L’information se fait quelque peu discrète … tandis que les media annonçaient à qui veut l’entendre que Nicolas Sarkozy se rendait au Salon de l’Automobile. Merci notamment au portail marocain avmaroc.com de relayer l’information.
Le président de Renault, Carlos Ghosn, a été entendu par la commission des Affaires économiques mercredi à l’Assemblée nationale, aux abords de laquelle manifestaient au même moment une cinquantaine de salariés de Renault, à l’appel de la CFE-CGC et de la CFTC.
Pour rappel, la direction de Renault a annoncé en juin denier un plan social de 4.000 départs volontaires dans ses usines françaises, dont un millier sur les quelque 3.700 du seul site de Sandouville, mis à mal par les mauvaises ventes de la nouvelle berline Laguna et 2.000 dans ses filiales en Europe, dont 900 en France.
« Nous sommes là pour que l’Etat ne se désintéresse pas de la politique industrielle française (…), alors que nous vivons une période difficile en termes d’emploi non seulement chez Renault, mais dans toute l’industrie automobile et métallurgique », a déclaré Alain Champigneux, de la CFE-CGC, administrateur salarié chez Renault. « Les Allemands ont démontré qu’ils savaient soutenir leur industrie, on veut marquer le coup car les politiques ont un rôle éminent à jouer dans ce domaine-là », a-t-il ajouté.
Lundi, Nicolas Sarkozy a garanti lundi l’avenir du site de Renault Sandouville sans toutefois convaincre tous les représentants syndicaux et les salariés, qui lui ont réservé un accueil chahuté. »Le site ne fermera pas. Le président Ghosn et Renault ont décidé d’y faire construire un véhicule utilitaire. Donc, l’avenir du site est garanti » a déclaré le chef de l’Etat à l’issue de sa rencontre avec les représentants syndicaux.
Réaffirmant que l’Etat était actionnaire de Renault, le chef de l’Etat a annoncé une application possible à Sandouville du « contrat de transition professionnelle qui, jusqu’à présent, était réservé aux PME », ce qui permettrait, « s’il n’y a pas assez de départs volontaires, à un salarié d’aller en formation avec 100% de son salaire sans passer pas la case chômage ». Il s’est également engagé à travailler à la formation des travailleurs qui ne pourront éviter le chômage.
« On nous annonce le développement d’un véhicule utilitaire et électrique en France pour 2012, mais en attendant, que fait-on pendant quatre ans ? », s’interroge quant à elle Monique Briand, de la CFTC. On veut des garanties sur l’avenir! » a-t-elle martelé.
Renault a annoncé jeudi un nouveau jalon dans sa « stratégie électrique » en annonçant une collaboration avec EDF en vue de commercialiser des voitures « zéro émission » en France à partir de 2011. Carlos Ghosn et Pierre Gadonneix, P-DG d’EDF ont expliqué lors d’une conférence de presse organisée au Mondial de l’automobile à Paris que les deux entreprises allaient lancer des études d’ingénierie communes afin de mettre en place l’infrastructure nécessaire pour le déploiement à grande échelle d’une offre électrique. « D’autres partenaires industriels » pourront être associés. Il pourrait s’agir de collectivités territoriales ou de gestionnaires d’infrastructures.
Carlos Ghosn a évoqué un marché potentiel de 400.000 voitures électriques en France en 2016, soit 20% du marché français..
Peu avant l’audition de Carlos Ghosn par la commission des Affaires économiques , une délégation syndicale a été reçue par Serge Poignant, vice-président (UMP) de la commission des Affaires économiques. « Nous ne pouvons que nous en féliciter », a estimé Marie-Gilberte Canivez, secrétaire générale de la fédération CFTC, qui dit avoir « été entendue ». « Nous souhaitions que les députés puissent s’approprier nos réflexions pour éclaircir le débat, a-t-elle ajouté, l’intérêt c’est qu’ils posent les véritables enjeux à Carlos Ghosn ».
L’audition a été demandée par Alfred Trassy-Paillogues, le député de la dixième circonscription de Seine-Maritime où se situe le site menacé de Sandouville. L’objectif étant d’obtenir des précisions sur la politique commerciale et stratégique du groupe, de connaître ses intentions pour Sandouville.
Le président UMP de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée a jugé l’audition mercredi du président de Renault Carlos Ghosn par la commission, « rassurante » concernant « l’avenir du groupe », les « sites » et les « personnels ». L’audition de M. Ghosn a été « extrêmement positive » car « rassurante quant à l’avenir du groupe, rassurante quant aux sites et rassurante quant aux personnels », a déclaré M. Ollier à l’AFP.
Le président de Renault « a apporté tous les apaisements nécessaires dans le cadre d’un exposé extrêmement précis quant aux sites concernés, qui ne sont en aucun cas menacés, et quant à la stratégie du groupe, dans le cadre de la compétition européenne et internationale », a ajouté M. Ollier.
« Les perspectives présentées » par M. Ghosn « sont rassurantes quant à l’avenir des installations de Renault », a-t-il affirmé, en notant qu’il y avait « des discussions sur la requalification des sites par rapport aux nouveaux modèles qui seront en place et sur la modernisation de ces sites ».
« Il ne faudrait pas que d’une inquiétude qui est légitime, on traduise cela par une situation de crise chez Renault car on est loin de cela », a souligné M. Ollier.
La réunion a été « intense » et « intéressante », a indiqué de son côté M. Ghosn à la sortie de l’audition, en précisant qu’il avait exposé « la stratégie de l’entreprise, la situation conjoncturelle » et « les mesures » qui ont été prises dans ce contexte.
Les questions ont notamment porté sur la pérennité des sites, le plan de départs volontaires qui vient d’être lancé, l’innovation et les technologies, ainsi que les objectifs du groupe dans le cadre du plan Renault Contrat 2009.
Source : AFP , Reuters, Le Point, Daily Bourse, Usine Nouvelle
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