Journée d’action mardi
Cette journée d'action "pour l'augmentation des salaires et la défense du droit de grève", concernera "les raffineries, l'agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l'énergie et le nucléaire, (...) l'éducation, la santé, le commerce...", a indiqué Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT à l'issue d'une rencontre intersyndicale. L'appel à la mobilisation est aussi signé par les organisations de jeunesse Fidl, le MNL, l'Unef et la Vie lycéenne. L'Unsa et la CFE-CGC, qui ont participé à l'intersyndicale, n'ont pas souhaité le signer, selon Catherine Perret.
Anticipant cette annonce des centrales, des syndicats de l'éducation, des cheminots, du nucléaire ou de la fonction publique avaient annoncé dans la journée de jeudi qu'ils prendraient part au mouvement. Les lycées professionnels étaient déjà appelés à un mouvement contre une réforme les touchant directement.
Les réquisitions mettent le feu aux poudres
Les signataires estiment qu'"une limite a été franchie par le gouvernement", avec l'annonce de réquisitions des salariés des raffineries et dépôts par les préfectures. "Le fait de réquisitionner, ça a mis le feu aux poudres", s’est exclamé jeudi sur BFMTV jeudi le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. Pour Simon Duteil, de Solidaires, la décision est vue comme un "détonateur". Ces réquisitions ont été "l'élément déclencheur" qui ont convaincu Force ouvrière de rejoindre l'intersyndicale, a également déclaré la représentante de FO, Patricia Drevon.
Interrogé mercredi soir sur France 2, le président de la République a répété que l'État n'hésiterait pas à utiliser l'arme des réquisitions pour permettre la distribution de carburants.
Une menace qui a d’ores et déjà été mise à exécution jeudi dans un dépôt pétrolier TotalEnergies situé près de Dunkerque, après avoir été dégainée au dépôt Esso-ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon mercredi.
Escalade dans le conflit
S’exprimant sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a condamné ces réquisitions, qui nourrissent selon lui une "escalade" dans le conflit. Toutefois, le syndicat ne se joindra pas aux manifestants mardi.
CFDT et CFTC prennent leurs distances
Ce week-end, la CFDT et la CFTC avaient déjà pris leurs distances avec le mouvement dans les raffineries, se désolidarisant des grèves chez TotalEnergies, estimant qu’elles sont menées à titre "préventif".
Certains responsables syndicaux dits "réformistes" laissent par ailleurs entendre que des enjeux internes pourraient exacerber le conflit : la Fédération de la chimie, opposée à la ligne de Philippe Martinez, souhaiterait en effet marquer des points auprès des militants à quelques mois du Congrès de la CGT, programmé en 2023.
Les Français apprécient moyennement …
Reste que selon un sondage Elabe pour BFMTV, une courte majorité de Français approuvent la mobilisation des salariés de TotalEnergies et ExxonMobil (42% approuvent, 40% désapprouvent, 18% y sont indifférents).
Consciente de faire clivage, la CGT table néanmoins sur les « retombées positives » d’un tel mouvement, notamment au niveau sa base et des soutiens.
Sources : AFP