Nous en parlions en 2020 : d’anciens pontes d’Aston Martin, appuyés par un puissant groupe britannique de concessions de luxe, envisageait de relancer la marque Bizzarrini, légendaire constructeur italien éphémère des années 60.
La relance est d'abord passée par la la 5300 GT Corsa Revival, un modèle « continuation » identique au modèle d'origine, dont les derniers exemplaires sont en cours d'assemblage. Plus de deux ans après, le projet de nouvelle hypercar prend davantage forme avec la révélation de renders 3D de la « Giotto », qui rend ainsi hommage au fameux ingénieur Giotto Bizzarini, 96 ans aujourd’hui, mondialement connu pour avoir travaillé sur les Ferrari 250 TR et 250 GT, avant de créer le V12 Lamborghini pour la 350GT, puis de se lancer dans la folle aventure de sa propre marque, ce qui aboutira à la 5300 GT avant que l’aventure ne s’achève prématurément en 1969. Défier et claquer la porte du cheval cabré n’a pas fait que des heureux…
Giugiaro mis à contribution
Les lignes de cette Hypercar sont nées du crayon d'une autre légende, Giorgetto Giugiaro, épaulé par son fils Fabrizio. Tout comme il y a près de 60 ans, lorsque Giorgetto - au nom de Bertone - a signé le style de la Bizzarrini 5300 GT. La boucle est bouclée.
Giorgetto Giugiaro a déclaré : « Avoir la chance de concevoir une toute nouvelle voiture Bizzarrini est un privilège. Nos deux noms sont unis dans près de six décennies d'histoire et une série de designs désormais emblématiques. Avec Giotto, nous honorons le passé mais sommes pleinement tournés vers l'avenir. Conçu à cet effet et incorporant des technologies aérodynamiques actives, nous avons créé quelque chose qui est reconnaissable à Bizzarrini et tout à fait pertinent pour une toute nouvelle ère de cette précieuse marque italienne
Trouver des références à l'ancêtre est plutôt difficile.
De profil, le Giotto est marqué par une réinvention du montant B triangulaire de la 5300GT et d'un pare-brise arrière qui s'enroule tellement autour de l'arrière qu'il semble presque tomber en cascade sur les passages de roue. À moteur central à l'arrière, plutôt qu'à moteur central à l'avant comme la 5300 GT, la position avant prédatrice du Giotto est une représentation visuelle de la puissance entraînée par l'arrière et transmettant la puissance de l'unité motrice.
Pas grand-chose à voir entre la GT galbée et tout en rondeurs des années 60 et ce prototype futuriste à mi-chemin entre l’hypercar du Mans et le concept Gran Turismo, mais certains détails transparaissent : les prises d'air insérées dans les carénages des optiques, à la base du capot, rappellent les ouvertures qui se trouvaient entre les deux optiques de la 5300 GT, de même que le pilier central triangulaire ou le pare-brise qui "embrasse" presque tout l'arrière sont des hommages clairs à la première voiture produite par Giotto Bizzarrini. Les ouies en fibre de carbone sur le flanc rappellent aussi les ouies chromées de son ancêtre. Globalement, on sent que cette Giotto a été étudiée pour des performances aérodynamiques optimales.
Un V12 de taureau
Du côté de la mécanique, on parle de la présence d'un moteur V12 aspiré « produit à Sant'Agata Bolognese ». Même s'il n'est pas confirmé, pas besoin d'une enquête approfondie pour comprendre que la Bizzarrini Giotto sera propulsée par un V12 dérivé de Lamborghini, et sans électrification. Les chiffres de production ne sont pas encore précisés, car nous sommes encore loin de la mise en production, mais on peut tabler sur une production très exclusive et des chiffres vertigineux, autant que les performances.