Cars Story #1 : Skoda 100/110, le charme désuet des 70’s

Si, comme @ARatfat, le charme désuet des voitures originaires des pays de l’Est ne vous laisse pas de marbre, alors cet épisode est fait pour vous ! On va tout de suite mettre les points sur les i. On ne va pas parler de Lada, ni d’aucune voiture qui dérive d’une Fiat ! Nous allons faire un saut dans les années 60, à une époque où la République Tchèque et la Slovaquie ne formaient qu’un seul pays : la Tchécoslovaquie. Du côté de Mlada Boleslav, un constructeur nommé Skoda vient de remplacer sa bonne vielle Octavia par la nouvelle 1000 MB (1000 pour la cylindrée et MB pour Mlada Boleslav où se situe l’usine et le siège social). La voiture, lancée en 1964, est alors moderne et dans l’air du temps à une époque où le tout à l’arrière avait encore le vent dans le dos.

Néanmoins, chez Škoda on ne s’endort pas sur ses lauriers et on songe déjà à la remplaçante de cette 1000MB. Les ingénieurs de la marque songent à des solutions plus modernes en replaçant le moteur à l’avant par exemple. En 1966, une étude 718K pour une nouvelle carrosserie plus « fun » est également lancée. Cette étude débouche sur un premier prototype en 1968. Hélas le contexte géopolitique va plomber les ambitions des Tchécoslovaques ! Le Printemps de Prague, qui était une série de mesures de libéralisation initiées par Alexander Dubček, est rapidement maté par l’invasion du pays par les signataires du Pacte de Varsovie !

Pour Skoda, cela se traduit par la nécessité de développer un nouveau modèle, la type 717, avec beaucoup moins de moyens et d’ambitions. La marque de Mlada Boleslav dévoile la remplaçante de la 1000MB, la Skoda 100, en septembre 1969.

Skoda 1000MB, la précédente

Nouveau modèle ou grosse mise à jour ?

A vrai dire, remplaçante est bien grand mot, car en dépit d’un nouveau nom, la 100/110 est plutôt une mise à jour des 1000 et 1100MB dont elle reprend les lignes, le châssis et les moteurs qui restent positionnés à l’arrière. On retrouve donc un bloc de 988cm3 développant 48ch ainsi qu’un 1107cm3 de 53ch pour la Skoda 110 qui étaient tous les deux associés à une boîte mécanique à 4 rapports. En revanche, le système de freinage a profité d’une modernisation importante avec notamment l’adoption de disques de frein aux roues avant !

La Skoda série 100 se décline en deux finitions. La finition d’entrée de gamme ne peut s’associer qu’au 988cm3 tandis que la version L donne le choix entre les deux motorisations. Si à sa sortie, la série 100 n’est disponible qu’en berline à 4 portes, les choses changent en 1970. L’étude portant sur une nouvelle carrosserie plus ludique débouché sur la présentation d’une version coupé : la 110R. Il s’agit d’un coupé 2+2 dont le 1107cm3 a été poussé à 62ch. Surnommé « Erko », cette version à l’habitacle soigné, notamment avec sa batterie de compteur complet, a eu un succès d’estime y compris en occident.

En 1972, la Skoda 110 a finalement le droit de recevoir le moteur de la 110R. La 110LS se voit donc affublé de 9ch supplémentaires ce qui contribue à améliorer ses performances. Elle reçoit au passage quelques équipements supplémentaires comme un lave glace électrique ! Cette même année, la marque propose également une Skoda 120S en 4 portes, pour un usage en rallye ! Cette version accueille un1.2 de seulement 64ch.

Plus d’un million d’unités pour la Škoda 100/110

Au printemps 1973, Skoda relooke sa gamme « 100 ». La Tchécoslovaque se dote d’une nouvelle calendre à 4 phares et de poignées de portes encastrées. En aout de la même année, Skoda fabrique sa millionième voiture à moteur arrière : une 110LS.

La suite de la carrière de la série 100 a été paisible. En effet, le modèle ne connait que très peu d’évolutions jusqu’en octobre 1976 date à laquelle la berline tire sa révérence afin de laisser la place à la nouvelle 105/120 de type 742. « Erko » joue les prolongations jusqu’en 1980 afin d’assurer l’intérim jusqu’à l’arrivée de la Skoda Garde.

La Skoda 100/110 a été produite à 1 136 775 exemplaires, dont 57085 Coupé. Il s’agit du premier modèle de la marque à avoir été fabriqué à plus d’un million d’unités !

Dis Hatem, raconte nous une histoire

Vous pensiez tout savoir sur la Skoda série 100 ? Vous avez tout faux, car on vous a gardé quelques petites informations croustillantes en « Fun Fact ».

« Erko » n’a pas été le seul surnom de la série 100 coupé ! Si les versions civiles avaient des puissances modestes, celles dédiées à la compétition étaient beaucoup plus musclées. Et ce, au point d’être surnommées « la Porsche de l’Est ». La 130 RS et ses 140ch a, par exemple, remporté sa catégorie au Rallye de Monte Carlo de 1977.

Outre la 130RS, l’Erko de compétition s’est déclinée en 180RS et en 200RS. La première recevait un 1771cm de 154ch tandis que la seconde avait un 1997cm de 163 ch !

Comme vous avez pu le voir, les versions préparées pour la course de la Skoda 110R étaient baptisées RS. Désormais vous savez donc pourquoi les versions sportives de la Fabia et de l’Octavia étaient badgées « RS »

En 1971, Skoda présente un prototype baptisé UVMV 1100 GT au Salon de Genève. Ce joli petit coupé à phare rétractable était largement dérivé de la Skoda série 100. Sa mécanique d’une cylindrée de 1140cm3 offrait 75ch.

Un commentaire

  1. Jolie n’est-ce pas ? Une vieille dame à Cannes en conduisait une encore dans les années 90, vert pomme.
    On est quand même plus dans les 60’s que dans les 70’s : un coupé latin à moteur à l’arrière. Chez Fiat on avait la même le coupé 850, sans doute encore plus sexy et bien mieux fini à l’intérieur. Je ne parle pas de la construction, car cette Skoda a dû être très solidement fabriquée.
    Pour l’anecdote j’ai été transporté toute ma petite enfance dans un Coupé 850, celui avec les deux feux à l’arrière, (comme ici https://www.tacot.com/listings/fiat-850-coupe-1965-blue-modele-presse-3236-0 ) un exemplaire vert bouteille intérieur marron, qui a fini comme presque toutes les Fiat 850 : le moteur a pris feu, grosse faiblesse congénitale.
    J’adore le plastique mou monté au centre du volant de la Skoda 😉 un début d’airbag ?

    Jolie voiture à collectionner. A conduire ça doit être éprouvant dès qu’on dépasse les 80 km/h (bruit, tenue de route, faiblesse des performances). Une autre époque assurément.

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