F1 1983: ça ne carbure pas fort chez Renault

Après l’affaire Tyrrell en 1984, retour sur une autre histoire de triche. En 1983, Brabham (à l’époque sponsorisé par Parmalat) et Piquet s’imposent au championnat pilote avec Piquet grâce à une essence non-conforme. Renault, 2e, n’ose pas protester et de fil en aiguille, cela entraînera la disparition de l’équipe de F1.

1983: Arnoux (Ferrari), Piquet (Brabham/BMW) et Prost (Renault) sont au coude à coude. Pour le final à Kyalami, Arnoux et Prost sont trahis par leurs mécaniques. Piquet, 3e, s’offre le titre pour 2 points (Ferrari est champion des constructeurs.) Peu après, Johnny Rives dit tout haut dans l’Equipe ce que d’autres pensaient tout bas: les Brabham roulaient avec un carburant illégal créé par BASF (avec un indice d’octane supérieur à ce qui est autorisé) et il apporte des preuves. Le seul qui peut demander une enquête, Gerard Larrousse (alors patron de Renault F1) reste muet.

Le silence de Larrousse s’explique par plusieurs raisons: 1. un titre sur tapis vert est moins glorieux. 2. Entre constructeurs, il y a un gentleman agreement. 3. Elf admettra qu’il n’y avait pas beaucoup d’essence dans son carburant…

Pour Prost, le bilan de l’affaire est limpide: Renault n’a pas la motivation pour être champion du monde. De toute façon, avec la firme au losange, la greffe n’a jamais pris: Prost aurait voulu être « super N°1 » et ne pas faire de visites d’usines. Il signe dans la foulée chez McLaren (où il a débuté en 1980) pour remplacer un John Watson à l’arrêt.

Larrousse sait qui peut remplacer Prost: Niki Lauda. Il exige un million de dollars de salaire annuel (un record à l’époque.) Les syndicats de Renault l’apprennent et font grève pour que les ouvriers aient une augmentation. Faute d’argent pour Lauda, ils prennent Tambay, moins cher. Dégouté, Larrousse claque la porte à mi-saison et part chez Ligier.

En 1986, il songe à une écurie de F3000. Il en parle à Didier Calmels (proche de Bernard Tapie et manager de Philippe Alliot, remplaçant de Laffite), René Arnoux et Jean-Paul Driot (courtier en pétrole et manager d’Arnoux.) Puis Ballestre annonce la fin des turbo en F1 pour 1989, favorisant (théoriquement) les petites équipes. Larrousse hésite alors: F1 ou F3000? Il fonde avec Calmels (à droite) une équipe de F1, alors que Arnoux et Driot fondent ce qui deviendra DAMS…

1984 est marqué par les départs de cadres: Jean-Pierre Boudy est viré, François Castaing muté chez Renault USA et Michel Tétu parti chez Ligier. Les saisons sont moyennes. Renault, endetté, liquide l’écurie fin 1985. Les résultats ne sont guère mieux chez les « clients », au point que chez Lotus Ayrton Senna déclarait en 1986: « C’est Renault ou moi! » Alors au revoir Renault.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *