Parallèlement à leur gamme standard, nombre de fabricants de miniatures réservent une partie de leur production à des séries thématiques vendues chez les marchands de journaux. De quoi faire tourner les usines chinoises Des miniatures à la finition légèrement simplifiée et vendues moins cher. Tel est le cas de ce Volkswagen Tarek, produit par Norev dans la série les Légendes du Dakar.
Norev tout le monde connaît. Leurs petites voitures en plastique ont bercé lenfance des baby-boomers. Aujourdhui il sagit dun des fabricants de miniatures les plus dynamiques. Il nen na pas toujours été ainsi puisque la marque était dans une situation peu enviable dans les années 1990. Norev ne proposait alors plus que des rééditions de ses anciens moules. Le salut est venu de Chine, où la production a été délocalisée. La miniature de la 206, créée pour Peugeot dès le lancement, a été la première fabriquée là-bas. Par la suite, dautres partenariats avec des grands constructeurs ont fini par remettre Norev daplomb, pour arriver à la situation enviable quelle occupe aujourdhui.
Le Volkswagen Tarek signe le retour de la marque sur le Dakar, quelle avait remporté en 1980 avec le Iltis. Ce buggy, qui ne participera quà une seule édition (2003) a été conçu pour tâter le terrain sur lequel évolueront les Race Touareg dès lannée suivante. Conçu dans lurgence, le Tarek ne déméritera pas, les deux véhicules engagés se classant aux 6° et 8° places. Ce qui est particulier sur cette voiture, cest sa carrosserie. Elle a en effet été dessinée par un grand bureau de design, Giugiaro. Replaçons-nous dans le contexte. En 2002, cest lapogée de lère un peu mégalomane de Ferdinand Piech. La Phaeton est commercialisée, le W12 au point (même sil ne sert pas encore à grand-chose) et le portefeuille de marques du groupe VW bien garni. Parmi ces marques, il y a Bugatti. Cest là quintervient Giugiaro. Piech, favorablement impressionnée par le concept Bugatti EB 112 (dessiné par Giorgietto Giugiaro) présenté à Genève en 1993 a décidé de commander plusieurs concepts à Ital Design (bureau de design de giugiaro).
Cest ainsi que sortiront de la planche à dessin les EB 118, EB 218 et EB 18/4 Chiron (qui ne convaincront pas Piech, qui leur préfèrera la Veyron « faite maison »).
Mais ce nest pas tout ! La folie des grandeurs de Piech concerne aussi la marque-mère Volkswagen (on la vu avec la Phaeton). Ainsi, Giugiaro (cette fois-ci le fils, Fabrizio) crée une supercar Volkswagen conçue autour dun nouveau moteur prévu spécialement pour elle, le W12.
Initialement prévue pour être commercialisée, la W12 ne sera finalement quune voiture de record qui sillustrera sur lanneau de Nardo, en Italie. Cest logiquement vers Ital Design que sest tourné Volkswagen pour le design du Tarek, qui ne pouvait être réalisé en interne, compte tenu des délais. Qua fait Fabrizio ? Il a adapté le design de sa W12 à un usage tout terrain. Ce qui donne ce buggy à lallure singulière, avant court et arrière de supercar. Voyons maintenant ce que vaut cette miniature.
On apprécie :
Le choix du modèle : jusque-là, le Tarek navait tenté aucun fabricant de miniature. Cest donc un modèle inédit, en attendant quil se retrouve dans la gemme normale Norev.
La décoration : dune grande qualité. Les logos Volkswagen des flancs sont magnifiques, notamment dans leur dégradé. Elle semble complète, même sil est difficile de laffirmer à coup sûr, des sponsors pouvant se greffer au fil des étapes.
Le souci de réalisme : Les rétros de couleurs différentes en sont témoin. Laspect général est donc réussi, grâce à nombreux détails bien vus.
La partie arrière : des ouïes réellement ajourées, un bas moteur simple, mais bien figuré (on ne peut guère en demander plus pour ce prix). Tout est bon !
On apprécie moins :
La garde au sol : cest le gros point faible de cette miniature. Elle semble beaucoup trop basse pour un tout-terrain et à fortiori un buggy, type dengin qui semble toujours placé sur échasses. Cest surtout visible à lavant. A larrière, le phénomène est dû aux pneus de trop faible diamètre (ils devraient être plus grands que ceux de lavant). Mais il est possible de corriger cela. Pour ceux que cela intéresse, voir le post-scriptum.
Les bavettes arrière : trop rigides, elles gagneront à être remplacées par des éléments en feuille de plomb.
Les contre-portes : Elles sont couleur carrosserie, un peu voyant surtout que le large pare-brise offre une vue imprenable sur lintérieur. Un peu de décalcomanie kevlar règlera le problème.
En résumé, cette miniature est intéressante, mais elle nécessitera quelques modifications avant dêtre parfaite. Mais le prix est acceptable (12 euros).
Post-scriptum : pour ceux qui veulent améliorer leur Tarek :
Il faut dabord le démonter. Pour cela, il faut dévisser les trois vis situées sous le châssis. Ensuite, enlever un des bas de caisse latéraux en plastique. Ceci impose de casser les tétons de fixation en plastique. Ne pas hésiter à forcer, il sera recollé au montage. Pour la garde au sol avant, il suffit de dévisser les deux vis soutenant le train avant de deux tours et demi chacune. Les coller pour maintenir le train en position haute. Pour la garde au sol arrière, cela reste acceptable. Lidéal serait tout de même de changer les pneus. Gaffe ou Jemmpy ont peut-être ça au catalogue. Tant que vous y êtes, passez un peu de décalcomanie kevlar sur les contre-portes et lintérieur des bas de caisse. On en trouvera chez Renaissance, par exemple. Maintenant, il suffit de refermer le tout Et de recoller le bas de caisse. Il ne reste plus quà changer les bavettes