Alors que l'administration Obama est secouée par le scandale des primes versées par l'assureur AIG à ses dirigeants, c'est au tour de Chrysler de se retrouver en première ligne dans une affaire de bonus versés à ses dirigeants. Une bonne compensation pour ceux qui sont payés un dollar pour l'année...

Nous sommes en 2007, et l'entité encore nommée DaimlerChrysler s'apprête à se scinder. Pour inciter les plus hauts dirigeants de Chrysler à rester à bord du navire, il est décidé de leur octroyer une prime exceptionnelle, qui doit être versée en deux temps, 25% en 2008 et 75% en 2009. Bien entendu, à l'époque, le recours à des prêts gouvernementaux n'est pas envisagé pour maintenir le navire à flot…

Chrysler devrait donc, selon cet accord, payer prochainement le solde, soit environ 20 millions de dollars, à 50 cadres dirigeants de l'entreprise… Un versement qui fait bien entendu hurler la classe politique américaine alors que Chrysler a perçu 4 milliards d'aides et en réclame 5 de plus. Ce point ne peut en outre avoir été ignoré par l'administration, puisqu'évoqué et autorisé fin 2008 (sous une autre administration il est vrai…) lors de l'octroi des prêts.

Face au tollé provoqué par ces primes, Bob Nardelli a dans un premier temps tenté d'expliquer que les dirigeants avaientt accepté de ne percevoir aucune prime pour 2008 ou 2009, mais que cette prime était décidée de longue date, car concernait des résultats obtenus en 2007. Plus tard dans la journée, le constructeur recadrait en expliquant qu'il avait été décidé après le 2 janvier qu'aucune prime ne serait versée, y compris celles de 2007…

Tout devrait donc rentrer dans l'ordre, mais le fait de verser plusieurs dizaines de millions de dollars de primes alors que l'entreprise est à l'agonie, que des milliers de salariés sont licenciés, n'a pas semblé choquer outre mesure les dirigeants concernés…