ACC débute ses livraisons de batteries
Alors que le marché est en...tension, sans mauvais jeu de mots, l'usine ACC du Pas-de-Calais poursuit son plan de développement.
Alors que le marché est en...tension, sans mauvais jeu de mots, l'usine ACC du Pas-de-Calais poursuit son plan de développement.
Automotive Cells Company (ACC) , coetreprise réunissant Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, a récemment démarré ses premières livraisons de batteries depuis la gigafactory Billy-Berclau/Douvrin, située dans le Pas-de-Calais. Elle marque une étape importante puisqu’elle représente la première usine de fabrication de batteries automobiles implantée en France, spécialisée dans la production de batteries de type NMC (nickel-manganèse-cobalt). Les batteries produites dans le monobloc du site déjà opérationnel servent à alimenter les voitures électriques des marques Opel et Peugeot, dont les modèles Peugeot e-3008 et e-5008 en version Long Range, ainsi que le nouvel Opel Grandland. Cette industrie est encore nouvelle en Europe, et la montée en puissance de l’usine se fait progressivement, la maîtrise du process de fabrication restant délicate.
Dans les années à venir, l'usine devrait voir le démarrage de deux blocs de production supplémentaires, dont un prévu pour 2025. L'objectif à long terme est d'augmenter rapidement la capacité de production, passant de 2 000 batteries prévues pour 2024 à 150 000 unités en 2025, 250 000 en 2026 et de 2 à 2,5 millions de batteries en 2030, contribuant ainsi à couvrir le 20 % de part de marché de l’Union européenne.
Avec les récentes difficultés rencontrées par Northvolt, l'Europe se retrouve désormais à la recherche d'un nouvel acteur dans le secteur des batteries, car c’est aussi une question de souveraineté industrielle face à la puissance et à l’avance des chinois dans le domaine. « L'objectif est de devenir extrêmement compétitif, puisqu'aujourd'hui la batterie constitue environ 40 % du coût d'un véhicule », souligne Matthieu Hubert, secrétaire général de l'ACC.
Même s'il était prévu de construire de nouvelles usines en Allemagne et en Italie, ces projets sont actuellement suspendus et il n'y a toujours pas de visibilité claire sur la suite des opérations, ce qui rend incertain le développement futur du réseau de production de l'entreprise. En Italie notamment, les 200 millions que le gouvernement devait mettre sur la table pour la Gigafactory de Termoli ont été pour l’instant retirés et réaffectés à d’autres projets, sur fond de bras de fer à répétition entre Stellantis et le gouvernement de Giorgia Meloni.
Automotive Cells Company s'apprête néanmoins à signer un nouveau prêt pour financer la construction du deuxième bloc de production de sa giga-usine. En effet, malgré le ralentissement du marché européen des véhicules électriques, des sources, relayées par Les Echos, ont confirmé un prêt, d'un montant d'environ 1 milliard d'euros, garanti par les deux principaux actionnaires d'ACC, Stellantis et le groupe Mercedes-Benz. Actuellement, la centrale française d'ACC fonctionne avec un premier bloc de production capable de générer jusqu'à 15 GWh. Les travaux sur le deuxième bloc, qui ajoutera 13 GWh supplémentaires, sont déjà en cours, dans le but de répondre à la demande croissante de batteries hautes performances.
D'un autre côté, celui des collaborations chinoises, Stellantis a décidé de construire une nouvelle usine en Espagne avec son partenaire CATL, qui produira des batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate), une technologie moins chère mais avec une densité énergétique plus faible, idéale pour les plus petits voitures.
La Gigafactory de Douvrin n'a pas un démarrage facile, mais sa production se met en route et monte en puissance, alors que la souveraineté européenne dans le domaine des batteries est fondamentale pour l'avenir du secteur industriel. Les premières batteries sont livrées, notamment pour Peugeot et Opel.
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