Pour beaucoup de personnes, la marque Cadillac est synonyme de voiture américaine de luxe et conserve aux yeux des européens une place particulière. Pour en avoir la preuve, dites à vos collègues que vous roulez en Cadillac et ils devraient faire une autre tête que si vous aviez annoncé Mercedes, BMW ou même Porsche. Cest comme ça.
La marque nhésite dailleurs pas à mettre en avant cette vision des choses lorsquelle présente la version 2007 de son SRX comme un Crossover de Luxe. Alors que le X5 a récemment été restylé, que le ML en est à sa deuxième génération, Cadillac se devait de faire évoluer son SRX. A larrivée, le petit frère de lEscalade a subi un léger lifting mais cest surtout dans l'habitacle que les évolutions sont les plus importantes avec par exemple une nouvelle planche de bord ou encore une console centrale inédite.
Il nous a donc semblé opportun de lessayer et de vérifier si le mot Luxe était bien adapté à ce nouveau SRX placé par Cadillac dans la catégorie des VUS (véhicule utilitaire et sportif) sachant que la version précédente navait pas véritablement laissé un souvenir impérissable et que la finition des voitures américaines est encore trop souvent en retrait pas rapport à nos standards européens.
Si vous nen avez jamais entendu parler, sachez que le SRX est un 4x4 destiné à concurrencer directement les X5, Q7 et autre ML voire le Volvo XC90. Pour faire simple, il a une calandre monstrueuse, des dimensions loin (mais alors très loin) de ce que nous avons lhabitude de voir, des motorisations à grosse cylindrée et une ligne disons...différente.
Une fois nest pas coutume parlons du moteur. Notre modèle dessai était équipé de ce qui se fait de mieux actuellement chez Cadillac, le V8 Northstar de 4.6 L de cylindrée (4,565 L pour être précis). A noter que le SRX est également disponible avec un V6 de 3.6 qui devrait représenter le gros des ventes. Equipé de 32 soupapes, notre V8 délivre 325 ch à 6500 tours. Jen vois déjà qui vont me dire que dautres constructeurs font mieux avec des V8 voire même avec des V6 Oui mais lapproche de Cadillac est différente. Ici cest la force tranquille. Avec 427 Nm de couple à 4400 tours, on peut charger la diligence sans avoir peur de la première côte à 8%...
A lusage, ce V8 sest révélé avoir véritablement deux visages. Un premier,qui en dessous des 3000 tours vous permet de "cruiser" dans le calme sur les nationales ou les autoroutes tout en profitant dun système audio haut de gamme à huit haut parleurs signé Bose. Grâce à un ralenti bien maîtrisé, on peut très facilement rouler dans Paris aux heures de pointe comme nous en avons malheureusement fait lexpérience. Ce fut une véritable surprise car avec ce genre de motorisation on sattend plutôt à devoir en permanence tenir la bride pour contrôler les ruades des 300 bourrins
Son deuxième visage, mon préféré, se dévoile à partir de 3500 tours et sétend jusquau rupteur (arrivant toujours trop tôt ;)). Dans ces conditions, le grondement du moteur est tout de suite beaucoup plus présent dans lhabitacle tout comme le coup de pied aux fesses qui vient vous plaquer dans le siège. Sans atteindre les sensations dune CL500 par exemple, la montée dans les tours est franche et régulière.
Grâce aux rapports intermédiaires bien étagés de la boite automatique à six vitesses 5L50-E, les reprises accompagnées dun, voire de deux, kick down nous ont bien occupé sur le long trajet reliant Paris au Nürburgring. Un bon point également pour cette boite, le petit rétrogradage en sortie de virage qui vous permet de bondir pour attaquer la ligne droite suivante et qui facilite les dépassement de ceux que la calandre naurait pas suffisamment impressionné au point de se ranger sur le bas côté Bref, côté mécanique pas grand-chose à redire. Le choix de Cadillac est assez bien adapté mais le V6 risque tout de même dêtre un peu limite au regard de la masse à déplacer. Par contre il devrait marquer des points au niveau de la consommation qui est assez élevée avec le V8...
Car avec ses presque 5 mètres de long, 1,8 mètre de large et ses 2 tonnes, le moins que lon puisse dire cest que le SRX nest pas un poids plume. Mais ce nest pas non plus une revendication. A regarder le SRX on a limpression que les designers ont voulu aller dans plusieurs directions à la fois. Berline, SUV etc pour finalement arriver à un gros (mais alors très gros) break 4x4 surélevé. Une sorte de voiture à tout faire pour baroudeur de Luxe.
Au niveau du design, les lignes sont très marquées et fidèles à la tendance actuelle de la marque. On retrouve beaucoup de liens avec les autres productions de GM et finalement le SRX est plus différent que réellement attrayant. On aime ou pas mais il faut reconnaitre que dans la circulation vous ne passerez pas inaperçu. Dailleurs il nous a suffit de passer deux heures dans Paris pour prendre la température plutôt positive des autres conducteurs et des piétons. La ligne de caisse assez haute contribue à limpression de puissance déjà bien marquée par lénorme face avant mais elle limite la vision dans certaines situations comme les manuvres en ville.
Heureusement les rétroviseurs extérieurs pivotent vers le bas dès que vous commencez à reculer. Des rétroviseurs qui sont dailleurs particulièrement imposants et génèrent à grande vitesse pas mal de bruit aérodynamiques. La taille de ces rétroviseurs est plutôt une bonne chose pour la visibilité arrière mais cest très gênant pour voir ce quil y a à lavant gauche de la voiture comme par exemple le point de corde ou plus simplement le talus à lintérieur dun rond point. Autre équipement indispensable vu le gabarit, le radar de recule qui après deux créneaux devient votre meilleur ami.
La suite: Cadillac SRX version 2007: Essai 2/2.
Photos: Frédéric Baton.