Rare est le mois – ou la semaine – où un constructeur n'annonce pas de date précise à laquelle il envisage de se passer totalement des moteurs thermiques. Mercedes s’avance à 2030 déjà pour en acter la fin dans sa gamme, Audi tablant plutôt sur 2033. BMW n’est, pour le moment, pas dans cette logique.
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Lorsqu'un constructeur annonce qu'il cessera de développer, produire ou vendre des véhicules équipés d'un moteur à combustion interne dans une certaine année, certains considèrent que cela génère de l'insécurité et de l'incertitude chez tous les clients.
La réglementation européenne a fixé à 2035 la date de fin de la vente des moteurs traditionnels, mais on se souvient qu’une levée de boucliers a été déclenchée suite à la volonté qu’avait la commission Européenne d’imposer une norme Euro 7 très contraignante, les derniers accords ayant finalement desserré l’étau sur les constructeurs.
BMW ne voit aucun sens à préciser une date pour la fin de ses motorisations thermiques. Dans une récente interview accordée aux plateformes Automotive News, Frank Weber, chef du développement de BMW, a expliqué plusieurs raisons pour lesquelles ils ne jugent toujours pas judicieux de les préciser.« Pour la mobilité électrique, la question n’est pas de savoir quand le moteur thermique s’épuise. La question est : quand le système sera-t-il prêt à absorber toute cette énergie électrique ? Il s’agit des infrastructures de recharge et des énergies renouvelables. Les gens sont-ils prêts ? L'ensemble du système est-il prêt ? L’infrastructure de recharge est-elle prête ? »
Encore beaucoup de barrières à lever
Les responsables BMW estiment que cela n’a pas de sens de faire la transition du jour au lendemain, tant pour des raisons sociales qu'économiques. De nombreux facteurs doivent être pris en compte lors de cette transition et il n’est pas concevable que les clients soient obligés d’acheter des voitures électriques alors qu’il n’existe pas d’infrastructure adéquate, encore moins alors que les prix des véhicules électriques restent globalement encore élevés et que des questions se posent aussi sur les coûts d’entretien, la durée de vie des batteries, la question de l’occasion, etc.
De plus, l’Allemagne a mené un intense lobbying auprès de l’UE ouvrant la voie à la libre circulation des voitures à carburant de synthèse, une technologie pour l’heure, très controversée, qui reste au stade de l’expérimentation, et qui consiste à produire du carburant à partir de CO2 directement issu des activités industrielles.
Alors que BMW vise à augmenter la part des voitures électriques dans ses ventes, passant de 15 % cette année à 50 % d'ici 2030, le directoire BMW estime que la demande pour les voitures électriques de BMW augmente, mais les ventes de moteurs à combustion et d'hybrides rechargeables n'ont que légèrement diminué. C'est donc "une approche à deux voies" qui semble primer du côté de Munich.
Contrairement à d'autres constructeurs tels que Mercedes ou Audi, qui ont des ambitions plus agressives en matière d'adoption des véhicules électriques avec des dates butoirs plus proches pour l'abandon des moteurs à combustion, BMW résiste aux pressions du marché. La division M de BMW prévoit même de conserver les moteurs six cylindres en ligne et V8 au moins jusqu'en 2030, témoignant de la volonté de la marque de préserver la diversité des groupes motopropulseurs et de maintenir l'essence même de la conduite automobile.
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Pour résumer
BMW ne semble pas résolu à se précipiter vers le tout électrique, alors que ses rivaux notamment ont déjà fixé une date butoir aux alentours de 2030 (mais qui dit qu'il ne pourrait y avoir des revirements ?). Le constructeur bavarois anticipe-t-il un reflux du marché EV ?