Dans un contexte actuel soumis à de vives tensions commerciales - notamment dans le cadre des échanges avec l'Empire du Milieu et le Royaume-Uni, sorti de l'Union européenne - le constructeur allemand indique également qu'il ajustera les sites de production en vue de s'adapter aux changements de la demande.
Des relations de plus en plus tendues entre Chine / Europe et Etats-Unis
Les propos d'Ola Kaellenius s'inscrivent dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre les États-Unis, la Chine et l'Europe après près d'une décennie de croissance qui a aidé Mercedes à devenir la marque de voitures Premium la plus vendue au monde.
«La situation est devenue beaucoup plus difficile, avec une tendance à des pourparlers plus durs, allant jusqu'à des conflits commerciaux», a déclaré le dirigeant lundi soir à l'association des journalistes ICFW basée à Francfort.
«Nous devons examiner la répartition de nos activités industrielles et où cela a du sens, changer nos volumes et localisations de notre production», a-t-il déclaré.
«L'année dernière, nous avons vendu environ 700 000 voitures particulières en Chine. Le deuxième plus grand marché est les États-Unis avec entre 320 000 et 330 000 véhicules. »
Daimler publie des résultats supérieurs aux prévisions grâce à la Chine
Grâce en grande partie à un fort rebond de la demande chinoise, Daimler et son rival allemand BMW ont tous deux publié des résultats supérieurs aux prévisions pour le troisième trimestre.
«Dans les 10 prochaines années, nous nous attendons également à la plus forte croissance en Chine », a ajouté Kallenius, expliquant parallèlement que le constructeur suivra la tendance du marché.
Les tensions commerciales internationales jettent le trouble sur les ventes
Reste qu'avec la montée des tensions commerciales internationales, les perspectives des ventes mondiales restent incertaines à l'heure actuelle.
Les négociations britanniques sur le Brexit peinant à aboutir, les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pourraient être soumis à des droits de douane. Un exemple de la manière avec laquelle tout cela pourrait mal tourner, indique le dirigeant.
Pas d'ouverture d'usine au Royaume-Uni en cas de hard Brexit
«J'espère du bon sens de dernière minute», a déclaré Kallenius en réponse à une question sur ses attentes sur l'issue des négociations sur le Brexit.
Si le Royaume-Uni et l'Union européenne ne parviennent pas à conclure un accord, les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'appliqueraient, entraînant de facto l'application de taxes douanières.
"Dans le cas d'un Brexit dit dur, nous n'ouvririons pas d'usines, car cela n'en vaudrait pas la peine, compte tenu de nos chiffres de vente", a déclaré Kaellenius, faisant référence aux ventes sur le territoire britannique. «Nous devrons apprendre à vivre avec les règles de l'OMC" a-t-il ajouté.
Des marchés de plus en plus fragmentés réduisant les économies d'échelle
Les marchés mondiaux de plus en plus fragmentés rendent plus difficile une production rentable estime par ailleurs le DG de Daimler, pour qui une telle situation réduit la possibilité de réaliser des économies d'échelle.
Ainsi, Mercedes ne construit son modèle haut de gamme Classe S qu'en Allemagne. Avec des ventes mondiales de seulement 100 000 véhicules, cela n'a guère de sens commercial de construire de nouvelles lignes de production aux États-Unis et en Chine pour construire ces voitures localement, a-t-il déclaré.
Daimler doit être prêt à réagir face à la politique américaine
Selon le dirigeant, les tensions entre les États-Unis et le reste du monde devraient persister, que les Républicains ou les Démocrates remportent les élections américaines le mois prochain.
«Ce que les deux candidats (présidentiels) disent, c'est qu'ils ont intérêt à améliorer la balance commerciale, et nous devons être prêts pour cela», a déclaré Kaellenius.
Notre avis, par leblogauto.com
Alors que le secteur de l'automobile fait l'objet d'une crise sévère, la particularité des marchés n'arrange rien à l'affaire. Déjà fortement impactés financièrement par les colossaux investissements induits par la révolution industrielle en matière de motorisation, la fragmentation des marchés et les tensions commerciales internationales rendent des choix stratégiques d'implantations industrielles de plus en plus complexes.
Sources : Daimler, Reuters