Le photographe Michaël Dautremont était présent pour le dernier grand prix de Formule 1 de la saison 2024 à Abu Dhabi. Il nous propose une sélection de ses clichés avec toujours ce style qui le caractérise, tant sur les portraits que sur les scènes d’action. Sans oublier la fête chez McLaren pour le titre constructeur.
Un GP de Formule 1, ce n’est pas que la course et les qualifications. Dès le mercredi les mécanos s’affairent dans les paddocks, et ils sont rejoints le jeudi par les pilotes. C’est un défilé très attendu, avec obligation médias. La pression monte aussi peu à peu. Avant de rentrer dans leur bulle, les pilotes et les patrons d’écurie sont très abordables. Autant en profiter.
C’est aussi le moment de faire passer certains petits messages. Cette année, on a pu voir Lewis Hamilton arriver le premier jour tout en blanc, puis le deuxième jour en un dégradé du blanc vers le rouge, puis le troisième jour entièrement en rouge. Si ce n’est pas un message direct pour son passage de Mercedes vers Ferrari ça.
Abu Dhabi, un GP très glamour
Le circuit de Yas Marina est dessiné sur un port, comme son nom l’indique. Cela n’aide pas à avoir du dénivelé ou des arbres. Pour compenser ces manques, les concepteurs ont créé des éléments uniques comme le tunnel de sortie des stands, ou ce passage sous l’hôtel avec sa maille. De quoi imaginer quelques clichés atypiques et montrer la vitesse des monoplaces.
Une grande partie des essais et des qualifications se déroulent au soleil, en plein jour. La course, elle, se lance à la fin du jour et finit la nuit. Cela change à la fois la température de la piste, mais également la perception visuelle de celle-ci. Pour les pilotes, cela complexifie le travail, mais pour les photographes, cela permet d’alterner les points de vues et les compositions.
Ce circuit vaut surtout (uniquement ?) la nuit
Aussi, la nuit, Michaël a pu jouer avec les lumières de la piste, mais aussi celles qui bordent celle-ci. Une difficulté supplémentaire pour prendre le bon cliché au bon moment, quand la F1 surgit d’une zone plus sombre, ou quand elle a un arrière plan intéressant.
Evidemment, comment passer à côté de la fin de cette course avec les doughnuts de Lewis Hamilton avec sa Mercedes. Dès le 1er janvier, le septuple champion du monde passera chez Ferrari tandis que Carlos Sainz ira tenter de survivre chez Williams.
Sur ce dernier Grand Prix, il y a chaque année comme un parfum de sortie des classes. Certains élèves ne reviendront pas l’an prochain, d’autres changent de classe. On fait plein de photos ensemble pour se souvenir de cette saison 2024 dans quelques années, ou comme ici, à peine quelques semaines après la course.
Curieusement je leur trouve un manque d’émotion. Pour l’humour je dirais que moi aussi je fais parfois des photos avec le pouce devant le téléobjectif (j’ai un grand pouce) ou je jure quand quelqu’un s’est mis dans le cadre.
Plus fondamentalement, c’est comme si ces photos étaient saturées en effet et en contrastes pour donner un style. Pour ma part j’y suis peu sensible.
Darren Heath fait cela avec plus de réussite à mes yeux.
Et quelque part j’ai encore un calendrier photo des années début 90 avec une Williams ou une McLaren prise de côté sous la pluie avec sa gerbe d’étincelles dans un flou partiel qui me semble être une des photographies les plus réussies.
Quand je parlais émotion : il y a eu des photos de pilotes en situation qui donnaient force de profondeur du moment, ce que je ne retrouve pas ici dans une série de photos plus Instagram qu’artistiques.
(Je ne suis pas photographe et ne prétend à aucun talent en la matière)