Hafei-DongFeng: un autre mariage Chinois en vue?

On a beaucoup évoqué la fusion SAIC-NAC. Une deuxième fusion pourrait avoir lieu dans les prochains mois entre DongFeng (constructeur appartenant à l’état) et Hafei (filiale de l’avionneur Harbin Aircraft Industry.) Régulièrement des fusions-acquisitions ont lieu en Chine: Byd (venue de la téléphonie) s’est offert Qinchuan pour devenir constructeur, Geely a racheté Jiangbei (rebaptisé Shanghai Maple Automobile) pour s’installer à Shanghai et Zotye a racheté Jiangnan pour disposer de son usine. Mais cela concernait un acteur important et un constructeur de taille modeste. Or, ici Dongfeng et Hafei sont tout les deux des acteurs de premier plan.

Hafei comptait monter une joint-venture avec PSA (déjà présent en Chine via DongFeng-PSA) pour produire des utilitaires. Un Berlingo « made in Hafei » a même été construit. Une société a été créé, mais apparemment, l’argent manquait. DongFeng-PSA a alors souhaité racheter la joint-venture Hafei-PSA. Puis, la dernière rumeur voudrait que ce soit la maison-mère DongFeng qui rachèterait l’ensemble des activités automobiles d’Hafei.

Harbin Aircraft Industry s’est lancé dans l’automobile en 1998, via une Daewoo Tico sous licence. Peu après, elle a lancé ses propres voitures et demande de lui dessiner un minivan, une citadine (la Lobo/Brio ci-dessus) et une berline, la Seibao. Il faut y ajouter la Seima, une Mtsubishi Mirage Dingo également produite sous licence.

Hafei vend des Lobo dans toute l’Asie du Sud-est (le plus souvent, elles sont expédiés en kit et montées sur place) et la berline Seibao, équipée d’un moteur électrique, pourrait être vendue dés 2008 aux Etats-Unis par Miles (arrivée en Europe prévue en 2009.) Néanmoins, la production plafonne et Hafei ne progresse pas aussi vite que ses concurrents comme Byd ou Chery.

DongFeng est né en 1969 et à l’époque, elle s’appelait Second Auto Works. Longtemps spécialisé dans les poids-lourds (dont des copies de Berliet), DongFeng est venu à l’automobile en 1992, via une joint-venture avec Citroën. Depuis, DongFeng est devenu le point de passage obligatoire pour tout constructeur étranger souhaitant s’établir en Chine. Il a ainsi formé des joint-ventures avec Honda, Kia, Mitsubishi, Nissan et a failli travailler avec Renault.

A l’instar des autres constructeurs appartenant à l’état (BAIC, FAW et SAIC), sa marque propre est pratiquement inexistante. Sous son nom, DongFeng ne produit qu’un coupé maladroit (ci-dessus), un clone de Hummer, un monospace et divers voitures dont Nissan ne veut plus. Comme il ne peut vendre les voitures des joint-ventures à l’étranger, sa présence internationale est donc très réduite. DongFeng est très puissant en Chine, mais à long terme, l’OMC risque d’obliger la Chine à supprimer ses surtaxes de 25% sur les véhicules importés. Les joint-ventures n’auraient alors plus de raison d’être.

En rachetant Hafei, DongFeng pourrait ainsi disposer de sa propre marque, être présent hors de Chine et se garantir un avenir. Jusqu’ici la marché Chinois était très éclaté. De telles fusions permettraient de créer des voir émerger des acteurs possédant de plus grands moyens techniques et financiers, ce qui les rendrait capable de conquérir le monde…

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