Guerlain Chicherit: « dépité ».

L’annulation du Dakar 2008 fera à coup sûr une poignée d’heureux mais surtout beaucoup de déçus. Car au delà de la pollution générée et des malheureux accidents, il faut voir le Dakar comme une expérience unique, une aventure humaine hors normes et une caravane humanitaire. Guerlain Chicherit, pilote officiel BMW, a été interviewé par LeFigaro. Il nous livre ses impressions depuis le parc d’assistance à Lisbonne, juste après l’annonce de la nouvelle.

Interview LeFigaro:

Comment réagissez-vous à la nouvelle ?

Guerlain Chicherit : (Silence) Je suis dépité. Je m’aperçois que c’est mon rêve de gamin qui s’envole. C’est dur à avaler parce que c’est toute une année de travail réduite à néant et aussi beaucoup d’argent pour tous les teams. Cela fait travailler beaucoup de sociétés qui vont pâtir de cette décision. Les conséquences économiques sont aussi désastreuses.

Pensez-vous qu’il y avait moyen d’établir un itinéraire bis ?

G.C. : Non, je pense qu’ASO a tout fait pour que la course ait lieu. Je les soutiens à 100%. S’ils ont pris cette décision, c’est vraiment qu’ils ne pouvaient rien faire d’autre. S’ils ne sont pas soutenus par le gouvernement français, c’est impensable d’imaginer qu’ils se disent : on y va quand même. Je comprends tout à fait cette décision et je suis vraiment solidaire de l’organisation.

Comment est l’ambiance à Lisbonne ?

G.C. : Je suis au parc d’assistance et je peux vous assurer que beaucoup de gens ont du mal à croire à cette décision. Je suis accoudé à ma voiture et je suis sous le choc. Je rêve qu’une sorte de Superman apparaisse et règle tous les problèmes pour qu’on puisse partir !

Comment l’ensemble des participants a pris l’information ?

Guerlain Chicherit : Ici, il y a un peu tous les avis. Certains sont dépités, d’autres déçus ou en colère. Les teams officiels ont les reins solides mais pour les amateurs, c’est hallucinant. Ces gens ne seront pas remboursés après des années de galère pour se payer un engagement et une voiture.

Avez-vous craint pour votre sécurité depuis une dizaine de jours ?

G.C. : Franchement, je ne me suis jamais posé de questions. J’ai toujours fait confiance à ASO. Si on partait c’est que ASO considérait qu’il n’y avait pas de risques.

Pensez-vous que c’est la fin du Dakar ?

G.C. : Franchement, je ne vois pas pourquoi l’année prochaine les choses changeraient et pourquoi le gouvernement français modifierait ses positions. Pour l’Afrique, c’est aussi une catastrophe. Les gens qui sont contre le Dakar ne se rendent pas compte de l’impact économique et culturel de la course sur place.

Souhaitez-vous tirer un trait sur le Rallye-raid pour l’instant ?

G.C. : Dans l’immédiat je vais rentrer pour participer aux Tignes Airwaves (compétition de freestyle), chez moi. Mais le Dakar, c’est mon rêve et je rêvais de le gagner. Avec BMW cette année, on n’avait jamais été aussi proche de la concurrence pour jouer la gagne. Et je me dis que cette course mythique, je ne la remporterai jamais car je pense qu’ASO refera une course mais que celle-ci n’arrivera pas à Dakar compte tenu des nouveaux risques.

Source: LeFigaro.fr

Crédits Photo: AP

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