Brève rencontre: Messerschmitt

Les microcars sont une source presque inépuisables d’articles. On y trouve des professeurs Tournesol, des constructeurs en quête de cash rapide et quelques escrocs. L’age d’or des microcars fut les années 50, lorsque les Européens, mais aussi les Japonais (et même certains Américains) voulaient avant tout un véhicule à prix extrèmement bas. De la multitude de véhicule présenté alors, la palme de la bizarrerie revient sans doute au Messerschmitt. Comme un avion sans ailes…

Beaucoup de gens croient que le KR200 est né un jour où Willi Messerschmitt passait devant un tas de pièces de Me 109, dont il ne savait que faire. Là, il se serait dit: « Eureka! » Ensuite, à la Mac Gyver, il aurait construit une voit… Euh… Disons plutôt un véhicule avec.

En fait, tout a commencé avec Fritz Fend. Dés 1948, il commercialise un microcar destinés aux mutilés de guerre et aux handicapés (comme l’Invalidka soviétique), le Flitzer. Elle est fabriquée artisanalement à Rosenheim. Son moteur de 4,5ch est un démarreur de Me262! 300 Flitzer seront produites. De quoi encourager Fend.

Il présente ensuite un modèle très transformé (deux places au lieu d’une), le Fend 150. Mais il est à l’étroit à Rosenheim. Il se rapproche de son ancien patron, Willi Messerschmitt. Il possède une usine, à Ratisbone, mais n’a plus le droit de produire d’avion depuis la libération.

Il est produit en 1953 sous le nom de Messerschmitt KR 175 (car motorisé par un 175cm3 Sachs.) KR signifie « Kabinenroller » (scooter carrossé.) Effectivement, avec ses commandes de gaz au volant (au début), les amateurs de Vespa ne seront pas dépaysés. Avec 11 000 exemplaires, c’est un succès.

Le véhicule devient le KR200 en 1955, lorsqu’il reçoit un 200cm3 de 10ch et une voie avant plus large. Par ailleurs, l’avant s’ouvre désormais pour accueillir un coffre et il possède une marche arrière… A 4 vitesses, car une fois l’inverseur enclenché, le moteur tourne à l’envers et l’on peut disposer de la boite 4! La gamme évolue avec le roadster KR201 et un cabriolet (beaucoup de « Karo » ont été transformés par la suite en cabriolet, faute de trouver une bulle de toit.)

En 1956, l’Allemagne a de nouveau le droit de produire des avions et Messerschmitt ne veut pas s’en priver. Après 16 000 KR200, Flitz fonde FMR (Fahrzeug und Machinenbau Regensburg) pour continuer la production (toujours avec le label Messerschmitt.)

En 1957, FMR lance le TG500 « Tiger », 500cm3, 24,5ch. Plus stable, avec ses 4 roues (avant pour passer un dos d’âne, il fallait être Remy Julienne), mais du coup, il devient une voiture (les 3 roues étaient des voiturettes, donc défiscalisées.) De plus, pour moins cher, on peut avoir une Cox ou une NSU Prinz…

Moins d’un milliers de TG500 seront produits. FMR se lance dans la fabrication de distributeurs de boissons et en août 1964, le dernier KR200 (et dernier Messerschmitt) sort de chaîne.

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