Renault:externalisation par manque de capacité low-cost

Petite leçon de Carlos Ghosn ce dimanche, pour expliquer la stratégie industrielle du groupe Renault, que certains pourraient être tentés de comparer à un processus de délocalisation.

Le président de Renault Carlos Ghosn a estimé ainsi dimanche lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI que son groupe manquait encore de capacités sur le segment du « low cost » – les voitures à bas coûts – ce qui justifiait notamment les investissements du groupe dans des pays émergents.

Je vous laisse seul juge pour déterminer si la démonstration s’avère concluante.

« Aujourd’hui, nous manquons de capacités sur le low cost, c’est bien pourquoi nous avons décidé de l’usine du Maroc« , a indiqué M. Ghosn, ajoutant qu’il souhaitait que son groupe devienne un généraliste, allant du « low cost jusqu’à la voiture haut de gamme ».

Pour rappel, l’Alliance Renault-Nissan a annoncé début septembre qu’elle allait investir jusqu’à un milliard d’euros dans le nord du Maroc pour construire l’usine « la plus compétitive au monde » du groupe. Le groupe automobile a ainsi signé un « protocole d’intention » avec le Premier ministre marocain Driss Jettou pour la construction d’un site industriel, destiné au montage des véhicules, d’une capacité de production de l’ordre de 200.000 véhicules par an à partir de 2010 et de 400.000 véhicules à plus long terme. L’accord définitif devrait intervenir avant la fin de l’année. L’usine sera construite dans la zone franche de Tanger et emploiera 6.000 personnes. Plus de de 30.000 emplois indirects seraient également créés chez les équipementiers. Avec ces 6.000 emplois directs, l’alliance Renault-Nissan deviendrait l’un des principaux employeurs industriels de la région de Tanger, a indiqué Renault dans un communiqué.

Le groupe avait également indiqué que l’indien Mahindra serait « le partenaire naturel » pour construire une voiture très bon marché, à environ 3.000 dollars. « Si vous n’allez pas sur des marchés où le coût du travail est très bas, d’autres vont le faire à votre place », a estimé M. Ghosn.

Pour autant, le patron de Renault a exclu les délocalisations. « Le Maroc va surtout alimenter les marchés internationaux », a-t-il affirmé. « Notre richesse est en Europe de l’Ouest et nous n’avons pas intérêt à dégrader cet outil, mais nous devons développer le groupe dans les pays émergents », a poursuivi M. Ghosn.

Le groupe doit présenter à partir de mardi au salon de Francfort des modèles clés, comme la Laguna 3, dans sa stratégie de renouvellement de gamme pour se relancer sur les marchés européens. Cette voiture, qui sera commercialisée en France à partir 12 octobre « est un symbole au niveau de la qualité », a estimé Carlos Ghosn en estimant qu’il pourrait la « positionner dans les trois meilleures de sa catégorie ». « Si vous voulez prouver la révolution qualité qui a eu lieu chez Renault, il faut la prouver sur une voiture qui soit soumise à une compétition très forte sur ce domaine », a-t-il estimé. La nouvelle Laguna doit répondre à trois ambitions, a aussi rappelé M. Ghosn: « la qualité et la fiabilité », « la compétitivité en matière de coût d’utilisation » et le fait d’être « très agréable à conduire ».

Le PDG de Renault a par ailleurs redit qu’il ne mettait pas pour le moment de voitures hybrides sur le marché car la demande ne suivait pas. « Nous la travaillons en tant que technologie d’avenir; quand le marché sera mûr, nous la lancerons », a-t-il affirmé.

Source : AFP

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