Aides de la France au secteur automobile : Bruxelles redoute le protectionnisme
Il n'y a pas qu'Obama qui soit suspecté de vouloir un peu trop "protéger" les entreprises nationales ... via notamment le plan dit "Buy American".
Il n'y a pas qu'Obama qui soit suspecté de vouloir un peu trop "protéger" les entreprises nationales ... via notamment le plan dit "Buy American".
Il n'y a pas qu'Obama qui soit suspecté de vouloir un peu trop "protéger" les entreprises nationales ... via notamment le plan dit "Buy American".
Mercredi, la Commission européenne a mis en garde la France contre toute volonté protectionniste, s'inquiétant ainsi de la teneur des mesures envisagées dans le cadre des aides aux secteur automobile annoncées par l'Etat français.
Recevant à Bruxelles le secrétaire d'Etat français à l'Industrie, Luc Chatel, la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes s'est voulue ferme, avertissant dans un communiqué que "toute obligation pour le bénéficiaire d'aide d'investir seulement en France ou d'acheter leurs pièces détachées auprès de fournisseurs en France ne serait pas compatible" avec les règles européennes.
De telles mesures présenteraient "le risque d'un retour au protectionnisme", a-t-elle souligné.
Osant affirmer tout haut ce que certains pensent tout bas - à savoir que la crise a parfois bon dos - Neelie Kroes a également ajouté qu'il ne fallait "pas perdre de vue le fait que les surcapacités existaient déjà avant la crise dans le secteur automobile, et que les constructeurs européens devront de toute façon restructurer s'ils veulent être compétitifs sur les marchés mondiaux".
Certes, si Luc Chatel avait assuré à son arrivée à Bruxelles qu'"il n'est pas question de prendre des mesures protectionnistes", promettant que les aides françaises "seront destinées à toutes les entreprises du secteur de l'automobile qui ont une activité sur le territoire français", ces "déclarations" pour le moins littéraires ne semblent pas avoir rassuré Madame la Commissaire.
Et ce d'autant plus, que quelques heures auparavant, le porte-parole du gouvernement avait affirmé - certes sur le territoire national, et donc plus soucieux de ménager la chèvre - que les mesures de soutien aux constructeurs automobiles français en préparation seraient assorties de contreparties sur la localisation de leur production en France, tout en précisant toutefois que le plan envisagé respecterait les règles concurrentielles européennes.
S'exprimant en retour d'une information du Financial Times laissant entendre que Nicolas Sarkozy envisageait de demander aux constructeurs des engagements en termes de commandes auprès des équipementiers français, Luc Chatel avait alors répondu qu'il ne "s'agissait pas d'être en infraction par rapport à la législation qui existe en la matière", le but affiché étant de "conforter la filière automobile".
Selon le porte-parole de Mme Kroes, Luc Chatel s'est contenté mercredi de donner "un aperçu très général" du plan d'aide français à la Commissaire, laissant semble-t-il son interlocutrice sur la faim. Rappelons ainsi que le 20 janvier dernier, Paris avait promis 5 à 6 milliards d'euros d'aides ... sans en préciser les modalités.
Rencontrant également mercredi Mme Kroes, Andrea Ronchi, ministre italien des Affaires européennes, a "exprimé son inquiétude sur des mesures potentielles d'autres Etats membres dans le secteur automobile".
Lundi, Vincent Van Quickenborne, le ministre belge chargé des entreprises avait pour sa part estimé que si les Etats membres prennaient des mesures seulement dans l'intérêt de leurs entreprises nationales, la Belgique risquerait d'être laissée pour compte. Faisant ainsi remarquer que cette dernière compte surtout des usines d'assemblage mais pas de marque propre.
Sources : AFP, Le Monde, Reuters
Il n'y a pas qu'Obama qui soit suspecté de vouloir un peu trop "protéger" les entreprises nationales ... via notamment le plan dit "Buy American".
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