Affaire Ghosn : perquisition au Japon, arrestations en Turquie
par Elisabeth Studer

Affaire Ghosn : perquisition au Japon, arrestations en Turquie

Chaque jour nouveau apporte un nouvel épisode de la rocambolesque affaire et fuite de Carlos Ghosn, ancien patron déchu de Renault-Nissan. On apprend désormais qu’une perquisition a eu lieu jeudi au domicile provisoire de l’ancien dirigeant à Tokyo et que plusieurs personnes ont été interpellées en Turquie,  pays de « transit » de Carlos Ghosn entre le Japon  et le Liban.

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Chaque jour nouveau apporte un nouvel épisode de la rocambolesque affaire et fuite de Carlos Ghosn, ancien patron déchu de Renault-Nissan. On apprend désormais qu’une perquisition a eu lieu jeudi au domicile provisoire de l’ancien dirigeant à Tokyo et que plusieurs personnes ont été interpellées en Turquie,  pays de « transit » de Carlos Ghosn entre le Japon  et le Liban.

Perquisition au domicile de Ghosn au Japon

Les télévisions nippones ont montré jeudi des images d'inspecteurs entrant dans la maison de Tokyo habitée jusque-là par l'ancien patron de Renault et Nissan.

Les circonstances de son départ demeurent encore très floues. Les officiers du bureau des procureurs de Tokyo vont exploiter toutes les données disponibles, dont les images de la caméra de surveillance placée à l'entrée de son domicile et celles des caméras du quartier, selon des "personnes en relation avec l'enquête".

Interpellations et enquête ouverte en Turquie

Les autorités turques ont parallèlement interpellé jeudi sept personnes dont quatre pilotes dans le cadre d'investigations sur le transit de Carlos Ghosn via Istanbul à bord d'un jet privé, rapporte jeudi la chaîne de télévision NTV.

Une enquête a été ouverte en vue de tenter de comprendre comment Ghosn a réussi à s'enfuir au Liban en passant par la Turquie.

Ghosn aurait usé d’un deuxième passeport français

Les procureurs japonais soupçonnent l’ancien dirigeant d'avoir utilisé à son arrivée un deuxième passeport français en sa possession.

Une source proche du dossier a confirmé jeudi Ghosn avait non pas un mais deux passeports français, dont un sur lui.

Si trois passeports de l’ancien dirigeant (un français, un libanais et un brésilien) sont conservés par ses avocats dans un coffre, une autorisation exceptionnelle du tribunal lui permettait d'avoir sur lui son deuxième passeport français, enfermé dans une sorte d'étui demeurant en sa possession mais dont l’accès était conditionné par la saisie d’un code secret également détenu par ses avocats.

Ce document lui tenait lieu de visa de court séjour dans l'archipel. Si l’ancien dirigeant n’était certes pas autorisé à sortir du territoire japonais, il demeurait relativement libre de ses mouvements à l'intérieur du Japon, moyennant quelques restrictions de durée de séjour hors de la capitale.

En cas de contrôle, Ghosn devait contacter l'avocat détenteur du code pour que celui-ci se déplace vienne physiquement le saisir sur place.

Ghosn soupçonné d’avoir fait usage d’un moyen illégal pour sa sortie

Néanmoins, Ghosn n’aurait pas utilisé son deuxième passeport pour quitter le Japon. Les autorités japonaises ne disposent en effet d’aucune donnée informatique indiquant qu'il se serait présenté sous sa réelle identité aux contrôles aux frontières japonais.

De fait, l’ancien patron de Renault-Nissan est soupçonné d'avoir employé un "moyen illégal" de sortie du territoire (sous une autre identité ou en échappant aux contrôles), souligne la chaîne publique de télévision japonaise.

Les medias locaux évoquent la possibilité que Ghosn se soit trouvé dans des bagages non passés aux rayons X, ce qui est possible dans le cas d'un avion privé, ou qu’il ait bénéficié d'une aide diplomatique pour éviter les contrôles habituels.

En revanche, ce deuxième passeport français aurait pu être sorti de force de son étui et présenté à son arrivée pour pouvoir accomplir les formalités habituelles.

Jet privé à partir de l’aéroport de Kansai près d’Osaka ?

Ghosn est par ailleurs soupçonné d'avoir emprunté un jet privé parti de l'aéroport du Kansai (ouest du japon) selon l‘AFP. Cet aéroport international est construit sur une île artificielle dans la baie d'Ōsaka, au sud de la ville d'Ōsaka.

Un petit avion de ce type a décollé le 29 décembre vers 23H00 (heure locale) de cette infrastructure cogérée par les groupes français Vinci et japonais Orix, en direction d'Istanbul, ont indiqué les médias locaux.

Le site de l’Orient Le Jour précise quant à lui que « selon les informations collectées sur le site Flight Radar 24, qui suit les vols à travers le monde, un avion a décollé d’Osaka le 29 décembre à 23h10 pour atterrir à Istanbul à 5h15. L’appareil, un jet Bombardier Global Express, immatriculé TC-TSR, appartient à la compagnie turque MNG Jet, spécialisée dans la maintenance et les vols de jets privés. »

Le media franco-libanais précise encore que « quarante minutes plus tard, un jet Bombardier challenger 300 a effectué le trajet Istanbul-Beyrouth. Cette fois-ci, pas d’immatriculation ni d’indication du propriétaire. Ce qui, selon une source au fait des suivis de vols sur ce site, n’est pas suspect. En fonction de la technologie du transpondeur à bord de l’avion, ces informations peuvent ne pas apparaître. »

La chaîne de télévision turque NTV indique pour sa part qu'un jet privé a décollé dimanche soir de l'aéroport international du Kansai, dans la baie d'Osaka, à destination d'Istanbul.

Sur son site internet, le quotidien Hurriyet, citant un responsable du ministère de l'Intérieur, précise que le jet a atterri lundi à 05h30 (02h30 GMT) à l'aéroport Atatürk d'Istanbul. La police aux frontières n'a toutefois pas été informée de l'arrivée de Carlos Ghosn. Son nom ne figure pas sur la liste des entrées et des sorties du territoire turc.

Conférence de presse dans les jours à venir

Carlos Ghosn se trouve depuis lundi à Beyrouth. Il devrait y tenir une conférence de presse dans les jours à venir. La date du 8 janvier pourrait avoir été retenue mais des incertitudes subsistent. L’équipe de communication de l’ancien patron de Renault a toutefois confirmé jeudi l’organisation d’une telle réunion.

Ghosn non extradé s’il vient en France

Carlos Ghosn, qui possède trois nationalités - française, brésilienne et libanaise - ne sera pas extradé s'il vient en France a déclaré jeudi la secrétaire d'Etat française à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, sur la chaîne BFMTV. Argument invoqué : la France n'extrade "jamais" ses nationaux a-t-elle affirmé.

Les autorités japonaises n'ont quant à elles toujours pas commenté officiellement la fuite de l'ancien président de Nissan, qu'elles accusent de malversations financières lors qu’il était à la tête du constructeur.

Notre avis, par leblogauto.com

Affaire à suivre tant aux niveaux juridiques et financiers que politiques et diplomatiques …

Et si tout ceci était le fruit de négociations croisées entre pays ? Entre intérêts économiques du Japon et de la Turquie, soucieux de garantir leur approvisionnement en pétrole … produit en  partie dans un Moyen-Orient qu’une grave crise économique et politique au Liban pourrait déstabiliser. Et ce, alors que l’Iran qui ne peut écouler sa propre production d’hydrocarbures suite aux sanctions US est lui aussi menacé par une crise sans précédent ?

Sources : AFP, Reuters, L’Orient Le Jour

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Pour résumer

Chaque jour nouveau apporte un nouvel épisode de la rocambolesque affaire et fuite de Carlos Ghosn, ancien patron déchu de Renault-Nissan. On apprend désormais qu’une perquisition a eu lieu jeudi au domicile provisoire de l’ancien dirigeant à Tokyo et que plusieurs personnes ont été interpellées en Turquie,  pays de « transit » de Carlos Ghosn entre le Japon  et le Liban.

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