours est-il (encore heureux) que notre C6 ne bougeait pas d’un poil, même à haute vitesse.

Soulignons également la belle sobriété du moteur puisqu’au terme de mes quelques jours d’essais, sans toujours ménager la voiture, l’ordinateur de bord est figé sur un convaincant 8,5l/100km de consommation moyenne, soit 1l environ au dessus des chiffres normalisés.

Conclusion

Venir s’attaquer aux Allemands sur leur propre terrain n’est certainement pas chose aisée. Cette C6 a sans doute pêché par excès d’orgueil à ses débuts, notamment en voulant contrer Audi, BMW et Mercedes malgré ses quelques touches d’imperfection, au niveau de l’équipement ou de la technologie. Mais la C6 se pose en revanche en excellente alternative pour qui veut éviter le trio teuton, pour qui désire rouler français, ou pour les amoureux des grandes berlines Citroën, pour qui on n’a pas encore inventé mieux que la suspension hydropneumatique.

Et l’arrivée de ce nouveau moteur, plus moderne, plus sobre et plus performant, devrait, espérons-le, venir redonner un peu de souffle aux ventes de la C6 qui gagne vraiment à être connue.

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Pour résumer

Entre les berlines Citroën et la route, c’est une grande histoire amour. Reconnues pour leur niveau de confort si particulier assuré par les suspensions hydropneumatiques, les DS, CX et XM ont marqué les esprits de ceux qui ont (eu) la chance d’en posséder une. Avec une telle généalogie, cette sculpturale C6 n’a pas le droit au moindre écart en matière de comportement !

Nicolas Morlet
Rédacteur
Nicolas Morlet

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