Croiser une Bugatti reste rare, presque autant que croiser un chef d’état. Même à Monaco, cela reste rare. Il est facile de voir passer des Ferrari et des Lamborghini, alors que les Porsche y sont d’une déroutante banalité. Mais là, admirer en même temps 5 modèles Bugatti, cela reste peu commun.
La marque vient d’ouvrir un nouveau showroom, à deux pas de la Rascasse, virage emblématique (qui porte le nom du restaurant bar éponyme) du circuit de Monaco qui occupe une place à part dans l’histoire de la marque de Molsheim puisque lors du tout premier Grand Prix de Monaco en 1929, c’est une Bugatti – la Type 35B pilotée par William Charles Frederick Grover – qui l’a emporté. A quelques encablures aussi, juste avant le virage de la piscine, se trouve le buste de Louis Chiron qui fut l’un des des fers de lance de la marque à la fin des années 20.
À l’occasion de l’inauguration officielle du nouveau showroom, une exposition exceptionnelle se tient jusqu’au 2 mai à la Collection de Voitures de S.A.S. le Prince de Monaco, qui s’est installée l’an dernier dans un nouvel écrin flambant neuf, dont nous avions déjà fait une chronique. On peut ainsi admirer dans les moindres détails une sélection des hypersportives les plus exclusives de la marque.
On commence d’emblée, à l’entrée, par La Voiture Noire, basée sur la Chiron et inspirée de la Bugatti Type SC57 Atlantic. C’est le seul et unique exemplaire, une véritable « batmobile » au style néo-rétro futuriste à plus de 16 millions d’euros qui embarque un W16 de 1500 CV. Bruce Wayne en effet ne la renierait pas, avec son interminable capot, son habitacle plongeant et sa noirceur profonde.
On aperçoit ensuite l’une des dix Centodieci, produite à l’occasion des 110 ans de la marque et qui rend hommage à la Bugatti EB110. Elle pourrait tout à fait figurer dans un film cyberpunk, avec son style résolument futuriste, ses phares très acérés, ses prises d’air circulaires sur les flancs. Ayant plus d’appui que la Chiron, elle reçoit la version à 1600CV du moteur.
On croise ensuite une Divo, qui rendait hommage au pilote Albert Divo et qui a été produite à 40 exemplaires. Extrapolée de la Bugatti Chiron, la Divo s'inspire du concept-car Bugatti Vision Gran Turismo. Bénéficiant d’un grip accru, elle a reçu des améliorations suspensions et châssis pour être plus agile et plus performante sur les circuits. Elle se distingue par sa teinte gris mat, ses éléments bleus et le drapeau tricolore à la base des jupes latérales. C’est celle qui a eu notre coup de cœur parmi les cinq hypercars présentées.
La Chiron Pur Sport « Grand Prix » est un modèle unique, réalisé à partir de la Chiron Pur Sport Grand Prix, qui rend hommage à la Bugatti Type 51 ayant remporté le Grand Prix de France en 1951. La collection est enfin complétée par la W16 Mistral qui a ramené en 2022 un cabriolet dans la marque, ce qui n’était plus le cas depuis l'arrêt de la Veyron Grand Sport Vitesse en 2015. La production des 99 exemplaires, tous vendus, s’écoulera jusqu’en 2024. La Mistral est le modèle d’adieu du monstrueux W16 4 turbos qui a animé les Bugatti depuis plus de 20 ans.
Quoi que l'on pense du design, parfois assez discutable, de ces Bugatti, les voir en vrai demeure très spctaculaire.
Pour célébrer son nouveau showroom, Bugatti s'est associé à la collection de voitures du prince Rainier, afin d'y exposer cinq modèles d'exception de la firme alsacienne, dont l'unique La Voiture Noire, qui coûte plus de 16 millions...Un autre monde.
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