Bras de fer PSA / Opel, production contre compétitivité
par Elisabeth Studer

Bras de fer PSA / Opel, production contre compétitivité

Vives tensions entre Opel et PSA, sous fond d'inquiétudes concernant l'emploi. Le comité d'entreprise d'Opel a ainsi réclamé vendredi à PSA des propositions d'investissement constructives pour ses sites en Allemagne. Une demande expresse alors que PSA vient de dévoiler ces derniers jours son plan d'investissement et de production pour ses sites européens, dont l'Allemagne est exclue.

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Vives tensions entre Opel et PSA, sous fond d'inquiétudes concernant l'emploi. Le comité d'entreprise d'Opel a ainsi réclamé vendredi à PSA des propositions d'investissement constructives pour ses sites en Allemagne. Une demande expresse alors que PSA vient de dévoiler ces derniers jours son plan d'investissement et de production pour ses sites européens, dont l'Allemagne est exclue.

Demande de propositions constructives

"A la suite de la décision unilatérale de PSA d'investir dans des sites européens hors de l'Allemagne, il convient de présenter des propositions constructives pour les sites allemands sur la base d'accords salariaux collectifs ", ont ainsi déclaré vendredi des représentants du syndicat IG Metall d'Opel. Rappelant que PSA avait accepté de respecter les accords salariaux collectifs, ils estiment que ces derniers doivent désormais être appliqués de manière "inconditionnelle".

A l'origine de la discorde : les négociations sur l'application des accords conclus alors que Opel était encore filiale de General Motors. Lesquels traitent de la répartition de la production de véhicules et moteurs à Eisenach, Rüsselsheim ou Kaiserslautern, trois sites allemands.

« Nous n'acceptons pas de conditions imposées ultérieurement pour des accords reconnus et repris par PSA, et qui sont exécutoires », écrit ainsi Wolfgang Schäfer-Klug, le chef du comité d'entreprise d'Opel.

Un porte-parole de PSA a déclaré en retour samedi que le constructeur automobile ne commentait pas les négociations en cours. Un porte-parole d'Opel a quant à lui également indiqué que le constructeur ne faisait aucun commentaire sur les discussions actuelles, ajoutant qu'il n'existait aucun projet visant à renoncer aux accords salariaux collectifs.

PSA dévoile son plan de production

PSA a confirmé mercredi qu'il produirait son moteur essence trois cylindres turbo en Pologne, sur le site de Tychy, et en Hongrie, à Szentgotthard. Ces deux sites d'Opel viennent s'ajouter aux usines françaises de moteurs de Douvrin (Nord) et de Trémery (Moselle).

Le constructeur a par ailleurs indiqué qu'il fabriquerait en France, à Valenciennes, des boîtes de vitesse automatiques sous licence Aisin, équipements achetés jusque là à l'équipementier japonais.

PSA a également rappelé qu'il produirait à Trémery les moteurs électriques de ses futurs véhicules électriques et hybrides, dans le cadre d'une coentreprise avec Nidec Leroy-Somer.

Les sites allemands exclus du plan européen

A noter que l' "exclusion" de l'Allemagne du plan défini pour les sites européens est due notamment au refus du syndicat IG Metall d'accepter les concessions que PSA demandait à Opel afin que sa nouvelle filiale devienne plus concurrentielle.

Rappelons à cet égard que PSA  a régulièrement critiqué les coûts de production de la marque allemande, les considérant trop élevés et en grande partie à l'origine de son résultat déficitaire.

"L'objectif de la direction allemande reste clairement d'investir dans les sites allemands et d'introduire de nouveaux modèles. Une condition préalable pour y parvenir est de créer une structure compétitive", a indiqué le porte-parole d'Opel, laissant ainsi entrevoir que la bataille va se jouer sur les concessions demandées par PSA afin de rendre les sites allemands plus rentables. Maintien d'activités en Allemagne contre acceptation de nouvelles mesures permettant d'accroître la compétitivité.

Si le patron de PSA, Carlos Tavares s'était engagé lors du rachat à respecter les accords conclus précédemment lorsque Opel était encore filiale de General Motors, il demande aujourd'hui à Opel - déficitaire depuis 1999 - de renforcer sa compétitivité … quitte à renégocier certains engagements.

Pas d'exemption pour l'Allemagne, prône PSA

Reste que bon gré mal gré, les salariés des pays autres que l'Allemagne ont tous accepté des mesures de modération salariale et davantage de souplesse au niveau des horaires. Pas question donc, pour l'état-major français de PSA de ne pas obtenir d'efforts des salariés allemands. Pas question  non plus de semer la zizanie au sein du groupe en acceptant un simili traitement de faveur pour les employés d'outre Rhin.

D'autant plus que IG Metall vient de signer un accord de branche accordant une hausse de salaire de 4,3 % en Allemagne. Autre sujet de tensions entre les parties. Certes, il existe des dérogations pour les entreprises en difficulté, mais qui demeurent limitées dans le temps. C'est dans ce cadre là que GM et Opel avaient obtenu du syndicat un report des hausses salariales contre des garanties sur l'emploi, jusque 2018, et sur les sites, jusque 2020. Selon Les Echos, IG Metall chercherait à faire prolonger ces assurances en contrepartie d'une nouvelle exception.

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Vives tensions entre Opel et PSA, sous fond d'inquiétudes concernant l'emploi. Le comité d'entreprise d'Opel a ainsi réclamé vendredi à PSA des propositions d'investissement constructives pour ses sites en Allemagne. Une demande expresse alors que PSA vient de dévoiler ces derniers jours son plan d'investissement et de production pour ses sites européens, dont l'Allemagne est exclue.

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