Cocorico ! Galileo, le GPS européen compte désormais une centaine de millions d’utilisateurs. Une belle performance pour ce système de navigation par satellite, un an après le lancement des premiers services. De quoi satisfaire le Centre national d’études spatiales (CNES) qui a comptabilisé les informations, en tant qu'acteur majeur du projet. Concrètement, cela signifie 100 millions de récepteurs (smartphones, voitures électriques, outils connectés) en service.
Reste que pour pouvoir en faire bon usage, il faut disposer à l'heure actuelle d’un smartphone de dernière génération, tels que l’iPhone X, le Samsung Galaxy S8, le LG V30, le Google Pixel 2 XL, le Sony Xperia XZ Premium.
Mais selon le CNES, Galileo est également utilisé par les développeurs chargés de concevoir les algorithmes pour la conduite autonome. Le positionnement satellitaire aide en effet les véhicules à déterminer avec précision où ils se trouvent. Or, Galileo dispose d'une avance non négligeable dans le domaine. Sa précision est de l’ordre du mètre, là où l’exactitude du GPS pour le grand public est de plus ou moins dix mètres.
À l’heure actuelle, 22 satellites Galileo ont été mis en orbite, sans que tous soient opérationnels. Les quatre derniers lancés en décembre 2017 doivent subir d’abord un certain nombre de tests avant de pouvoir être mis en service. En outre, la constellation Galileo a connu quelques soucis, avec deux satellites placés sur la mauvaise orbite et un troisième est indisponible.
Dans les années à venir, plusieurs autres satellites devront être mis en orbite : 4 au cours du premier semestre 2018 puis 1 autre en 2020. Onze autres sont prévus d'être expédiés à plusieurs dizaine de milliers de kilomètres de la Terre, sans qu'aucune date de lancement n’ait toutefois encore été arrêtée. Certains d’entre eux seront placés en réserve, pour pallier la défaillance d’un satellite opérationnel.
Un élément clé pour la voiture autonome
Selon la Commission européenne, le positionnement par satellite est une importante clé pour le développement de certains secteurs tel celui des véhicules autonomes. Selon Bruxelles, les services utilisant cette technologie représentent près de 10 % du produit intérieur brut (PIB) européen. Ils pourraient même en constituer 30 % d’ici 2030, compte-tenu de la généralisation des voitures autonomes et des objets connectés.
Au final, Galileo pourrait rapporter 90 milliards d’euros à l’économie européenne durant ses 20 premières années de service.
Indépendance stratégique face aux Etats-Unis
Cerise sur le gâteau, voire but ultime, le système Galileo offre la possibilité à l’Union européenne d’acquérir une indépendance stratégique en matière de positionnement satellitaire. Un élément non négligeable alors que le monde de Big Brother se déploie un peu plus chaque jour. Quitte à être espionné jusque dans notre vie courante, mieux vaut – peut-être ? - l'être par des services européennes que par des services américains.
Néanmoins, Pascale Flagel, responsable du programme navigation au CNES tient à préciser que « Galileo a été développé pour être inter-opérable avec GPS ». C'est pourquoi certains smartphones sont équipés d’une puce mixte GPS + Galileo. « Vous naviguerez alors sans vous rendre compte que vous êtes géolocalisés grâce à des signaux provenant, par exemple, de trois satellites GPS et d’un satellite Galileo ». Rien n'arrête le progrès … pas même le droit à l'intimité …
Sources : CNES, Les Echos, Commission européenne
Crédit Illustration : CNES