Café, chocolat chaud, madeleines, l’accueil est sympathique pour que d’entrée s’installe une bonne ambiance. C’est aussi pour cela que les groupes sont limités à 6 stagiaires pour 2 moniteurs. On est loin des usines de pilotage que connaissent certains. Autre point positif, le cadre. Le circuit est situé au beau milieu d’une vallée verdoyante (Béarn oblige), avec les vaches pour uniques voisines.
Premier briefing: Damien nous explique ce que nous allons voir sur les 2 premiers jours du stage. Rapide petit tour de circuit en voiture histoire de bien fixer les objectifs et là, c’est sûr que les objectifs sont clairement affichés. Voir arriver la route par la vitre latérale facilite grandement l’écoute et la mémorisation! Au programme: freinage d’urgence et évitement, freinage pied gauche, mise en dérive, appel contre appel, départ au couple maxi, double débrayage et talon pointe. Et comme dans toutes les écoles, le stage se divise entre théorie (où Damien détaille la physique d’une automobile) et pratique (où nous expérimentons la physique vu en théorie).
Je précise une chose, Damien (bien qu’encore relativement jeune) est un ancien pilote de rallye qui pratique encore la conduite dite « rapide ». De ce fait, la pédagogie du stage est axée sur lefficacité en compétition, tout en faisant le lien « sécurité » nécessaire qui nous permettra de retranscrire au quotidien ce que l’on apprend ici.
Sur la piste, ce sont de bonnes vieilles 205 Gti et BMW e30 qui assurent la formation. Traction, propulsion et intégrale. De 115 à 150ch, pas besoin de plus pour travailler les techniques. Par contre si on veut hausser le rythme, la Subaru de l’école est garée juste derrière. Mais on verra ça plus tard…
Les premiers exercices bien que simples me ramènent à la dure réalité de la piste. Je pensais savoir conduire (et donc freiner) et finalement, jai tué 3 ou 4 fois la petite fillette simulée par un cône. Le bide complet. Même chose pour le volant, je suis un manchot. La première matinée fut donc assez difficile car il m’a fallu désapprendre mes mauvaises habitudes pour repartir sur des bases saines.
Est-ce la bavette aux échalotes ou le petit café, mais l’après midi fut d’un meilleur tonneau. Les techniques ont commençé à rentrer et on assimile rapidement le fonctionnement de la voiture. Volant, pédales, regard, tout se passe mieux. Certes, vu de dehors ce nest pas encore du grand art, mais à lintérieur ça semble sportif
La deuxième journée fut un régal. On a passé plus de temps dans les voitures, car la majeure partie de la théorie est vue le 1er jour. Le stage prend une orientation plus fun voire sportive, avec le but avoué de se faire plaisir (sans prendre trop de risques). On révise alors tout ce que lon a vu la veille, on travaille le freinage pied gauche avec les tractions, et vers le milieu de l’après midi, on a droit au parcours de synthèse. Le parcours de synthèse, c’est un circuit tracé sur la piste qui permet de mettre en application tout ce que l’on a appris lors des deux jours par petits exercices. Plus d’une heure de tourniquet, tout juste ce qu’il nous fallait pour finir ces deux premiers jours en beauté.
La suite demain.
Interview…
1- Salut Damien. En 2 mots, peux tu nous parler de ton passé en compétition?
Jai commencé par le karting puis jai rapidement dérivé vers la course automobile. Le circuit fut ma première expérience avec des essais en Clio Cup puis en formule Renault mais mon banquier ma vivement conseillé de morienter vers une carrière moins onéreuse! Malgré des résultats plus quencourageants, jai du changer mon fusil dépaule et débuter en rallye. Les sponsors que javais en circuit ont suivi, nous avons pu monter une équipe de rallyes.
2- Ton école propose des stages de pilotage. N’est-ce pas en décalage avec une conduite quotidienne?
Nous essayons de faire prendre conscience aux gens que la voiture nécessite un certain niveau de maîtrise. Il nest pas question de faire des spéciales de rallyes sur la route mais uniquement danticiper les problèmes qui pourraient arriver en adoptant les bons gestes au bon moment.
3- Passons à ton école. Pourquoi ce choix d’une piste en terre à la place de lasphalte?
Le choix dune piste en terre avec un système darrosage intégré est simple, nous souhaitons pouvoir modifier les coefficients dadhérence à volonté. Ce qui permet de travailler des situations d’urgence à des vitesses raisonnables et cohérentes pour lapprentissage.
4- A qui sadressent tes stages? Faut-il avoir son permis B en poche?
Nos stages sadressent à tous dès 16 ans mais il est indispensable de savoir parfaitement conduire, quel que soit lobjectif de la personne (maîtrise du véhicule, se rassurer au volant, préparer une compétition ou uniquement samuser). Nous adaptons notre discours aux objectifs de chacun.
5- Pour finir, peux tu nous dire ce que tu privilégies lors de tes stages?
La pédagogie prend une grande place dans nos stages de pilotage, mais nous estimons que la pratique reste le meilleur moyen dapprendre. De plus il est important que les gens samusent, cest pourquoi nous avons mis en place des exercices ludiques. La répartition est de 20 % théorie, 80 % pratique.
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