Le troisième lieu du Concours d’Elégance de Tokyo, outre le gazon du concours lui-même et la salle consacrée aux bolides, se veut pédagogique, présentant quelques unes des voitures de luxe les plus en vue de pair avec les voitures dont elles descendent, afin de mettre en valeur l’importance du passé dans le présent d’une marque. Ce thème permet au visiteur non spécialiste de découvrir des voitures sinon oubliées, du moins beaucoup plus rare que leurs contemporaines, et leur influence ou son absence sur les voitures modernes.
Ainsi, si l’idée de base reste identique entre la Mercedes 190 SL de 1957 et la SL 550 de 2007, en passant par la 250 SL de 1967, difficile de retrouver des points communs entre l’élégant coupé Prince Skyline Sport dessiné par Michelotti en 1965 et le monstre d’efficacité que représente la toute nouvelle GT-R. De même, si la formidable Maybach DS8 Zeppelin de 1932 a des cotes imposantes étonnamment similaires à sa descendante la 62 S, la Bentley Continental GTC est bien loin des lignes à la fois sensuelles et empreintes d’une majesté toute britannique de la R-Type Continental de 1954.
Reste le cas de la Porsche Carrera 4S et de la 356 Speedster de 1958. A presque cinquante ans d’intervalle, les deux voitures sont très dissemblables par la taille autant que par la ligne, mais comment ne pas deviner l’âme commune qui sert guide, modèle après modèle, aux créations du constructeur de Zuffenhausen. Tout change, et rien ne change. C’est la leçon paradoxale que l’on retire à la vue de cette très astucieuse exposition.
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