Retour des salariés expatriés, redémarrage des usines à l'arrêt, réorganisation des chaînes de production... Tour d'horizon des défis posés par cette crise sanitaire aux entreprises hexagonales.
PSA
Présent à Wuhan depuis les années 1990, le groupe automobile y gère trois usines et 2.000 employés, dont 38 expatriés. Ces derniers doivent être rapatriés en France, mais la date et les modalités de leur retour ne sont pas encore connues.
Selon un porte-parole de PSA, la mise sous quarantaine de la ville n'a pour l'instant pas eu de conséquences sur l'activité des trois usines, à l'arrêt en raison des vacances liées au Nouvel An chinois.
Aucune décision n'a été prise à ce stade sur leur redémarrage. "Nous nous conformerons aux consignes des autorités chinoises", a fait savoir le porte-parole.
Même si ces trois sites restaient fermés, l'activité de PSA ne devrait pas être trop affectée, l'implantation du groupe étant relativement faible en Chine, où les ventes ont chuté à 117.000 véhicules l'an dernier contre 740.000 en 2014.
Renault
Le groupe au losange, qui possède à Wuhan une usine de production et un centre de recherche et développement avec son partenaire DongFeng, emploie sur place 2.000 personnes, dont une cinquantaine d'expatriés.
En raison des congés du Nouvel An, la plupart de ces expatriés se trouvaient en dehors de la ville lorsqu'elle a été placée sous quarantaine. "On est en lien avec le Quai d'Orsay pour leur rapatriement", a indiqué une porte-parole.
L'usine est fermée jusqu'au 10 février, en raison là encore du Nouvel An. Le groupe assure qu'il respectera "les décisions des autorités chinoises" s'agissant de sa remise en marche.
Comme PSA, Renault est faiblement implanté en Chine, où 22.000 voitures à peine ont été vendues l'an dernier. Un handicap qui pourrait préserver le groupe d'une chute de ses ventes en cas de coup de froid économique dans l'Empire du milieu.
Valeo
L'équipementier automobile possède trois sites à Wuhan: deux usines de production et un centre de recherche et développement. Il emploie près de 1.900 personnes sur place, mais très peu d'expatriés.
"Pour l'instant", la mise sous quarantaine de la ville "ne change rien car nos sites étaient fermés pour le Nouvel An chinois", assure une porte-parole, qui précise que l'entreprise suivra les consignes des autorités.
Plastic Omnium
Le groupe possède deux usines et un centre de recherche et développement à Wuhan, fabriquant notamment des pièces de carrosserie. Ces usines sont fermées théoriquement jusqu'à lundi, mais l'entreprise n'écarte pas une réouverture plus tardive.
Au total, 600 personnes travaillent à Wuhan pour Plastic Omnium, dont quatre expatriés. "Ces derniers ont été invités à accepter la proposition de rapatriement du Quai d'Orsay", précise un porte-parole de l'entreprise.
Delfingen
L'équipementier automobile français possède une usine à Wuhan, mais pas d'expatriés. Sa production est destinée au marché chinois. Selon un responsable de l'entreprise, il n'y a pas de risque de rupture de livraison, d'autant que le groupe peut s'appuyer sur une autre usine en Chine, située plus au nord.
Suez
Le groupe compte une cinquantaine de salariés dans la province de Hubei, dont 40 à Wuhan qui travaillent pour un "client automobile". Parmi eux, aucun expatrié français.
Saint-Gobain
L'entreprise de matériaux de construction possède deux sites de production à Wuhan. Le groupe, qui emploie au total 6.500 personnes en Chine, précise ne pas avoir d'expatriés dans cette ville de 11 millions d'habitants.
Sanofi
Le groupe pharmaceutique, qui emploie 9.600 personnes en Chine, dispose d'une succursale à Wuhan, mais sans expatriés. "Il est encore trop tôt pour mesurer les impacts possibles", le site étant fermé dans le cadre du Nouvel An chinois, a indiqué un porte-parole.
Accor
L'offre du géant hôtelier Accor à Wuhan comprend 14 hôtels, dont huit exploités sous des marques du groupe (Ibis, Mercure) et six sous des marques de son partenaire chinois China Lodging. Tous ces hôtels sont fermés à la réservation depuis le week-end dernier, selon Accor.
LVMH
Le géant du luxe a une boutique Louis Vuitton à Wuhan. Interrogé mardi sur un éventuel impact de l'épidémie sur l'activité du groupe en Chine, Bernard Arnault s'est montré prudent: "Si ça dure deux mois, deux mois et demi, ça ne sera pas terrible. Si ça devait durer deux ans, ce serait une autre histoire".
Par AFP