Selon Benedetto Vigna dans une interview à CNBC, 30% des nouveaux clients ont moins de 40 ans. C'est une part assez importante pour une marque qui a eu longtemps une image de voitures pour "vieux friqués". Cette marque, comme d'autres, ne connait pas la crise et profite à plein des "nouveaux riches" et de la "mondialisation des millionnaires". Chez Lamborghini, l'âge moyen indiqué est de 45 ans, ce qui prouve aussi la jeunesse d'une grande partie des acheteurs.
On parlait récemment des femmes qui représentent de plus en plus d'acheteurs de Ferrari en Chine. Cela s'accompagne donc du rajeunissement des nouveaux propriétaires. Cette barre des 40 ans semble importante pour les marques luxo-sportives et les SUV (pardon, le Purosangue n'est pas un SUV...) jouent leur rôle à plein dans ce mouvement.
Mais, Ferrari ne veut pas être une marque "à la mode", en tout cas pas officiellement. Dans les faits, Ferrari fait tout pour plaire à ces nouveaux millionnaires qui s'affichent sur les réseaux sociaux avec leurs bolides en leur proposant des personnalisations de plus en plus poussées. Sans oublier évidemment les puissances de plus en plus importantes, mais aussi des voitures de plus en plus "béquillées" électroniquement pour (trop) éviter de s'afficher en plantant la Ferrari à la première accélération. C'est certain, une SF90 Stradale ce n'est pas une F40 et cela ne drague pas les mêmes acheteurs.
Des marques qui préservent leur "exclusivité"
Ferrari comme Lamborghini ou quelques autres marques ont des problèmes de riches. Ils font des marges énormes. Ferrari dépasse les 90 000 € de bénéfice par voiture vendue au premier semestre 2023 ! Et ne sont pas si pressés que cela de battre des records de volumes. Pourtant, ils pourraient. Ferrari limite volontairement les ventes et la production suivant l'adage "ce qui est rare est cher". Sur le premier semestre 2023, Ferrari a tout de même livré 6 959 véhicules.
Pour comparer, en 2010, Ferrari écoulait 6 573 véhicules sur l'année complète ! Les analystes estiment que Ferrari, comme Lamborghini, pourrait vendre le double des chiffres actuels. Enzo Ferrari avait pour adage de "vendre toujours une voiture de moins que ce que le marché demande".
Cette "rareté" relative, c'est aussi ce qui entretient l'image de la marque au cheval cabré, ou de son meilleur concurrent, Lamborghini. Cela entretient le désir, et la volonté de mettre beaucoup d'argent dans une voiture. Porsche de son côté a réussi à devenir une marque très répandue avec le Cayenne, puis la Panamera, le Macan, etc. tout en gardant l'exclusivité de certains modèles de 911.
Là encore, la clientèle se rajeunit, mais à la fois par l'ouverture de la gamme "vers le bas", et des modèles exclusifs que les millionnaires de moins de 40 ans veulent s'offrir. Ce sont aussi ceux-là qui sont clients des Mansory et autres bidouilleurs plus ou moins de bon goût des marques de prestige.
Notre avis, par leblogauto.com
Ce rajeunissement de la clientèle de Ferrari ou d'autres marques ne plait pas forcément aux "puristes". Ces fameux puristes, souvent âgés, qui se sentent seuls avoir la légitimité de posséder l'un des bolides de ces marques. Ils voient d'un mauvais œil ces nouveaux riches qui en plus ont tendance à avoir "des goûts de footballers" (qui font partie des nombreux nouveaux clients d'ailleurs).
Sauf que les puristes sont bien gentils, mais ils ne font pas tout le "nouveau" volume des Ferrari, Lamborghini, McLaren, etc; La France compte quelques-uns de ces "nouveaux millionnaires" qui cherchent à rouler en sportive de luxe. Mais les 2,8 millions de millionnaires en France (chiffres récents) le sont surtout par le patrimoine immobilier et non du cash disponible comme c'est souvent le cas aux USA ou en Chine. Ce n'est pas par hasard que la Chine devient un marché très très important pour Ferrari. Et cela, Enzo ne l'avait pas prévu, à coup sûr. Pourtant le rouge est une couleur qui sied aux deux parties.