Colin McRae: un pilote n’est pas rentré

Lorsque l’on demande à un pilote Européen (quel que soit la discipline) son pilote préféré, « Colin McRae » est la réponse la plus fréquente. Certes, il y a les 25 victoires et le titre en WRC. Néanmoins, McRae c’est un pilotage généreux (qui lui a valu Outre-manche le surnom de « McCrash ») et un tempérament changeant. Avec lui, ça passe ou ça casse! Cela tranchait avec la froideur des pilotes nordiques et attirait la sympathie de nombreux fans.

Chez les McRae le rallye est génétique: Jimmy, le père et Alister, le petit-frère, sont tous deux pilotes de rallye. Il débute en 1986 et roule en mondial l’année suivante. Son nom restera lié à Prodrive: il signe pour l’équipe en 1991, alors qu’elle aligne des BMW M3, s’impose en championnat britannique en 1991-1992 et suit logiquement l’équipe, lorsqu’elle « monte » en WRC avec Subaru.

1995 est l’année Subaru. Sauf que Sainz est désigné leader. En Catalogne, où ils se battent pour la victoire et le titre, on force McRae à pointer en retard. Un mois après, au RAC, dernière épreuve de la saison, Sainz renonce. L’Ecossais s’impose, remporte le titre, mais nul doute que la pilule Catalane ne passe pas…

Fin 1998, il quitte Subaru pour conduire une Ford Focus qui n’existe que sur le papier, avec un salaire jugé « F1-esque ». Réaction de David Richards, patron de Sub’: « D’autres que McRae on fait triomphé la Subaru, alors on gagnera sans McRae. » Les débuts de la Focus WRC sont flamboyants et Mcrae rêve d’un second titre. Hélas, ensuite, elle rentrera dans le rang.

Fin 1995, Brundle et McRae échangent leurs montures (grâce au cigarettier BAT, sponsor de Jordan via Benson&Hedges et de Subaru via 555.) En 1999, il comptait utiliser la connexion Ford-Stewart pour se reconvertir en F1! Le projet fit long feu.

Victime d’un plan « low-cost » chez Ford, il part avec Sainz chez Citroën en 2003. Ecrasé par Loeb, ce sera sa première saison sans victoire depuis 1993. Citroën lui propose de courir « gratuitement » pour 2004. Il refuse, les autres portes se ferment et il se retrouve sans volant.

En 2004, il dispute le Dakar avec Nissan et les 24 heures du Mans sur une Ferrari Prodrive. En 2005, il dispute quelques rallyes chez Skoda et rêve d’un volant à temps plein. Il fait des miracles avec la Fabia. Hélas, en fin de saison, le constructeur saborde son programme en WRC. Enfin, en 2006, Kronos l’appelle lorsque Loeb est blessé. Désormais, il souhaitait alterner petits rallyes et raid avec Nissan. Il allait également créer une coupe monotype.

Enfin, Colin McRae avait donné son nom et son expertise à des jeux vidéos. Alors que d’ordinaire, ce type de jeu est nul (souvenez vous de Nigel Mansell F1, de Tommy Makinen Rally ou d’Al Unser Jr Indycar…), Colin McRae devient l’une des références. Cette année, le dernier opus, Colin McRae Dirt, venait de sortir.

Colin Mcrae avait 39 ans.

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