Chez Suzuki au Japon ep. 2: du salon à la concession
En s’intéressant à Suzuki sur son marché domestique, nous ne pouvions pas passer à côté de sa présence au Japan Mobility Show. Cela nous permet de mieux comprendre la perception des marques japonaises sur leur territoire à l’occasion de cet évènement. Nous avons également visité une concession très différente des nôtres.
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Un stand gigantesque
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Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Commençons par un « le saviez-vous? ». Suzuki vend au Japon plus de voitures que Nissan. Les volumes dépassent les 600 000 pour le premier cité et moins de 450 000 pour le second en 2022. En tant que troisième constructeur du pays, on s’attendait logiquement a une présence à l’avenant sur l’évènement de l’année là-bas, le Japan Mobility Show. On comprend alors que la marque au "S" rouge, assure sur ce salon une présence bien plus marquée que sur les rendez-vous européens.
Et cela commence par la grandeur des stands, qui impressionnent dès l’entrée dans le hall où sont installés les géants japonais. Alors que les meetings européens sont en pleine mutation, avec un Mondial qui cherche un nouvel élan, et un IAA qui évolue d’une édition à l’autre, le JMS nous rappelle les salons du temps d’avant-crise. Nous n’évoquerons pas les larges cathédrales comme on les a connues par le passé, mais les surfaces occupées sont impressionnantes. A noter la présence sur de petits espaces de Renault, BMW ou encore Mercedes.
Un rendez-vous incontournable
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Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
En déambulant dans les allées, on prend bien la mesure des mastodontes que sont les constructeurs japonais. Ambiance sombre et ténébreuse chez Nissan, atmosphère aventure chez Mitsubishi, chez Honda on trouve même un avion, alors que chez Suzuki d’une certaine manière on se la joue zen avec un lieu dépouillé et très lumineux, mettant en valeur les derniers concepts. Avant le lever de voile sur ses nouveautés, nous fumes surpris par l’enthousiasme de son président Toshihiro Suzuki. Son arrivée et son discours très théâtralisés surprennent par rapport aux speechs plutôt policés que l’on connait habituellement dans ce type de circonstances.
On s’étonne dès lors d’un tel gigantisme de nos jours, pour présenter seulement quelques modèles, dans un contexte où en Europe l’on parle d’un secteur sortant à peine d’une crise qui change le visage de l'industrie. Imaginez… chez Subaru, un blason que nous qualifierons de discret en termes de volumes dans nos contrées, fait flotter en l’air un concept volant, ressemblant clairement à un vaisseau spatial. Chez Toyota, sont mis en avant des véhicules tournés vers des loisirs dans un monde futuriste. Un gout de vie d’avant, étrangement très rafraichissant.
Un modèle de concession surprenant
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Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Nous continuons notre parcours dans l’une des 18 concessions Suzuki. Seulement? Ce chiffre ne tient évidemment pas compte des indépendants et autres petits garages qui distribuent aussi les modèles de la marque. Depuis notre arrivée ici, le dépaysement est permanent, et cela se poursuit en nous rendant sur ce point de vente. Evidemment prévenu de notre arrivée, le directeur du site nous fait patienter encore quelques minutes, pour que tout soit encore plus parfait que d’habitude dans le processus d’accueil.
Précisons que la concession n’était pas fermée au public pour l’occasion. Tout le personnel s’est arrêté pour nous souhaiter la bienvenue, et nous n’en attendions pas moins dans ce pays à cheval sur ce type de protocoles. Ce qui nous surprend en premier lieu, la modeste surface de l’établissement, à l’inverse des showrooms type « village autos » situés dans nos zones commerciales. Dans la grandeur de la mégalopole nippone, la place est en effet très comptée. « Mais il n’y a pas de voitures? » s’interroge un confrère. En effet, il n’y a qu’une petite voiture présentant des accessoires de camping.
Une seule voiture dans le showroom
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Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
La configuration de l’endroit: un long desk où l’on répond au téléphone et opère des tâches administratives, des spots dédiés pour les discussions vendeurs/clients, un coin d’attente avec des jeux d’enfants, un automate à boissons chaudes et froides. On aurait pu penser que tout cela venait d’être monté pour nous, tant le sentiment de propreté domine. High-tech oblige, on façonne sa voiture sur de très larges écrans tactiles, guidé par des commerciaux à la tenue parfaite. La dizaine de vendeurs a écoulé dans cette concession environ 550 unités en 2022. L’aire de livraison se contente d’une toute petite pièce hyper clean, où l’on se concentre sur l’essentiel, la voiture.
Avant de jeter un oeil au garage, nous montons à l’étage pour découvrir le stock des modèles d’occasion rangés au centimètre. Nous l’avions déjà remarqué, les Japonais passent leur temps à non pas nettoyer… mais garder leurs véhicules très propres. On croit littéralement faire face à des autos parfaitement neuves. Alto, Lapin, Hustler et autres Jimny sont dans un état concours, malgré parfois des kilométrages à 6 chiffres. Devant autant de jolies choses, on en arrive limite à s’interroger sur la réalité des murs. N’a t’on pas créé ce décor nickel juste pour nous? On plaisante, mais ce sentiment de netteté ne cesse de nous surprendre.
Un atelier à la propreté clinique
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Credit Photo - Clément Choulot pour Suzuki France
Il ne nous restait plus qu’à aller traquer au moins une trace d’huile oubliée sur le sol de l’atelier… En voyant la douzaine de mécaniciens à la combinaison très propre, on se check les semelles par peur de salir. Aucune agitation, les rendez-vous sont calés, pas de surprise avec des voitures posées ici et là en attente d’intervention. Tout ce gère là aussi sur des écrans rappelant le boulot de chacun. Les mécaniciens font surtout de l’entretien, et finalement peu de grosses interventions. Le suivi scrupuleux des voitures par leurs propriétaires et sans doute aussi un peu la fiabilité des modèles facilitent la vie des réparateurs. Pourtant les périodicités des contrôles techniques sont très proches des nôtres. Entendez par là que les autos ne sont pas plus surveillées par les autorités que chez nous avec des rendez-vous obligatoires supplémentaires.
Et cela se ressent jusque dans la gestion des stocks. Il tient dans l’équivalent d’une salle de classe. On nous précise que la logistique efficace des livraisons assure une planification ne nécessitant pas le besoin d’avoir un grand magasin de pièces. Enfin, avant de rendre la voiture au client, une personne est dédiée au lavage à la main de la voiture, l’extérieur comme l’intérieur. Pas de portique automatique à jets haute pression, l’homme opère seul avec des produits, des seaux et des chiffons. Un service véritablement 5 étoiles, pour un simple changement de plaquettes, de pneus ou une vidange.
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Pour résumer
Dans notre prochain et dernier épisode, le plus stressant pour nous, nous prendrons le volant de plusieurs exemplaires des Kei-cars de Suzuki. Nous évoquerons ce segment si particulier au Japon, et les spécificités surprenantes de la conduite dans l’Archipel. On peut d’ores et déjà vous dire que nous sommes revenus en un seul morceau, sans égratigner une seule voiture.