Désormais optimiste pour l'avenir de l'entreprise, Nicolas Maure confirmé l'objectif de retour au bénéfice d'exploitation en 2018. Preuve selon lui d'un retour à des cieux plus cléments : les risques de manque de liquidité à court terme se sont éloignés, l'entreprise étant de nouveau capable de payer ses fournisseurs à temps et ses concessionnaires pouvant agir de la sorte vis à vis d'elle.
Il a tenu à rappeler à cette occasion la situation était très difficile lors de sa nomination il y a un peu plus d'un an. Avtovaz a en effet été lourdement impacté par la très forte chute des ventes automobiles observée depuis quatre ans en Russie. Le marché a en effet été divisé par deux durant cette période, le pays devant faire face à une importante crise économique.
Pour tenter de diminuer un endettement particulièrement lourd et de redresser la barre, les actionnaires répartis entre Renault et l'Etat russe ont lancé une importante restructuration du constructeur, la première étape ayant été mise en place fin 2016. En décembre dernier, le constructeur russe a levé 26,141 milliards de roubles (420 millions d’euros) par l’entremise d’une émission de 2,904 milliards d’actions nouvelles. Renault est resté majoritaire lors cette augmentation de capital. Au total, AvtoVAZ prévoit de lever 85 milliards de roubles (1,37 milliard d’euros). Le plan prévoit également le départ de la moitié de ses effectifs sur dix ans.
Le DG d'Avtovaz a par ailleurs indiqué que de nouvelles mesures à plus long terme – en cours de discussion avec les actionnaires - s'avèrent nécessaires. Aucune décision finale n'a été prise à l'heure actuelle. L'entreprise a d'ores et déjà pris des mesures en vue d'améliorer son efficacité de production ainsi que la coopération avec ses fournisseurs tout en mettant l'accent sur le développement des exportations.
Des résultats en nette amélioration
La reprise en main du constructeur par Nicolas Maure semble donc avoir été suivie d'effets : la perte nette d'Avtovaz a été divisée par trois au premier trimestre à 2,8 milliards de roubles (43 millions d'euros au taux actuel). Elle avait d'ores et déjà diminué de près de 40% en 2016. La perte d'exploitation a quant à elle été divisée par six à un milliard de roubles (16 millions d'euros) tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 20% à 46 milliards de roubles (720 millions d'euros). L'objectif de retour au bénéfice d'exploitation pourrait même être atteint en 2017 en cas de fortes ventes au second semestre.
Nicolas Maure a par ailleurs tenu à souligner la hausse des ventes de Lada enregistrée depuis le début d'année (+10,5% en valeur glissante annuelle) sur fond de reprise du marché russe. Il estime que le secteur pourrait observer un rebond compris entre 5% et 10% cette année, un chiffre supérieur à l'augmentation de 4% prévue par la fédération des constructeurs (AEB) au début 2017.
De nouveaux modèles en perspective
Selon le DG d'Avtovaz, de nouvelles voitures de la marque Lada pourraient bientôt faire leur apparition sur le marché dans le cadre de la politique d'innovation. La marque pourrait embaucher quelque 350 spécialistes russes pour mener à bien le projet. Nicolas Maure a ainsi indiqué que les premières étapes du plan gamme à long terme, tel qu'il est prévu sur dix ans, se mettait en place. La première étape serait constituée par le lancement de la Lada Vesta Break, de type cross-over, une nouveauté pour le marché russe dont Avtovaz attend un grand succès. Pour 2018, un certain nombre d'événements produits basés sur le XRAY concept sont attendus.
S'il ne s'agira pas totalement de nouveaux modèles, cela constituera un tournant vers le futur pour la marque avec une offre de connectivité pour certains d'entre eux. Nicolas Maure a par ailleurs insisté sur le fait que cette stratégie de rénovation de la marque entraînera un certain nombre de changements dont la recapitalisation et l'embauche de professionnels.
Selon le site internet Sputnik, le renouvellement concernerait également la Lada Granta et sa sœur la Lada Kalina, avec un accent mis sur le nouveau 4x4 destiné à remplacer la Lada 4x4 et qui pourrait reprendre le nom de la Lada Niva. L'ambition de ce futur Lada 4x4 est de se démarquer du Duster tout en étant un véhicule plus ciblé pour les pays montagneux ou forestiers.
Sources : AFP, Avtovaz, Sputnik
Crédit Photo : Lada