Le marché des transferts est calme. Pourtant, à une course de la fin de saison, seules BMW, Honda et Toro Rosso ont annoncé leurs pilotes 2008. Ralf Schumacher a annoncé sa mise à pied son départ volontaire, mais Toyota n'a pas déclaré qui le remplacerait. Même situation chez Williams, où Alexander Wurz n'a pas de successeur. Car Alonso détient la clef des transferts. D'aucuns l'annoncent chez Renault, mais rien n'est simple.
Alonso sera le grand perdant de la saison 2007, quel que soit son résultat au Brésil. Il s'attendait à ce qu'on lui déroule le tapis rouge et qu'il s'offre un troisième titre consécutif dans un fauteuil. Du coup, lorsque Lewis Hamilton l'a dépassé, il a vu rouge! Il a alors eu une stratégie suicidaire consistant à dire du mal de son écurie et de son équipier. Il a même cafté à la FIA à propos du "Stepneygate", espérant ainsi que McLaren serait exclue, ce qui le libérerait. Ron Dennis sait jouer au [censuré], quitte à remplacer Alonso (par Nico Rosberg? Vitantonio Liuzzi? Adrian Sutil? Jenson Button?), tout en le forçant à rester chez lui jusqu'à la fin de son contrat (2009.) Comme avec Nigel Mansell en 1995.
Si Alonso veut partir chez Renault, la partie qui rompt le contrat devra payer une somme astronomique à McLaren. Renault pourrait faire un deal à la Jenson Button chez Honda en 2005: on te libère, mais la somme est déduite de ton salaire." Ironie du sort, la somme pourrait servir à McLaren pour payer la "libération" de Rosberg, qui possède un contrat similaire chez Williams.
Alonso est officiellement attendu comme le messie: "Avec Alonso, on gagnait. Sans Alonso, on ne gagne plus. Donc, si Alonso revient, on gagnera!" A mon avis, Alonso passera une très, très mauvaise saison 2008. Si Fisichella et Kovaleinen étaient à l'arrêt en 2007, ce n'était pas uniquement une question de pilotes: face à Ferrari, McLaren et désormais BMW, Renault manque de moyens techniques et financiers. Briatore veut faire un top team "low cost" et où il serait seul maître à bord, comme à l'époque de Benetton. Renault risque donc un destin similaire à celui de Benetton à la fin des années 90 avec des résultats en chute libre.
De plus, Alonso est parti de Renault avec un passif. Dés 2005, il a signé pour 2007 chez McLaren, tout ça parce qu'on lui refusait une augmentation. Et lors de ses deux titres, il fut plutôt avare de compliments envers son équipe. Nul doute que certains employés s'en souviennent encore et que l'osmose sera loin d'être parfaite.
Enfin, quelle sera la motivation d'Alonso à l'issue de la saison 2007 (indépendamment de son résultat au Brésil.) Alonso pensait sans doute pouvoir dominer la F1 pendant une décennie, comme son modèle Schumacher. Or, il a déjà trouvé un adversaire, en l'occurrence Hamilton, capable de le battre à voiture égale. C'est un coup dur pour son égo. Si les Renault se retrouvent en milieu de grille, il risque de tomber dans la spirale infernale du doute et de l'anonymat, comme Damon Hill ou Jacques Villeneuve en leurs temps. Alonso, vainqueur de grand prix à 23 ans, champion à 25 ans et retraité à 28 ans?
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Le marché des transferts est calme. Pourtant, à une course de la fin de saison, seules BMW, Honda et Toro Rosso ont annoncé leurs pilotes 2008. Ralf Schumacher a annoncé sa mise à pied son départ volontaire, mais Toyota n'a pas déclaré qui le remplacerait. Même situation chez Williams, où Alexander Wurz n'a pas de successeur. Car Alonso détient la clef des transferts. D'aucuns l'annoncent chez Renault, mais rien n'est simple.