Des militants incendient 15 Tesla à Francfort
Au concours de l'action la plus débile "au nom de l'écologie", ils ont placé la barre assez haut.
Au concours de l'action la plus débile "au nom de l'écologie", ils ont placé la barre assez haut.
Mardi soir, à Francfort-Fechenheim, un incendie s'est déclaré vers 3 h 20 dans un parking clôturé du centre Tesla, dans la Waechtersbacher Strasse. Déploiement majeur pour les pompiers qui ont dû utiliser des agents extincteurs spéciaux pour éteindre les batteries. Le préjudice s'élève à au moins 500 000 euros.
Sauf que, cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un court-circuit et de batteries défectueuses, mais d’un acte criminel, ou plutôt d’un acte militant selon leurs auteurs, dont le mot d’ordre est « Switch Off ! – the system of destruction ».
En effet, peu après, le portail web d’extrême gauche indymedia a diffusé une lettre anonyme de revendication intitulée « Tesla flambiert » (Tesla flambe). Le contexte n’est pas anodin, puisque l’incident survient quelques jours après la clôture du salon IAA de Munich dédié à la voiture électrique.
La lettre dénonce justement le « greenwashing » des entreprises qui s’achètent avec cynisme une belle image grâce à la voiture électrique, alors que, selon les auteurs, l’extraction des matières premières nécessaires aux batteries est à la fois un désastre écologique et une « destruction coloniale » des ressources d’Amérique latine et d’Afrique.
La lettre par la suite s’en prend tout particulièrement à Tesla et son emblématique directeur Elon Musk, désignés comme leurs « ennemis les plus importants ». Cela ne se cantonne pas à Tesla puis les auteurs pointent du doigt les dangers de Space X et de Neuralink, autres sociétés du magnat américain. Au passage, on constate que cette dénonciation en règle pointe ses « fantasmes de pouvoir » et pulsions « patriarcales ». Voilà, le combo parfait.
Ces « militants » n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils avaient attaqué en 2021 l’alimentation électrique du chantier de la Gigafactory de Tesla, à Berlin-Grünheide, en mettant le feu à six câbles haute tension. Ils ont revendiqué plus récemment des dégonflages de pneus sur des dizaines de Porsche dans la capitale allemande.
Bref, après les militants écologistes qui empêchent les gens d’aller travailler en se collant les mains sur la route, après ceux qui jettent de la soupe sur des œuvres d’art pour éveiller les consciences sur les problèmes écologiques (le rapport s’il vous plaît ?), voici ceux qui dénoncent la destruction des écosystèmes en faisant cramer des voitures et des batteries remplies de produits chimiques, ce qui a sans doute amélioré le bilan carbone et la qualité de l’air de la zone touchée. Les riverains et les pompiers les remercient. C’est comme si on empoisonnait des nappes phréatiques pour empêcher à des marques de soda de puiser dedans sans retenue pour fabriquer leurs boissons. Quoique, on a bien eu récemment 9000 pommiers arrachés dans le Tarn par des défenseurs de la nature…
Bref, encore une fois, si les problèmes écologiques sont une évidence et que les beaux discours verdoyants de l’industrie automobile sont tout à fait critiquables, les méthodes employées par ceux qui sont censés les combattre sont ridicules.
Une quinzaine de Tesla ont été incendiées à Francfort par des militants qui vouaient dénoncer le cynisme de l'industrie automobile et de son "greenwashing" électrique. Si la "mobilité verte" vendue par certains peut légitimement poser question, sur la question des matières premières par exemple, les méthodes employées par ceux qui les combattent sont assurément contre-productives.
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