Brève rencontre: McLaren M6 GT

A la fin des années 60, McLaren est partout: F1, F5000, Canam, Formule Tasman, Indy… Et les pilotes des différentes voitures sont presque toujours Bruce McLaren lui-même (ici assis sur la Canam) et son compatriote Denny Hulme (assis sur l’aile)! L’idée étant d’écumer les championnats lucratifs pour financer l’écurie de F1. Une stratégie payante (à tous points de vue.) Alors pourquoi ne pas s’attaquer aux sport-proto? La C.S.I. impose 25 exemplaires.

McLaren tente un coup de bluff: 28 M6B, 15 M8C et M12 de Canam (qui partagent le même châssis) ont été fabriquées. Est-ce suffisant pour homologuer la M6 GT? La CSI répond non. Il faudra donc en construire 25 exemplaires. David Prophet a néanmoins couru sporadiquement avec une M6 GT « de série » en… GT vers 1969.

McLaren présente une M6 GT « de série » en 1969, en version « street » équipée d’un V8 Chevrolet 5l 300ch et en version « compétition » gonflée par Traco à 430ch. Trojan doit les fabriquer (McLaren n’ayant pas d’usine.) Les livraisons trainent et John Woolfe, qui en voulait une pour Le Mans, se rabat sur une Porsche 917, avec laquelle il trouve la mort.

Le 2 juin 1970, Bruce McLaren se tue en essayant une barquette de Canam. La M6 GT était sa lubie et ne survivra pas à sa mort. Combien furent produites? Le chiffre 3 est souvent avancé, mais durant les années 70-80, il y eu de nombreuses répliques sur base Cox, notamment l’UVA Américaine et la Diva Anglaise. Sans compter les M6, M8 et M12 transformées a posteriori. Attention donc aux mauvaises surprises…

Et la Coyote X de la série TV Le juge et le pilote du début des années 80? C’était justement une Manta (aucun lien avec l’Opel) sur base Cox (qui a ensuite reçu une mécanique Porsche), avant que la production ne la remplace par un autre kit, sur base DeLorean! Dans les deux cas, le V8 « big block » n’était là qu’en post-synchro. Etait-ce celui de la Stingray du pilote?

Dernier coup d’éclat, une semi-épave de M12 maquillée en M6 GT par Trojan débarque aux 24 heures du Mans 1981. Elle profitait du très libre règlement GTP (tout était bon pour remplir la grille.) Hélas (heureusement?) elle fut incapable de se qualifier.

Ironie de l’histoire, 14 ans plus tard, la F1, pensée uniquement pour la route, la vengeait.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *