"Des enquêteurs d’Allemagne, d’Italie et de Suisse perquisitionnent actuellement dix sites industriels […] pour obtenir des preuves d’un dispositif de manipulation" de moteurs diesel par ces deux entreprises, ont indiqué les autorités allemandes citées par l'AFP.

Concrètement, deux moteurs sont dans le collimateur des autorités. Ils ont été commercialisés dans des véhicules Alfa Romeo, Fiat et Jeep, ainsi que dans les utilitaires Iveco. Les uns appartiennent à FCA, l'autre à CNH Industrial. FCA comme CNH Industrial (fusion de Fiat Industrial et CNH Global) ont pour principal actionnaire Exxor (le holding de la famille Agnelli).

Les autorités cherchent des preuves d'un dispositif de manipulation des moteurs diesel. 10 perquisitions ont donc été menées selon le parquet de Francfort. Ces perquisitions sont menées de "manière coordonnée" dans les régions allemandes du Bade-Wurtemberg et de la Hesse (ouest), du Piémont (nord de l'Italie), et du canton de Thurgovie, au nord de la Suisse. Leur "durée (...) n'est pas prévisible", a ajouté le parquet.

Les suites du dieselgate de VW

Ces enquêtes sont la suite du scandale du dieselgate. Révélé en 2015, il éclabousse tout d'abord le groupe Volkswagen qui reconnaît avoir truqué certains de ses moteurs diesel pour manipuler les chiffres d'homologation. Suite à ces révélations, des enquêtes ont été lancées un peu partout en Europe et aux USA sur différents constructeurs.

La limite entre la triche et l'exploitation des "zones grises" des règlements est ténue et les différentes enquêtes diligentées visent à savoir s'il s'agit de l'une ou de l'autre. Fiat Chrysler Automobiles a déjà soldé une procédure aux USA l'an dernier avec une série d'accords amiables (815 millions de dollars au total).

Pour l'instant, Volkswagen reste le groupe le plus touché par ce scandale avec plus de 30 milliards d'euros de coût. En France, plusieurs procédures du Parquet de Paris sont toujours en cours depuis des années sur différents constructeurs dont le groupe Renault, le groupe PSA, FCA et VW. Des perquisitions contre Daimler ou Bosch ont également eu lieu.

Le dieselgate a aussi inversé la tendance "tout diesel" du marché français dans un fort revirement qui voit l'essence redevenir le premier carburant vendu dans les véhicules neufs. La conséquence est l'augmentation des moyennes d'émissions de CO2 des véhicules vendus. Avec les lois CAFE sur les objectifs d'émissions de CO2, cela pousse à une électrification à marche forcée.

Difficile de dire si ces perquisitions pourraient remettre en cause, ou changer la fusion entre FCA et PSA (cf. Stellantis).

Illustration : leblogauto.com (allégorie du dieselgate)