Les fusions-acquisitions continuent en Chine. FAW lorgnerait ainsi sur Brilliance.
Le scénario est connu. D’un côté, FAW est un grand constructeur produisant essentiellement à travers ses joint-ventures avec Mazda, Toyota et Volkswagen. Il compte produire 1 millions de véhicules, en 2010, au travers de ses marques propres. Or, il est très loin du compte.
De l’autre, il y a Brilliance. Comme tous les constructeurs Chinois, il s’est lourdement endetté pour se développer. Il a vu trop gros, le marché Chinois stagne (tremblement de terre à Chendu, interdiction de rouler à Pékin, rumeur de triplement du prix du carburant à la fin des J.O…) et les invendus s’accumulent. Début 2008, le plan pour sortir du rouge, via une émission d’actions, fut un flop et le PDG a du démissionner. Quant aux projet futurs (monospace, SUV, grande berline…), ils sont a priori gelés.
Avec 300 000 ventes en 2008 (dont 51 588 BMW), Brilliance permettrait à FAW d’atteindre plus facilement son objectif. FAW possède déjà quatre marques propres: Xiali (citadines), Haima (généraliste), Besturn (premium) et Hong Qi (luxe.) Difficile de voir en quoi Brilliance pourrait compléter la gamme.
De 1999 à 2004, FAW était actionnaire de Brilliance. Une parade traditionnel pour que Brilliance lance sa marque, en attendant de disposer de sa propre licence de fabrication d’automobiles (obligatoire en Chine.)
FAW aurait déjà quasiment acquis Jinbei, marque-soeur de Brilliance qui produit des minivans (ci-dessous.) L’un des principaux freins à l’acquisition de Brilliance est BMW, qui possède une joint-venture. Dans le nouvel ensemble, BMW-Brilliance serait la plus petite joint-venture et elle risquerait d’être marginalisée. De plus, il y a toujours une certaine porosité au sein d’un constructeur Chinois, entre les différentes joint-ventures. BMW n’aurait donc pas envie que ses plans et ses ingénieurs atterrissent chez Audi…
Le dernier obstacle, c’est FAW lui-même. Le constructeur est détenu directement par l’état et il a des réflexes quasiment Soviétiques: les dirigeants sont des cadres du Parti (et pas forcément les plus compétents pour gérer une entreprise) et l’entreprise a beaucoup de mal à prendre des décisions (ce qui énerve d’ailleurs Volkswagen.) D’où un risque d’enlisement des négociations avec Brilliance, à moins d’un signe « d’en haut ».
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