Conçu comme un laboratoire de recherches, le concept Proxima fait la part belle à la technologie. Mais contrairement à celle embarquée sur la Quasar, elle ne touche pas ici que l'habitacle. L'électronique s'invite partout, y compris dans le moteur et la transmission, au travers d'applications que l'on retrouvera bien des années plus tard sur les voitures de Monsieur-tout-le-monde.
Un peu plus près des étoiles...
Le dessin du concept, issu du centre de style Peugeot, se veut résolument futuriste. Sa filiation avec les modèles de série de l'époque se fait au niveau des feux avant et de la calandre. La carrosserie, construite en fibre de carbone et en résine, évoque le lion, emblème de la marque sochalienne. Ramassée à l'avant et effilée à l'arrière, la Proxima est large (2,05 m) et basse (1,14 m). De profil, on remarque tout autant les porte-à-faux réduits à leur plus simple expression que les flancs largement ajourés à l'arrière. Et à l'arrière, un bandeau noir abrite des feux à diodes. Les clignotants sont dynamiques, et l'intensité des feux stop varie selon la pression exercée sur la pédale de freins.
Une mécanique qui donne d'ailleurs dans le brutal, puisque c'est ici un V6 24 soupapes de 2850 centimètres-cube que l'on retrouve. Gavé par deux turbocompresseurs, il développe 600 chevaux et 62 mkg de couple. Outre un carter sec, certaines des pièces qui le composent sont traités en céramique, et un calculateur électronique gère l'injection, l'allumage et la pression de suralimentation.
Pression des pneumatiques sous haute surveillance
Côté transmission, l'électronique se substitue à la tringlerie classique et commande boîte de vitesses et embrayage. Munie d'un arbre de transmission en carbone, la Proxima est une 4 roues motrices non permanente. En conditions de circulation normales, elle reste en effet une propulsion. C'est un calculateur (encore un...) qui va gérer la répartition de la puissance entre chaque roue. Et un autre ange-gardien électronique surveille en permanence la pression des pneumatiques. En cas de baisse de celle-ci, un groupe électro-compresseur commandé par l'ordinateur central permet d'y remédier. Côté freinage, outre l'ABS, le concept est également doté d'un système d'écho-radar avertissant le conducteur des distances de freinage.
La bulle en polycarbonate qui couvre le cockpit s'ouvre en deux parties. Tandis que la partie avant bascule, son homologue arrière glisse au-dessus du capot moteur. Pour éviter que les occupants souffrent du rayonnement, l'habitacle est ventilé à l'arrêt par cellules photovoltaïques. Du fait de l'absence de portes, les passagers doivent enjamber les pontons pour se glisser dans des sièges baquets capitonnés. Tout comme dans la Quasar, on retrouve un intérieur à couleur dominante rouge. Avec tout de même quelques touches de noir au niveau du levier de vitesses et sur les bords du volant, et une ceinture grise au milieu du dossier des sièges.
Affichage tête haute et prémices de GPS
Le combiné d'instrumentation est composé de pas moins de 5 écrans vidéo. Pour contrôler celui placé en position centrale, le conducteur doit s'identifier au moyen d'une carte électronique. Outre les informations classiques (vitesse, régime moteur, etc.), les autres écrans peuvent afficher ce que voient les trois caméras installées à l'avant et à l'arrière de la voiture. Cet impressionnant dispositif est complété par un affichage tête haute, qui projette sur le pare-brise des alertes en cas de problème. De plus, un système d'aide à la navigation en trois dimensions guide le conducteur vers sa destination.
Bien sûr, la Proxima est restée à l'état de concept. Mais plusieurs des innovations qu'elle proposait ont depuis été reprises en grande série. Telles quelles (affichage tête haute, répartition de la puissance, caméra de recul) ou avec quelques ajustements (radar anti-collision). Deuxième dans la trilogie des concepts Peugeot, la Proxima sera suivie en 1988 par l'Oxia. Que nous détaillerons ultérieurement dans un article dédié, bien entendu!
Illustrations : Peugeot