Chrysler Portofino

Si la Portofino porte en elle les gènes du taureau, c’est surtout chez Chrysler qu’il faut chercher sa descendance esthétique. Dessinée par le studio de style Californien de Chrysler, Pacifica, ce concept-car dévoile les prémisses du cab forward, en reprenant les grandes lignes dun concept-mort né, le Navajo créé en 1986. Cheval de bataille de Chrysler jusqu’au début 2001, le cab forward se retrouve dans de nombreux concept-cars du constructeur, comme la Chrysler Millenium en 1989, lEagle Optima en 1990, avant d’apparaître en production sur les Concorde / Dodge Intrepid en 1993. Un duo qui doit beaucoup à la Portofino, tout comme le coupé Stealth qui en aura repris le concept stylistique de laileron arrière.

L’ouverture de ses portes en élytre à la verticale, tant à l’avant qu’à l’arrière, restera dans les annales comme l’une des rares applications de ce type d’ouverture sur une berline. Typiquement Lamborghini, cette ouverture des portes inaugurée sur la Countach permet ici de dégager un large accès aux quatre places, dépourvu en outre de montant central. Une cinématique complexe et onéreuse, que Chrysler n’a plus utilisé par la suite, qui souffre de deux défauts majeurs : la hauteur sous plafond nécessaire à l’ouverture des portes, et l’absence de montant B, problématique pour la rigidité de la carrosserie de cette berline de 5 mètres de long.

L’espace intérieur est assez vaste pour accueillir quatre passagers. Trois teintes de cuir habillent l’habitacle traité dans les tons bleus. Quelques touches de jaune égayent l’ensemble et rappellent la couleur extérieur, dorée. Une couleur qui fut ensuite intégrée au catalogue des berlines Chrysler. Le style intérieur rappelle celui de la Diablo, dont Chrysler était occupé à finaliser l’intérieur à cette époque. Voiture de sport, la Portofino soigne son conducteur qui pouvait régler son siège, le volant et l’instrumentation solidaire de la colonne de direction, et même le levier de vitesse…

Etablie sur un châssis de Lamborghini Jalpa, allongé de 66 cm, la Portofino en reprend la mécanique, à savoir un V8 3.5 de 225 ch. Implanté en position centrale dans la Jalpa, il y reste dans la Portofino, ce qui accentue encore le décalage vers l’avant de l’habitacle. Accouplé à une boîte manuelle 5 rapports elle aussi Lamborghini, ce moteur transmet sa puissance aux roues arrières. Ainsi motorisée, la Portofino était, selon Chrysler, capable d’atteindre 240 km/h. Une vitesse certes théorique, mais qui n’empêchait pas le concept d’être parfaitement opérationnel. Il fut d’ailleurs à l’époque testé par de nombreux magazines américains.

Alors, Chrysler ou Lamborghini… Un peu des deux, puisque cette Portofino arborait pour sigle sur son capot et le volant le taureau Lamborghini imbriqué dans le Pentastar Chrysler. Prototype roulant construit en Italie par Coggiola, la Portofino originale fut détruite en 1991 dans un accident du camion qui la transportait. Mais elle fut reconstruite, et reste aujourd’hui la propriété de Chrysler qui l’expose généralement au musée Walter P. Chrysler, ou dans son siège et centre technique d’Auburn Hills.

Moteur (central arrière)

V8, 16 soupapes, 3485 cm3 (86 x 75 mm) , 225 ch @ 7000 tr/min, 311 Nm @ 3500 tr/min

Dimensions

Longueur 5m004, Largeur 1m890, Hauteur 1m386, Empattement 3m120

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