En 1981, Deng Xiaoping a autorisé les constructeurs étrangers à s’installer en Chine, mais à condition que ce soit à travers une joint-venture avec un constructeur Chinois. La rumeur voulait que cette obligation soit abrogée en 2010.
Dans l’automobile Chinoise, les mois comptent double et la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain.
Cette idée d’abroger cette loi est venue de l’aile réformatrice du parti communiste Chinois. Il s’agissait de mener une politique du « donnant-donnant » avec l’OMC, afin de pouvoir commercer encore plus avec le monde entier, tout en évitant les sujets qui fâchent (contrefaçon, sous-évaluation du yuan, etc.)
Le pari des réformateurs était que d’ici 2010, les quatre constructeurs Chinois étatiques (BAW/BAIC, DongFeng, FAW et SAIC) seraient suffisamment fort pour pouvoir survivre sans joint-ventures. BAW/BAIC devait racheter SouEast, DongFeng devait faire de même avec Hafei, FAW devait développer ses marques propres (Besturn, Haima, Hong Qi et Xiali) et chez SAIC, l’avenir s’annonçait rose pour MG et Roewe…
Une bonne nouvelle pour les constructeurs étrangers présent en Chine. Tous (sauf les Japonais et les Coréens) se plaignent de leur partenaire Chinois. Ils ne penseraient qu’à eux, la prise de décision serait lente et régulièrement, des plans disparaitraient puis réapparaitraient chez le partenaire, voir chez un autre constructeur travaillant avec le partenaire…
Mais aujourd’hui, l’automobile Chinoise traverse une crise. Au troisième trimestre 2008, les ventes ont baissé (un première depuis 1998) et tous les constructeurs revoient à la baisse leurs prévisions. Chez les quatre constructeurs, l’ambiance est morose: les fusions n’ont pas eu lieu, les ventes de MG et Roewe ne décollent pas, quant à FAW, ses marques propres font un bide. Toutes les quatre vivent donc exclusivement des joint-ventures. Elles auraient donc tout à perdre si elles disparaissaient et en matière d’industrie, la Chine n’a pas l’habitude de se tirer une balle dans le pied…
De plus, cette crise permet aux conservateurs (les « néocoms ») de prendre le dessus. D’après eux, les maux de la Chine sont la conséquence d’une trop grande internationalisation. Il faudrait donc que la Chine se replie sur elle-même et adopte une ligne dure vis-à-vis de l’OMC.
Le projet de disparition des joint-ventures semble donc bel et bien enterré. Tant pis pour ceux, comme Fiat ou Renault, qui ont tendance à jouer la montre.
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