Les titres des grands groupes automobiles européens sortent étonnement vainqueurs de la crise sanitaire liée au Covid-19. Certains analystes affirmant que la pandémie provoque des changements dans le comportement des consommateurs qui sont autant d’éléments favorables pour l'industrie automobile et pour le cours de leurs actions. Allant même jusqu’à conseiller d’acheter des titres d’équipementiers tels que Valeo et Faurecia.
Importante progression de l'indice Stoxx 600 Automobiles & Parts
L'indice Stoxx 600 Automobiles & Parts (Pièces détachées) a progressé de 14% durant le deuxième trimestre 2020, ce qui constitue une performance remarquable par rapport à l’indice de référence englobant plusieurs secteurs, qui n’a lui progressé que de 2,2%.
Chaque membre de l’indice est en hausse depuis début juillet, le constructeur allemand Daimler , le fabricant de pneus finlandais Nokian Renkaat Oyj et l’équipementier français Valeo figurant en haut du tableau.
Jeudi, l'indice du secteur automobile surperformait pour la septième séance consécutive, enregistrant - dans une septième session consécutive – son meilleur score en un an - mais est toujours en baisse de 12% pour 2020.
La Chine et les plans de relance en France et Allemagne dopent les titres
Les experts estiment que plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance : le retour de la Chine que certains n’hésitent pas à qualifier de spectaculaire, un deuxième trimestre «pas aussi désastreux » que ce que l’on pouvait redouter, les mesures de relance dans des pays comme l'Allemagne et la France et la faible valorisation du secteur.
La tendance devrait se poursuivre, portée par les VE
Selon les spécialistes, la reprise et la surperformance devraient se poursuivre. D’autant plus que la mobilité électrique commence à exploser, ce qui donne au secteur un attrait technologique, qui pourrait accroitre sa valorisation.
Changement de comportement en faveur de la voiture lié au Covid
Les changements que la pandémie entraîne dans le comportement des gens, tels que des déplacements de population hors des zones urbaines sont également un stimulant potentiel de la demande de véhicules.
Certains analystes financiers s’avèrent même très optimistes, tablant sur le fait que les gens emprunteront moins l’avion, utiliseront moins les transports publics et conduiront plus. Ce qui devrait, selon eux, faire grimper les bénéfices et faire rebondir les flux de trésorerie des entreprises.
Depuis 30 ans, le transport aérien s'est développé rapidement au détriment des voitures particulières. Désormais, même une légère augmentation du pourcentage de déplacements effectués en voiture peut entraîner une augmentation significative des ventes, selon le cabinet d’analyses Sanford C. Bernstein & Co. lequel estime même que certaines entreprises pourraient revenir à leur niveau de bénéfices d'avant Covid d'ici 2021 ou 2022.
Recommandations à l’achat sur les titres des équipementiers
Anticipant une situation à nouveau florissante pour le secteur, et tout particulièrement pour les équipementiers, fournisseurs incontournables des grands groupes industriels automobiles, certains analystes financiers comme Berenberg recommandent désormais à l’achat les titres de Valeo, de son homologue national Faurecia SA et de son rival allemand Schaeffler AG.
Principaux arguments invoqués : une évaluation favorable et des marges 2020 à un niveau très bas (et qui ne peut donc que progresser), et le fait que les fabricants de groupes motopropulseurs se préparent à «une transition renforcée vers les véhicules électriques", poussés à cela par les plans de reprise nationaux post-Covid-19.
Notre avis, par leblogauto.com
Si le secteur automobile a certes grandement souffert des mesures de confinement et de la crise économique engendrée par la crise sanitaire, il n’en demeure pas moins qu’il pourrait au final tirer son épingle du jeu dans le contexte actuel. Et ce pour deux raisons essentielles : le changement des comportements, qui incite - voire même oblige dans certains cas - à se déplacer en voiture et la politique menée par l’Allemagne et la France tablant sur l’essor des VE et même de l’hydrogène pour relancer la croissance. L’automobile devenant ainsi l’enjeu du moment pour sortir l’économie de l’ornière.
Cerise sur le gâteau, la mise en œuvre d’une telle politique permet aux gouvernements de ramener à eux un électorat écologiste …. tout en leur offrant la possibilité de se conformer aux nouvelles normes – drastiques – de l’Union européenne en matières d’émissions polluantes.
Sources : Bloomberg