Le PDG d'Aston Martin relativise le problème
Dans un entretien accordé au journal « the Mail on Sunday », Andy Palmer a déclaré que le Brexit ne serait rien de plus qu'une "distraction" pour Aston Martin, mais que ses propos seraient complètement différents s'il était toujours chez Nissan.
Un hard Brexit pourrait conduire à une suspension de la production
Reste qu'en novembre 2017, le directeur financier d'Aston Martin, Mark Wilson, avait déclaré quant à lui qu'un échec du Royaume-Uni à parvenir à un accord avec l'UE pourrait forcer la société à suspendre temporairement sa production. Une déclaration faite devant le Parlement, tout de même …. l'affaire est on ne peut plus sérieuse. Le haut responsable ajoutant alors qu'Aston Martin pourrait être alors confronté à une perspective «semi-catastrophique».
Le directeur financier avait alors a déclaré que les problèmes potentiels liés à la certification des véhicules pourraient affecter de manière significative la société. Il s'agit d'un très épineux dossier.
L'épineux dossier des certifications
A l'heure actuelle, toutes les nouveaux véhicules mis en circulation au Royaume-Uni doivent obtenir l'approbation de l'agence de certification des véhicules (VCA), laquelle est valable dans l'UE.
Toutefois, en l'absence d'accord de sortie de l'Union européenne, cette équivalence pourrait cesser en mars 2019. Cerise sur le gâteau, les sociétés ne sont pas autorisées à obtenir simultanément une approbation des deux autorités. Par conséquent, si les entreprises britanniques se voyaient contraintes de demander une nouvelle certification valable en Europe, elles devraient cesser temporairement leur production.
En novembre 2017, Mark Wilson avait certes déclaré qu'Aston Martin était une société britannique, produisant ses véhicules exclusivement au Royaume-Uni et qu'il continuerait à le faire. Ajoutant néanmoins que sans l'approbation de la VCA, le constructeur serait confronté à une situation difficile.
Le directeur financier estimait ainsi qu'Aston Martin devait s'assurer que ce report de l’homologation de la VCA était valide et reconnue, et dotée de la même équivalence qu’à l'heure actuelle.
Sinon, avait-il ajouté, l'obtention d'un autre type d'agrément de type impliquerait des coûts importants, mais également un effet « semi-catastrophique » lié à la suspension de la production, le constructeur ne produisant que sur le territoire britannique.
Mark Wilson avait également indiqué qu'il était confiant quant à la conclusion d'un accord transitoire permettant la poursuite de la production. Ajoutant tout de même qu'il serait nécessaire d'examiner les modalités de certification des véhicules produits par Aston Martin durant cette transition.
La semaine dernière, le patron de JLR a averti le Premier ministre britannique, Theresa May, qu’un mauvais accord sur le Brexit pourrait mettre des dizaines de milliers d’emplois en danger et coûter à la société plus de 1,2 milliard de livres (1,6 milliard de dollars) par an.
Introduction en Bourse maintenue
Néanmoins, malgré le Brexit, Aston Martin souhaite aller de l'avant en s'introduisant à la bourse de Londres. Annoncée fin août, l'opération est désormais planifiée pour le mois d’octobre prochain. Le constructeur tablerait sur une valeur de 5 milliards de livres (6,5 milliards de dollars).
Sources : Bloomberg, Autocar, Mail on Sunday